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Gabon : La Conasysed jusqu’au bout de sa logique

Très impliquée ces derniers jours dans les activités de la société civile, la Convention nationale des enseignants du secteur éducation (Conasysed) se serait-elle forgée une réputation de « cheveu dans la soupe » ? Il y semblerait, est-on tenté de dire, tant le syndicat croule sous le poids des critiques. Pour preuve, le communiqué ci-après publié in-extenso, dans lequel le syndicat répond aux autorités du ministère de l’Education nationale sur les examens de 2011 et sur son engagement aux côtés de la société civile.

Communiqué de presse

Dans une déclaration Radiotélévisée le 18 juillet 2011, Madame Adèle SAMBO Directrice du Baccalauréat se gargarisait sur l’amélioration des pourcentages de réussite aux examens 2011 d’une part et répandait dans l’esprit des gabonais la confusion quant aux activités de la CONASYSED dans le cadre de la société civile d’autre part. Par cette déclaration, Madame Adèle SAMBO devient ainsi le troisième fusible du Ministre de l’Education Nationale après Messieurs Henri MAPAGA KOUMBA et Jean EYENE BEKALE.

En réponse donc à cette piteuse déclaration, la CONASYSED tient à apporter les précisions suivantes :

S’agissant des examens 2011 :

Sentant arriver le génocide intellectuel savamment planifié, orchestré et entretenu par le Ministre de l’Education Nationale, la CONASYSED n’a pas participé aux examens 2011 pour ne pas en être complice. L’organisation de ces examens étant chaotique et émaillée de fraudes, les résultats ne sont pas fiables et ne doivent pas être considérés dans un pays qui prétend être un Etat de droit. Mais comme le Gabon est un Etat à part, et qui appartient à certaines personnes, la CONASYSED n’est pas surprise de voir les auteurs de la fraude chanter partout que les examens se sont bien déroulés et les résultats sont en hausse.

Est-ce que ce ne sont pas nos élèves, nos enfants, nos collègues qui ont pris part à ces examens pour que l’on ne soit pas informé de leur déroulement entaché d’irrégularités ?

Après deux communiqués de presse et une conférence de presse le 14 juillet 2011 dernier, dans le cadre de la société civile, la CONASYSED avec preuves à l’appui a démontré les fraudes massives aux examens, partant de la fuite des sujets avant les examens à la fraude informatique pendant et après les examens.

Si les examens se sont réellement bien déroulés dans la transparence, pourquoi le Ministre de l’Education Nationale ne diligente t-il pas une enquête pour se blanchir et également blanchir ses collaborateurs de tout soupçon de fraude ? N’est ce pas en France, où le Ministre de l’Education Nationale n’a pas hésité d’ouvrir une enquête pour tentative de fraude au BAC « S » portant sur un exercice de probabilité pourtant retiré de l’examen ?

La CONASYSED réaffirme donc bel et bien qu’il y a eu fraudes massives aux BEPC et BAC 2011 malgré la joie béate de Madame SAMBO et du Ministre de l’Education Nationale qui ont décidé d’enterrer le système éducatif gabonais sous le fallacieux prétexte des réformes imaginaires.

2- S’agissant de l’engagement de la CONASYSED dans le cadre de la société civile :

Les droits syndicaux sont des droits humains et, en tant que tels, ils sont protégés par les traités sur les droits humains. La déclaration universelle des droits de l’Homme, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ; la Charte Européenne des Droits et Libertés Fondamentaux ainsi que d’autres accords, reconnaissent la liberté de réunion et d’association, le droit de négociation et d’actions collectives pour les travailleurs et le droit à l’information et à la consultation des travailleurs par le biais de ces instruments internationaux et régionaux, les Etats se sont engagés à garantir l’exercice des droits syndicaux. C’est dans le cadre de ces initiatives que le mouvement syndical a progressivement acquis sa reconnaissance en tant que pilier de la démocratie et du baromètre du progrès et développement d’un pays.

Le syndicalisme a, de tout temps, lutté contre l’exploitation, le problème social majeur, aujourd’hui sa mission doit couvrir deux volets :

– Défendre et promouvoir tous les intérêts de ses membres ;

– Œuvrer à l’établissement d’une société plus équitable et plus de démocratique.

Pour réussir à améliorer les conditions de vie de la majorité du peuple et contribuer au progrès social, le syndicalisme se doit de travailler dans le champ du « politique » en donnant la main aux autres organisations qui travaillent dans le même sens, en nouant des alliances utiles et durables. D’où l’existence de la société civile.

La société civile est non partisane. Elle fonde la démocratie d’un pays. Elle est composée de tous ceux qui n’exercent pas de mandat électif et une fonction dans l’appareil judiciaire, c’est-à-dire les syndicats, les ONG, les confessions religieuses, les autres associations et le reste du peuple dont SAMBO et EYENE BEKALE.

La société civile ne saurait donc exister sans la présence en son sein des syndicats qui constituent les piliers de la démocratie, n’en déplaise à Mme SAMBO, à EYENE BEKALE et au Ministre de l’Education Nationale.

La société civile et son vaste champ d’action, est un concept universellement connu qui a fait et continue de faire ses preuves dans le monde entier en imposant des changements démocratiques qui touchent tous les secteurs de la vie d’une nation : politique, économique, social et culturel. Cela a été les cas, par exemple, du Niger, de la Guinée Conakry, du Sénégal, du mouvement du 20 février au Maroc, du mouvement des indignés en Espagne… Visiblement Mme SAMBO, Mr EYENE BEKALE, le Ministre MOUNDOUNGA et d’autres fossoyeurs de la démocratie ont ces informations en déficit.

Il est clair que sans pilier fiable, tout édifice s’effondre. La place de la CONASYSED au sein de la société civile, en tant que pilier de la démocratie, se justifie ainsi parfaitement. Il n’y a donc aucun mélange de genre, celui-ci n’existant que dans les têtes de ceux qui dans une confusion totale, intellectuellement douteux, et donc complètement à l’opposé de ce qu’on aurait pu attendre de chère Mme SAMBO. L’opinion nationale et internationale retiendra que ces innombrables déviances, d’où qu’elles viennent, de Mme SAMBO, de Mr EYENE BEKALE ou d’autres fossoyeurs, n’ont d’importance que la parfaite illustration qu’elles constituent par rapports au rôle combien de fois négatif et destructeur que beaucoup de pseudos intellectuels africains en général, et Gabonais en particulier, ont eu sur la situation de délabrement total de nos pays, de nos sociétés, de nos cultures… un jour, ils rendront des comptes.

Pour notre part, nous reprécisons que la société civile, constituant les 99,99 % du peuple, est fondée à parler de toutes les questions qui touchent la vie de la Nation, qu’elles soient d’ordre social, économique, social, culturel ou politique.

Ainsi, dans notre pays, les politiques ayant échoué car depuis plus de cinquante ans, le Gabon notre cher pays se trouve toujours dans un état lamentable et triste : système éducatif déliquescent, élite politique en grande majorité compromise et corrompue, coût de vie très élevé avec plus de 90 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, les richesses du pays pris en otage par un seul clan, minorité oligarchique qui plonge le reste du peuple dans une paupérisation très avancée… ça suffit comme-ça !

La société civile prend donc ses responsabilités et travaillera désormais afin que le peuple, par son vote réel, choisisse désormais ses représentants, ses dirigeants, ceux à même de s’occuper de ses véritables aspirations. Et non plus jamais des individus sans fois ni loi qui narguent à longueur de temps le peuple gravement précarisé depuis des décennies, et qui en plus doit supporter au quotidien les affres de l’actuel système : l’augmentation des prix des produits de première nécessité, de loyer, de transport, des médicaments ; des coupures intempestives d’eau et d’électricité, des radiations illégales des travailleurs ; le harcèlement, l’incarcération et les suspensions de salaires arbitraires et illégaux des leaders syndicaux…

Lasse donc des errements des politiciens véreux et des pseudos intellectuels, la société civile gabonaise, en tant que dépositaire et gardienne des valeurs et des intérêts du peuple, a donc décidé de prendre ses responsabilités en interpellant les hommes politiques de tous bords qui doivent rendre au peuple, sa souveraineté. Cette souveraineté longtemps bafouée, en l’occurrence depuis 1990, par la non prise en compte du vote des Gabonais, doit enfin revenir à son détenteur : le peuple Gabonais.

La société civile gabonaise est non partisane, elle n’appartient ni à l’opposition ni au PDG et sa majorité au pouvoir. Son objectif est de faire du Gabon, notre pays à nous tous, un pays de droit où la gouvernance est fondé sur l’éthique, la vertu et la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions et des libertés individuelles, syndicales et collectives, et la défense des intérêts nationaux.

Pour la gouverne de Mme SAMBO et ses mentors, au terme de la clause 80 de la Recommandation commune OIT/UNESCO d’octobre 1966, ensemble des normes spécifiques applicables aux personnels enseignants, celle-ci dispose que « les enseignants devraient être libre d’exercer tous les droits civiques dont jouit l’ensemble des citoyens et devraient être éligible à des charges publiques ».

Fort de ce qui précède, Mme SAMBO, Mr EYENE et le Ministre MOUNDOUNGA, ainsi que tous ceux qui pataugent dans l’obscurantisme chronique dont souffre notre élite politico-pseudo intellectuelle, doivent enfin savoir qu’il n’y a aucun mélange de genre lorsque la CONASYSED, en tant qu’organisation d’enseignants, exige les conditions de bonne gouvernance, un vote libre et transparent, car grâce à ces conditions, le peuple alors choisira ses représentants, ses dirigeants, et partant les personnalités suffisamment responsables pour bien gérer le pays.

Alors plutôt que de distraire l’opinion avec des intoxications vaines, Monsieur MOUNDOUNGA et ses collaborateurs doivent se plier aux exigences du véritable Droit International, en parfaite intelligence avec le Droit National, et en particulier les conventions de l’OIT pourtant adoptées par le Gabon (conventions 87, 98, 151, 154…). Qu’ils veuillent bien se référer au Rapport 2011 de la Conférence Internationale du Travail, portant sur les violations des Droits Syndicaux au Gabon, telle que la suspension illégale des salaires des leaders syndicaux depuis 07 mois.

Fait à Libreville, le 20 juillet 2011

Pour la CONASYSED,

Le Modérateur
Alain MOUAGOUADI

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