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Rencontre société civile – acteurs politiques le mercredi 29 juin 2011 au Laïco: Contribution des organisations syndicales

Mesdames et messieurs les Représentants du corps diplomatique ;
Mesdames et messieurs les Représentants des partis politiques ;
Mesdames et messieurs les Membres de la Société Civile ;
Mesdames et messieurs, honorables invités,

L’occasion qui nous est offerte aujourd’hui nous permet de mettre au grand jour, une fois de plus, la situation vécue par les populations gabonaises en général et des travailleurs en particulier.

En effet, depuis plusieurs années, en dépit des consensus gouvernement/partenaires sociaux à travers la trêve sociale de 3 ans, le quotidien des travailleurs est loin de s’améliorer.

Faute de dialogue social franc, nous assistons à des grèves sans fin dans tous les secteurs d’activités.

Bref ! Le climat social au Gabon est plus que délétère. On constate sur le terrain :

  • Une flambée des prix des produits de première nécessité ;
  • Des délestages électriques et des coupures d’eau intempestifs ;
  • L’augmentation insidieuse du coup du transport ;
  • Le déguerpissement sauvage des populations sans plan de relogement ;
  • La récurrence des grèves dans tous les secteurs de l’administration publique, symptomatique d’un profond malaise ;
  • Une répression syndicale marquée par la suspension des salaires, la traduction en justice et le licenciement des leaders syndicaux de la mairie, quoique blanchis par la justice ;
  • Le gel des régularisations des situations administratives et financières des agents de l’Etat ;
  • Des conditions de vie précaire des agents de l’Etat à cause des salaires dérisoires des agents de l’administration publique, compte tenu du cout très élevé de la vie ;
  • La disparité au niveau de la prime de logement et autre primes de rendement entre les agents des mêmes administrations.

Face à cette situation sociale déliquescente, nous, organisations syndicales membres de la Société Civile Gabonaise, nous mobilisons pour interpeler le gouvernement qui n’a jamais apporté des solutions pérennes aux problèmes de ses citoyens.

A ces nombreuses préoccupations, les gouvernants répondent généralement par des intimidations ou taxent les syndicalistes de militants des partis de l’opposition ; preuve d’une méconnaissance des règles de la gouvernance moderne et du rôle réel des syndicats ont joué dans l’histoire du développement mondial.

Ces errements des autorités administratives et politiques, conduisent souvent à l’entrée en grève des structures et organisations syndicales.

Concernant l’administration publique, le gouvernement a signé sous la pression des organisations syndicales plusieurs protocoles d’accords qui n’ont pas connu un début d’exécution.

Ce tableau sombre n’est pas exclusif à l’administration publique car les travailleurs du secteur privé vivent la même précarité qui relève du poids des conventions collectives caduques et autres formes d’injustice spécifique à chaque entreprise. C’est donc l’occasion d’affirmer que notre pays le Gabon n’a pas encore intégré les notions de bonne gouvernance pour un mieux être des tous les citoyens.

Dans le secteur Education, le gouvernement se distingue négativement par la non application des engagements des 13 janvier et 14 décembre 2009 et par le comportement « va-t-en guère » du Ministre de l’Education Nationale qui s’est déclaré adversaire redoutable des syndicats le 04 février 2011, au cours d’une réunion avec les partenaires sociaux.

En effet, comment comprendre :

1. S’agissant de l’Absence du dialogue social :

  • Le refus systématique de dialogue avec les partenaires sociaux (blocage du Comité de suivi des Accords Gouvernement/CONASYSED) ?
  • L’embrigadement systématique de tous les cadres de discussion (commissions d’affectation et de mutation, de mise en stage, d’examens et concours nationaux…) pourtant réglementaires ?

2. S’agissant du non respect des Engagements :

  • Les violations incessantes des accords Gouvernement/CONASYSED (chronogramme violé à loisir, non application des décisions et autres conclusions du comité de suivi dont la dernière réunion remonte au 02 juin2010) ?
  • Le refus de régulariser les situations administratives des enseignants (octroi des postes budgétaires, intégrations, titularisations, avancements, reclassements…)?
  • Les violations incessantes des droits des enseignants contractuels locaux et expatriés ?

3. S’agissant de la gestion arrogante et solitaire du Ministre de l’Education Nationale :

  • La Caporalisation de tous ses collaborateurs et l’isolement de certains hauts responsables du Ministère ?
  • La prise des décisions hâtives et improvisées ?
  • La tribalisation à outrance du Ministère de l’Education Nationale en réplique, selon le Ministre lui-même lors de la réunion du 27 août 2010 avec les partenaires sociaux, à l’hégémonie Fang d’antan ?
  • La remise en cause permanente de tous les acquis négociés par les partenaires sociaux, violant ainsi le principe de la Continuité de l’Etat et des négociations syndicales ?
  • L’arrêt systématique et injustifié de tous les travaux et autres projets en cours initiés par ses prédécesseurs : cas de la construction des salles de classes ?
  • L’organisation désastreuse et frauduleuse des examens de fin d’année, au mépris des dispositions légales et réglementaires en la matière, où les jurys sont convoqués essentiellement par sms, par le bouche-à-oreille, ou par les convocations sous-cape, au détriment des méthodes administratives classiques ?
  • L’intrusion dans les jurys d’examens des personnes étrangères au Corps enseignant ?
  • L’organisation intempestive des foras et séminaires multidimensionnels pour maquiller les détournements d’argent ?
  • La violation par le gouvernement et particulièrement par le Ministre MOUNDOUNGA des textes nationaux (Constitution, Lois 18/92, 1/2005, 8/91, 14/2005…) et internationaux (Conventions de l’OIT n°87, 98, 105, 111, 151, 154…) ?
  • La prise des textes liberticides et anticonstitutionnels (Arrêté n°269/PM/MENESSRSIPPG du 25 février relatif à la commission paritaire et la note 01418 interdisant le droit de grève du 16 novembre2009…).
  • La suspension arbitraire et illégale des salaires des leaders syndicaux du SECEG (pendant 07 mois) et de la CONASYSED (depuis 06 mois), et leur traduction tout aussi illégale et arbitraire devant une parodie de Conseil de discipline, etc.

Au regard de ce tableau apocalyptique des droits syndicaux des droits de l’Homme dans notre pays, et au regard du comportement dictatorial duGouvernement, et principalement de celui du Ministre de l’Education Nationale, il est quasi-impensable qu’un tel gouvernement puisse s’accommoder avec la mise en place d’un Etat de droit, d’une bonne gouvernance démocratique marquée par le respect des droits de l’Homme.

La société civile ne saurait rester indifférente face à cette déshumanisation des leaders syndicaux et au non respect des engagements. Elle exige donc du Gouvernement:

1) Le rétablissement immédiat et sans condition des salaires des leaders syndicaux de la CONASYSED avec rappel de tous les mois impayés ;

2) L’annulation de toutes les sanctions arbitraires pesant contre les leaders syndicaux à l’exemple de ceux de la Mairie, du SECEG et de la CONASYSED ;

3) La suppression de l’arrêté 269/PM/MENESRSIPPG du 25 février 2010 relatif à la commission paritaire et de la note circulaire 01418 du 16 novembre 2009 interdisant le droit de grève ;

4) L’organisation des élections professionnelles pour déterminer la représentativité syndicale conformément aux conventions de l’OIT ;

5) L’exécution intégrale des accords Gouvernement/Partenaires sociaux à l’exemple des accords Gouvernement/CONASYSED;

6) La reprise immédiate et sans condition des travaux du Comité de suivi des accords Gouvernement/Conasysed ;

7) L’arrêt de toutes les intimidations et menaces à l’encontre des leaders syndicaux notamment ceux de la CONASYSED;

8) Le paiement immédiat de la Prime d’Incitation à la Fonction Enseignante (PIFE) à tous les ayants-droit oubliés et à tous les leaders de la CONASYSED arbitrairement suspendus de salaires ;

9) Le paiement mensuel de la PIFE dans les bulletins de salaire dès janvier 2012 conformément au décret n° 386/PR/MENIC du 7 juillet 2009.

La paix sociale passe ainsi par l’observation scrupuleuse par le Gouvernement des principes et règles d’un Etat de droit, d’une bonne gouvernance et surtout par le respect scrupuleux des engagements pris en l’occurrence vis-à-vis des partenaires sociaux que nous sommes.

Je vous remercie.

Alain MOUAGOUADI
Porte Parole des organisations syndicales

Alain MOUAGOUADI tel : 07 30 45 85, E-mail : feseena@yahoo.fr
Jules BIBANG tel : 07 91 25 84, E-mail : julbib@gmail.fr
Louis Patrick MOMBO tel : 05 33 79 10

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