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France- Afrique: L’ex-ambassadeur au Sénégal critique la politique africaine

Par L.B.

Jean-Christophe Rufin, ex-ambassadeur au Sénégal, dénonce un Quai d’Orsay devenu « sinistré » et « complètement marginalisé » par l’Elysée, notamment en matière de politique africaine.

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Jean-Christophe Rufin © LCITous les « vieux travers » de la politique africaine de la France se sont reconstitués à cause du secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, déclare l’ancien ambassadeur de France au Sénégal Jean-Christophe Rufin.

Nommé en août 2007, Jean-Christophe Rufin, écrivain et académicien, a quitté ses fonctions le 30 juin, après que le président sénégalais Abdoulaye Wade ait demandé son départ. Dans un entretien publié mardi par le journal Le Monde, il déplore le fait que « les affaires africaines les plus sensibles sont tranchées par Claude Guéant » et que le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, soit « dépossédé de ce dossier. » « Dans ce domaine qu’il s’est réservé, le secrétaire général de la présidence agit d’autant plus librement qu’il n’en répond ni devant l’Assemblée ni devant le gouvernement », avance-t-il.

Bernard Kouchner a répondu que Jean-Christophe Rufin avait très bien servi la France mais que « cela ne lui permet pas d’avoir un droit ni de regard sur les nominations ni de critiques sur un successeur ». « On est jamais trahi que par les siens et j’espère que cet homme ne s’étouffe pas de haine », a-t-il déclaré mardi lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale.

Jean-Christophe Rufin dit ignorer si le président Nicolas Sarkozy est bien informé de toutes les initiatives de Claude Guéant qui ne vont pas, selon lui, dans le bon sens. « Je considère que nous risquons de manquer une chance historique, car les années 2007-2010 ont vu se reconstituer tous les vieux travers de la relation franco-africaine », dit-il. Des associations de défense des droits de l’homme protestent contre ce qu’ils voient comme le retour des réseaux privilégiant les « affaires » avec les régimes piliers de l’influence française en Afrique, notamment le Sénégal, le Congo-Brazzaville et le Gabon.

Jean-Christophe Rufin s’étonne que Bernard Kouchner se soit laissé déposséder du dossier. « Etant donné son parcours que nous admirons tous, il est difficile de comprendre comment il peut avaliser des décisions prises par d’autres sur des bases qui ne sont pas les siennes », estime-t-il. Les « réseaux » officieux règnent à l’Elysée, affirme-t-il. « Il s’agit de réseaux de lobbying qui cherchent à faire valoir les intérêts de tel ou tel régime africain auprès des autorités françaises. Je pense qu’ils sont trop écoutés ».

Pour l’ex-ambassadeur, la situation actuelle « fait penser aux débuts de la colonisation, lorsque les grandes maisons de commerce avaient besoin des réseaux implantés en Afrique ».

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