Le syndicat de l’organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), en négociation avec le gouvernement depuis la mi-avril, a assuré, mardi au cours d’un entretien avec la presse, qu’il n’y avait pas encore de satisfaction par rapport à ce qu’il réclame.
Les employés du pétrole étaient rentrés en négociations avec le gouvernement après une grève de trois jours déclanchée par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep). Trois mois après, les choses ne semblent pas avoir bougées. Ce puissant syndicat assure aujourd’hui n’avoir pas encore trouvé satisfaction sur les points figurant dans le cahier de charges déposé sur la table du Premier ministre.
’’Pour le moment, on ne peut pas encore parler de satisfaction. Nous faisons un travail d’élagage, de débroussaillage. Les choses que nous dénonçons sont beaucoup plus profondes’’, a brièvement commenté l’un des porte-parole de l’Onep qui regroupe 4.000 des 5.000 travailleurs du secteur. ’’Une mission a été envoyée sur le terrain pour rencontrer et discuter avec les responsables des différentes sociétés pétrolières sur ce que nous dénonçons’’, a-t-il ajouté.
Sous la pression de l’Onep, le gouvernement avait accepté d’ouvrir des négociations avec les grévistes. Ces derniers récusant la commission interministérielle ad hoc, incluant le ministère du Travail et celui des Mines, ayant conduit les négociations un mois avant le déclanchement de leur mouvement de grève, avaient qualifié de ’’boîte enregistreuse’’ cette commission. Dans cet imbroglio, le gouvernement avait annoncé des mesures, si l’Onep acceptait de négocier.
Trois mesures avaient été donc prises : le ’’renouvellement de la commission interministérielle ad hoc’’, ’’la restriction temporaire, dans les conditions fixées par la législation en vigueur, des autorisations d’emploi dans le secteur pétrolier’’ et des ’’sanctions à l’encontre des fonctionnaires indélicats conformément à la loi’’.
Le ministre du Travail, Maxime Ngozo Issoundou, qui avait annoncé ces mesures avait assuré, sans plus de précisions sur les sociétés et le nombre de personnes concernés, que pendant les auditions des entreprises, des autorités d’emploi obtenues irrégulièrement ont été décelées et que leurs détenteurs étaient sommés de cesser leur activité et de quitter le territoire.
Le ministre du Travail avait toutefois affirmé avoir procédé à des études d’entreprises pétrolières qui lui ont permis d’y recenser « 800 étrangers, dont beaucoup sans visa de travail », Occidentaux et Africains confondus.
Sur ce point, l’Onep maintient sa protestation et ne compte pas faire de concession : ’’Nous ne nous reposerons que si nous voyons ces revendications (y compris celle ayant trait aux autorisations d’emploi) être prises en compte’’, a formellement précisé un des membres du syndicat, qui réclame l’anonymat du fait que les négociations sont encore en cours. Selon le calendrier de ces négociations, celles-ci devraient en principe prendre fin au plus tard en juillet.
Un jour avant le déclanchement du mouvement de grève qui avait duré trois jours, de nombreux habitants des principales villes du pays, notamment Libreville et Port-Gentil, avaient pris d’assaut les stations-service, pour faire le plein de carburant, des réserves de gaz butane ou d’autres produits pétroliers.
Selon les syndicats, cette grève de trois jours avait affecté 50% de la production et 100% de la distribution à travers le pays. Les professionnels du secteur pronostiquaient déjà que si cette grève avait perduré, celle-ci allait mettre en mal l’économie du pays, qui a tablé en 2010 sur des recettes pétrolières de plus de 650 milliards de fcfa, soit environ 42% du budget du Gabon.