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Gabon : Mort d’hommes dans les cachots de Bitam

La ville de Bitam dans le Nord du Gabon, s’est réveillée le 16 juin avec des rumeurs faisant état de près d’une dizaine de morts dans les cachots de la brigade locale de gendarmerie. Ce qui a battu le rappel du maire, du préfet et du procureur de la République venu d’Oyem, et généré une marche de protestation de la communauté Ouest-africaine de la ville. Le bilan non officiel fait état de trois morts.

Trois personnes sont décédées à Bitam, ville septentrionale de la province du Woleu-Ntem, entre la nuit d’hier et ce jeudi 16 juin 2011, selon des sources concordantes dignes de foi. Dans la matinée, une rumeur s’est répandue faisant état de six ou sept morts et causant aussi bien l’émoi que les commentaires les plus saugrenus dans la ville.

Une source journalistique de la ville indique que suite à un contrôle de routine opéré, il y a trois jours, par la gendarmerie locale, 23 expatriés ont été interpellés pour défaut d’identité. On y dénombrait 19 Maliens, 6 Burkinabè et un Guinéen. Tous ont été entassés dans une cellule que l’on dit être de 5,5 m2.

Selon le journaliste local joint au téléphone, ces personnes étaient «privées d’eau et de nourriture. Ce qui a conduit à leur déshydratation. Les gendarmes de garde n’ont pas tenu compte du martèlement d’alerte auquel ces détenus préventifs se sont livrés durant de longs moments. La situation s’est empirée et a conduit au décès, en cellule, de l’un d’entre eux dont la nationalité n’a pas été communiquée.»

Face à cette situation, les cellules ont été ouvertes et une partie de ces prisonniers temporaires a été conduite dans la nuit, plus précisément à 5h30, au centre médical de Bitam, selon des sources concordantes. «A son arrivée, le médecin a constaté de la diarrhée auprès de certains et de la déshydratation et asthénie, pour les autres», raconte le journaliste local avant d’ajouter : «Deux autres de ces personnes sont décédées dans la journée au centre médical tandis que les autres ont été gardées en observation.»

Le maire de la ville et le préfet de la localité avaient fait le déplacement du centre hospitalier de Bitam ainsi que le Procureur de la République, venu d’Oyem, chef-lieu de la province, pour s’enquérir de la situation.

La nouvelle de ces décès a provoqué une colère sans précédent des ressortissants Ouest-africains de Bitam. Quelques centaines d’entre eux ont organisé spontanément une marche de protestation en direction de la brigade où leurs « frères » ont trouvé la mort. «Nous voulons la vérité», scandaient-ils comme s’ils soupçonnaient les autorités de vouloir cacher le nombre réel de morts.

Un Gabonais, Jean Francois Mve Abessoslo, féru de photographie et de communication, a été arrêté par des gendarmes alors qu’il filmait la manifestation. La marche a été dispersée au niveau de la gendarmerie où ont été observées quelques interpellations de ressortissants Ouest-africains qui ont ensuite été relaxés.

Dans ce contexte, Bitam est restée ville morte toute la journée. De nombreuses sources à Libreville ont indiqué la préparation d’un communique du gouvernement faisant état de la situation.

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