Le gouvernement gabonais a décidé de s’engager de plain pied dans la lutte contre l’exploitation des enfants sur toute l’étendue du territoire national, rapporte un communiqué publié à l’issue du conseil des ministres, présidé, lundi à Libreville, par le président Ali Bongo Ondimba.
Rappelant le rôle dévolu à l’Etat d’assurer « la protection de la jeunesse contre l’exploitation, l’abandon moral, intellectuel et physique », le communique indique que les membres du gouvernement concernés par les problèmes de l’enfance ont été invités à « tout mettre en oeuvre pour veiller à ce qu’aucun enfant en âge scolaire, Gabonais ou étranger vivant sur le territoire national, ne soit exploité de quelque manière que ce soit ».
Le gouvernement a mis en garde « tout parent qui laissera désormais son enfant à l’abandon ou qui ne signalera pas toute fréquentation contraire aux lois et aux bonnes moeurs », menaçant de les poursuivre conformément à la loi.
Les dispositions légales sont en train d’être renforcées pour prévenir et, au besoin, réprimer tout comportement déviant ainsi que toute consommation, détention ou commercialisation des drogues et produits assimilés », indique le communiqué.
Par ailleurs, le Sénat gabonais a adopté récemment un projet de loi portant régime judiciaire de protection de mineurs qui tient compte des engagements internationaux et propose un traitement particulier pour cette catégorie de personne.
Le texte crée une juridiction de jugement à juge unique au niveau de chaque degré et institue un service spécialement chargé de régler les dossiers impliquant des mineurs.
« Cette initiative permettra de régler les affaires des mineurs avec une célérité certaine, par des magistrats disponibles, n’ayant en charge que les dossiers des mineurs », a expliqué la ministre de la justice, Garde des Sceaux, Anicette Nanda Oviga.
La réforme intègre les préoccupations de la communauté internationale, les recommandations des états généraux de la justice tenus en 2003 et les conclusions de l’audit opérationnel de la justice validé par les praticiens au cours d’un atelier tenu en juin 2007, a-t-elle expliqué.
Voté en seconde lecture par les sénateurs, le texte prend en compte également la protection des catégories les plus vulnérables telles que les femmes et les enfants et annonce la création d’un tribunal pour enfant dans les neuf provinces du pays.