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Libye : à Syrte, rebelles et kadhafistes se font face

Retranchés dans le centre-ville de Syrte, les hommes de Kadhafi ont demandé une « Houdna », une trêve, aux rebelles qui désormais les encerclent. C’est ce qu’affirmaient jeudi 29 septembre, plusieurs responsables au sein des brigades révolutionnaires sur le front de l’Est, qui ont assuré l’avoir refusée. Après plusieurs jours de combats meurtriers, les tentatives de négociation entre les forces révolutionnaires et les Maadan – l’une des tribus de Syrte – ont échoué.

Selon Rajab Aagouri, qui a mené l’une de ces concertations, voici comment s’est terminée la conversation : « Les Maadan se sont plaints du comportement des rebelles. L’un de leurs représentants m’a dit : ‘nous croyions que vous étiez des combattants de la liberté, mais les rebelles sont des gangsters. Ils ont abîmé nos maisons, cassé nos télévisions et volé de l’argent’. Je lui ai répondu : Les hommes de Kadhafi ont tué nos civils, violé nos femmes, qu’allez-vous dire à leurs familles ? Que vous refusez de les aider parce qu’ils ont cassé votre télé ? »

Confirmant leur percée, les rebelles ont massé leurs forces dans les alentours immédiats du centre-ville. La prise de l’hôtel du port, dans la partie nord de Syrte, a été la plus coûteuse en pertes humaines : 15 morts et 81 blessés pour la seule journée de mardi, 5 morts et 59 blessés, mercredi, selon Ahmed Egnashi, qui coordonne les opérations de secours de l’hôpital de Ras Lanouf, à environ 200 kilomètres à l’est de Syrte. Ces chiffres ne rendent pas compte de la violence des combats.

PERTES LOURDES

Les blessés rapatriés à Ras Lanouf en ambulance ou en hélicoptère sont dans état tellement épouvantable qu’il est difficile de croire que ces hommes respirent encore. La plupart ont été estropiés par des tirs de roquettes ou de mortier. L’hôpital a aussi recueilli des civils, des familles de Siwawa (faubourg nord de Syrte) qui, sous le choc, expliquent tous avoir été blessés par des éclats d’obus ayant atterri sur le toit de leurs maisons.

« Plus nous approchons de la victoire et plus les pertes sont lourdes, note le docteur Egnashi. C’est devenu une guerre urbaine et celle-ci n’est pas à l’avantage des révolutionnaires. L’ennemi se bat sur son terrain, connaît les rues et les bâtiments par cœur ; nos hommes se battent en terrain inconnu. » Il affirme que deux de ses ambulances ont été prises en embuscade, jeudi, et que, de manière générale, les véhicules hospitaliers sont eux aussi la cible des munitions en tout genre utilisées par les brigades kadhafistes.

Peu après la « libération » de Tripoli par les rebelles, lors d’une contre-offensive des forces loyalistes au Guide libyen déchu sur la ville de Brega, le 28 août, Abdallah Moghrebi, chirurgien, et Mohamed Awadh, médecin généraliste, qui opéraient sur le front, ont été kidnappés par des kadhafistes. Leurs collègues espèrent qu’ils sont « en prison à Syrte », ou peut-être « auprès des blessés de l’autre côté ».

Cécile Hennion

Exprimez-vous!

  1. Les kadhafistes s’attaquent aux ambulances disent-ils. Bien. Mais que fait l’OTAN qui bombarde les hôpitaux, les écoles, les universités, les dépôts alimentaires. C’est encore pire. Nous vous accorderons certainement tous pour dire que LA GUERRE EST LA PIRE DES CHOSES QUI EXISTE SUR TERRE.

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