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Grève dans le secteur de l’éducation au Gabon

Le Syndicat national des enseignants et chercheurs (SNEC) et la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) ont déclenché lundi, pour des motifs différents, des mouvements de grève qui, à des degrés divers, ont perturbé les cours dans les établissements universitaires, secondaires et primaires à travers Libreville, a constaté l’AGP.

A l’issue d’une assemblée générale, samedi dernier à l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville, le SNEC a décidé d’observer une « grève d’avertissement limitée » d’une semaine, pour protester notamment contre la décision du rectorat de suspendre certains de ses membres, à la suite de leur nomination dans le gouvernement parallèle formé par André Mba Obame, secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN-dissous).

Le 25 janvier dernier André Mba Obame, ancien ministre de l’intérieur, s’était autoproclamé président de la République et formé un gouvernement parallèle de 18 membres, avant de se réfugier, avec son équipe et quelques cadres de l’UN, au siège du Programme des Nations unies pour le developpement (PNUD) à Libreville, d’où ils sont sortis le 27 février dernier.

Au lendemain de l’autoproclamation de M. Mba Obame, le gouvernement avait réagi en dénonçant un acte de « haute trahison » et menacé de lever l’immunité parlementaire de l’ancien ministre de l’intérieur, député de Medouneu, dans le Woleu-Ntem (nord), ainsi que de rayer des effectifs de la fonction publique les agents de l’Etat nommés dans son gouvernement.

Le président du SNEC, Jean Rémy Yama, a fait savoir que dans le préavis de grève déposé au rectorat le 17 mars dernier, « nous avons relevé que la décision prise par le recteur de suspendre nos collègues est illégale ».

« Jusqu’à présent, nous n’avons aucun texte réglementaire qui les suspend ou les met dans l’impossibilité de percevoir leur salaire », a déclaré M. Yama.

« Par conséquent, nous interpellons le gouvernement. En l’absence du droit, et puisqu’il n’ya aucun élément de sanction, nos collègues doivent immédiatement reprendre les cours et bénéficier de leurs salaires. Dans la correspondance que nous avons adressée au gouvernement nous signifions cela », a-t-il ajouté.

Le président du SNEC a toutefois expliqué que le syndicat avait décidé d’une grève d’avertissement limitée, au lieu d’une grève illimitée parce que le gouvernement avait accédé à certaines autres revendications, dont celle relative à la mise à disposition des moyens financiers pour la viabilisation des parcelles attribuées aux enseignants-chercheurs à Angondjé, dans le nord de Libreville.

Pour sa part, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED), a décidé d’une grève illimitée sans service minimum, conformément au préavis déposé sur la table du gouvernement le 5 mars dernier, pour exiger la reprise des travaux du comité de suivi des accords conclus par le syndicat et le gouvernement.

Selon le modérateur de la CONASYSED, Guy Hervé Essone, le syndicat entend aussi protester contre le refus du ministère de l’éducation nationale d’octroyer des postes budgétaires aux enseignants du pré-primaire, du primaire et du secondaire des promotions 2007,2008, 2009 et 2010 et aux moniteurs.

La CONASYSED réclame aussi le rétablissement des salaires des leaders syndicaux, le paiement des rappels, la régularisation de toutes les situations administratives de tous les enseignants, la mise en place des centres de gestion des ressources humaines et la mensualisation de la prime d’incitation à la fonction enseignante (PIFE), actuellement payée une fois par an.

Dans un communiqué diffusé à la première chaîne de radiotélévision (RTG1), le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique, Séraphin Moundounga, a déploré que ‘’la vie du système éducatif gabonais soit demeurée, durant les dix à quinze dernières années, rythmée par des grèves et des solutions approximatives dictées par des circonstances’’.

‘’En appelant à cette nouvelle grève, ses auteurs et ses instigateurs croient pouvoir perturber les examens de fin d’année’’, indique le communiqué, invitant les directeurs d’académies provinciales, les chefs de circonscriptions scolaires (…) à poursuivre le processus engagé depuis toujours d’identification des enseignants et d’autres personnels qui ne font pas preuve de ponctualité et d’assiduité et qui ne remplissent pas avec efficacité, soit leurs tâches pédagogiques, soit leurs tâches administratives, soit encore leurs tâches d’appui logistique ou technique’’.

Le ministre de l’éduction nationale a demandé de renforcer le contrôle de présence à partir de lundi 11 avril et d’avoir un rapport, en fin de chaque journée de la présence effective des personnel ainsi que de l’effectivité de l’accomplissement de leurs tâches.

Il a averti que la PIFE 2011 et celles futures ne seront payées qu’en proportion du nombre de jours de travail effectif.

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