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Le 19 novembre 2011, Eyeghe Ndong a parlé. Qui dit mieux?


Monsieur Jean Eyeghe Ndong, ancien premier ministre de la république bananière du Gabon, a délivré, le 19 novembre dernier, une adresse non seulement à l’endroit du peuple gabonais, mais aussi à l’endroit de tous ses détracteurs. C’est une adresse qui devrait, une bonne fois pour toutes, nous édifier sur le caractère de cet homme.

Trois idées fortes ressortent de sa déclaration :

1. Il ne se dédiera pas : il n’est pas candidat à une élection législative organisée non pas pour l’avancement du pays, mais plutôt pour assouvir les lubies de pouvoir et les animalités d’un homme, d’une famille, d’un clan. Nous savons de qui il veut parler.

2. Il ne reconnaît en aucune façon, et ne reconnaîtra jamais, la légitimité d’Ali Bongo comme président de la République du Gabon, du moins tant que cette légitimité voudra se construire sur le socle de l’élection présidentielle d’août 2009. Nous savons de quoi il veut parler.

3. Il appelle par conséquent les Gabonais à boycotter l’élection législative du 17 novembre en restant chez eux. Nous savons ce qu’il nous demande.

Discours clair, sans ambiguïtés et sans contradictions. Il n’a pas appelé à l’insurrection, certes, mais il a été clair quant à ce qu’il veut pour lui même et ce qu’il attend des autres. Ni plus ni moins. C’est ce que les Gabonais attendent de leur classe politique.

Je réaffirmerai donc ici ce que j’ai dit à mon retour du Gabon en septembre 2009, c’est-à-dire le simple fait que Monsieur Jean Eyeghe Ndong est le seul homme politique, je dis bien le seul, qui, dans le Gabon d’aujourd’hui, mérite le respect de tous les Gabonais, quel que soit leur sexe, leur âge, leur ethnie, leur province.

Non seulement parce que c’est le seul Premier ministre de l’histoire du Gabon à avoir démissionné de son poste sans y être forcé, mais aussi parce que c’est la seule personnalité politique du Gabon, toutes catégories confondues, qui ait jamais démissionné de son poste pour des raisons de principes et de moralité relevant de la bonne marche de l’Etat.

On peut ainsi facilement comparer sa démission à celles d’autres personnalités pour comprendre que la sienne fut sincère et attachée aux idéaux républicains, alors que celles des autres, qu’il s’agisse de Myboto en 2005 ou de Mba Obame, Oye Mba, Maganga Moussavou et autres en 2009, furent souvent faites pour de simples raisons de querelles familiales ou personnelles, ou pour des raisons de calcul politique. Voilà pourquoi il avait fallu faire du forcing pour voir certains ministres comme Mba Obame, Maganga Moussavou, Oye Mba et autres quitter leurs postes en 2009. Ils y seraient peut-être encore aujourd’hui, donc complices de la mort du Gabon, si le régime, d’une part, et le peuple, de l’autre, ne les avaient forcés à ces démissions.

Par ailleurs, quand en 2009 je suis rentré au Gabon pour essayer de vendre l’idée d’un blocage de l’élection avant sa tenue, je ne trouvai aucun preneur parmi les leaders politiques. Après le vote, mes tentatives de convaincre les uns et les autres d’aller vers l’insurrection furent rejetées (voir à ce propos mes vidéos témoignages, témoignages depuis confirmés par l’ambassadrice des Etats-Unis au Gabon de l’époque, Eunice Reddick, dans ce document de Wikileaks où elle se plaint de l’inertie d’une opposition n’ayant pas su saisir le moment pour prendre un pouvoir qui leur appartenait). Cependant, de tous les leaders rencontrés (Moubamba, Mba Abesssole, Moulomba. Mba Obame, Eyeghe Ndong), la seule personne qui me donna l’impression de comprendre ce que j’essayais de dire était Eyeghe Ndong, qui avait déploré sans ambages que l’opposition de 2009 ne se soit pas engagée dans la voie que je recommandais, qui lui était apparue comme la seule voie viable pour l’opposition. Mais nous comprîmes tous les deux que nous étions probablement, hélas, les seuls opposants au Gabon à penser cela à l’époque et que ce round de 2009 était perdu. On ne pouvait pas, à deux, mobiliser un pays pour l’insurrection si le reste de l’opposition se positionnait contre l’insurrection.

Je constate, hélas, que nous restons dans la même réalité aujourd’hui car, malgré les discours d’apparence radicale des uns et des autres, l’insurrection ne sera pas possible au Gabon si certains, même dans le camp de ceux qui paraissent radicaux, continuent à s’y opposer comme c’est, en réalité, le cas en ce moment. On parlera beaucoup, on appellera au boycott, on fera semblant de faire des choses radicales, mais en janvier 2012, hélas, Ali Bongo aura son parlement et son régime sera plus que jamais consolidé, tout cela parce que personne au Gabon ne veut encore regarder la réalité en face et conclure que seule une insurrection en bonne et due forme, et dans toute son ampleur, sera à même non seulement de débarrasser le Gabon des Bongo Ondimba et Cie, mais en même temps de donner la seule véritable opportunité de réforme et de démocratie qui soit, aux Gabonais.

J’ai donc gardé d’Eyeghe Ndong une estime qui fait que, non seulement je le respecte pour ses qualités de franchise directe et de courage, mais j’en suis également venu à conclure que si Eyeghe Ndong avait été à la place de Mba Obame, c’est-à-dire avec le même type d’impact et de légitimité sociologique qui, au Gabon, est souvent réservé à ceux ayant fait de bons scores aux présidentielles, le Gabon aurait déjà changé. Mieux, si Eyeghe Ndong avait été, grâce à un tel impact, le chef de l’opposition, je n’ai aucun doute qu’une insurrection se serait déjà passée au Gabon. C’est le seul opposant sur le terrain qui comprenne vraiment ce qu’il y a à faire et pourquoi il faut le faire. Mais, embourbé comme il l’est au sein d’une opposition enlisée dans la convivialité, ce pauvre homme ne peut rien faire de mieux que se réduire au seuil de tolérance, très bas, de tous les autres.

A la fin, force est de constater qu’Eyeghe Ndong et Daniel Mengara ne peuvent réussir une insurrection au Gabon si tous les autres vont à contre-courant des impératifs insurrectionnels qui s’imposent aux Gabonais aujourd’hui. Au Gabon, les opposants parlent beaucoup, et parfois ils se diront même unis et solidaires, et sur cette base, feront de grandes proclamations morales, mais dès qu’on leur dit « insurrection », ils se ramollissent et se mettent à dire, « oh le Gabon est trop petit, on ne veut pas la violence ; portons une énième plainte perdue à la Cour constitutionnelle même si on sait déjà sa réponse ».  A la fin, les coalitions mises en place se fissurent. Au Gabon, apparemment, l’opposition aime les exercices en futilité. Alors qu’on ne cesse de leur dire que la politique est comme la science physique, dont les principes nous enseignent que les mêmes causes mènent toujours aux mêmes effets, nos opposants, au Gabon, eux, veulent nous prouver le contraire. Ils s’évertuent donc à répéter, interminablement et avec une patience admirable, les mêmes actes, les mêmes procédures, les mêmes approches, espérant curieusement des résultats différents.

Ce qui m’a conforté dans la déclaration d’Eyeghe Ndong de ce 19 novembre 2009 c’est qu’il est, encore une fois, allé à contre-courant de ceux qui, dans l’opposition actuelle, montrent du respect à Ali Bongo en l’appelant « président de la République ». Autrement dit, Eyeghe Ndong se refuse à faire comme ceux qui oublient ou font semblant d’oublier que « le Gabon est désormais dirigé depuis le 16 octobre 2009 par un Exécutif illégitime parce qu’un quarteron de gabonais a décidé d’instrumentaliser le Gabon et quelques compatriotes pour assouvir leurs ambitions, utilisant pour cela nos frères membres des forces de défense. »

Et il ajoute: « Même si, comme aime à le claironner ceux qui ont décidé de mettre les œillères : « l’élection présidentielle du 30 août 2009 est derrière nous », il demeure que le mauvais climat politique procède sans conteste des actes posés par la présidence de la CENAP, le ministère de l’Intérieur et la Cour Constitutionnelle au lendemain du scrutin présidentiel du 30 août 2009. Un contentieux électoral grave est toujours pendant au Gabon. »

Pour Eyeghe Ndong, donc, l’élection présidentielle du 30 août 2009 n’est pas encore passée, et le contentieux qui en découle reste encore intact. Ali Bongo, selon lui, n’est donc pas encore président du Gabon, mais un simple imposteur dont le sort demande encore à être réglé par le peuple gabonais. En cela, Eyeghe Ndong a su toucher à l’une des huit (8) incohérences de l’opposition que j’ai signalées dans la récente déclaration du BDP, une incohérence que, dans sa déclaration du 13 novembre, le BDP résumait ainsi.

INCOHERENCE 5 :

(…)

1. Ne pas remettre en cause  la légitimité d’Ali Bongo dans le combat pour la transparence électorale au Gabon montre une mauvaise analyse de la situation politique gabonaise par la classe politique et civile qui s’active aujourd’hui dans l’opposition. En effet, les leaders qui aujourd’hui réclament la mise en place des conditions de transparence électorale au Gabon auraient-ils oublié que le système dont ils veulent la transparence au niveau des élections législatives est le même que celui qui a conduit Ali Bongo au pouvoir ? Si, donc, cette élection législative se tenait, ne serait-elle pas en ses résultats la simple continuité du système électoral qui a donné le pouvoir à Ali Bongo ? On ne peut donc pas, à moins d’être d’une naïveté insupportable, éviter, d’une part, de remettre en cause la légitimité d’Ali Bongo et, de l’autre, décider de ne pas reconnaître la légitimité de l’Assemblée qui sortira des urnes en décembre 2011. C’est soit on considère qu’Ali Bongo est légitime, ce qui, automatiquement, veut aussi dire que l’Assemblée issue des élections de décembre 2011 sera légitime, soit on considère qu’Ali Bongo est illégitime, ce qui veut dire que l’élection législative de décembre 2011 sera elle aussi considérée illégitime puisque découlant des mêmes tares électorales et constitutionnelles qui maintiennent les Bongo au pouvoir depuis 44 ans.

Autrement dit, donc, la mise en cause de la légitimité d’Ali Bongo est inséparable de toute revendication électorale au Gabon. On ne peut donc pas dire d’une part qu’on accepte Ali Bongo, mais que, d’autre part, on refuse le résultat des élections législatives, ou qu’on accepte le résultat des élections de décembre 2011, mais qu’on refuse la légitimité d’Ali Bongo. Pour que la démarche soit cohérente, on doit comprendre que si l’on refuse la légitimité des élections législatives de décembre 2011, on doit également, obligatoirement, remettre en cause le pouvoir d’Ali Bongo.

Cela veut donc dire que, comme l’avait recommandé Bengone Nsi, dans tous les discours de tous les leaders de la société politique et civile, on doit non seulement rejeter cette élection législative en continuant d’affirmer « pas de biométrie, pas de transparence, pas d’élections », mais on doit également ajouter à cela le refus de reconnaître Ali Bongo comme président du Gabon. Cela signifie que quand un leader de l’opposition actuelle ou un citoyen gabonais appellera Ali Bongo « président de la République », il faut tout de suite dire qu’il n’est pas sincère avec le combat. On ne peut pas souhaiter la transparence dans un système considéré non-transparent et appeler « président » un homme sorti de ce système. Il faut donc bannir du discours politique de l’opposition tout vocabulaire tendant à parler d’Ali Bongo comme le « président de la République ».

Cela nous ramène à la notion de « ça » qui se trouve dans la dénomination « Ça suffit comme ça ». Autrement dit, une fois que l’on a compris que la remise en cause des élections législatives de décembre 2011 doit également entrainer une remise en cause directe et sans ambages de la légitimité d’Ali Bongo,  alors il faut explicitement dire aux populations gabonaises que la notion de « Ça suffit comme ça » ne se limite pas qu’à la question de la transparence électorale pour décembre 2011. Elle va au-delà et affirme qu’Ali Bongo, dont le pouvoir est issu du même système de fraude, ne saurait être considéré comme le président légitime du Gabon. Bien au contraire, Bongo Ali doit partir. Parmi les mots d’ordre de « Ça suffit comme ça » devrait donc se trouver l’interdiction, chez tout Gabonais qui se veut vraiment de l’opposition et patriote, d’appeler Ali Bongo « président de la République ».

Pourquoi cette démarche est-elle importante ? Elle l’est parce que, sur un plan stratégique, le pouvoir d’Ali Bongo s’écroulera ou se consolidera plus facilement selon que les Gabonais le reconnaîtront ou non comme président de la République. Continuer à brandir l’illégitimité d’Ali Bongo est donc, en soi, une arme redoutable dont l’opposition ne peut se passer, une arme qui, en réalité, accomplit 50% du travail de sape (un travail psychologique) qui doit être fait pour délégitimer le pouvoir des Bongo au Gabon et, donc, l’affaiblir aux fins de mener à son écroulement ultime. Par ailleurs, sur un plan purement politique, il est important d’expliquer aux populations le lien entre le système constitutionnel gabonais et l’illégitimité d’Ali Bongo. Dès lors que tout le monde comprendra que toutes les fraudes et manipulations électoralistes et constitutionnelles dont les Gabonais se plaignent depuis 44 ans, et ceci depuis le parti unique jusqu’à la conférence nationale de 1990, puis depuis la conférence nationale jusqu’à aujourd’hui, n’ont eu d’autre but que le maintien au pouvoir des Bongo, et que toute révision du système constitutionnel au Gabon qui aurait pour but d’établir l’état de droit devrait automatiquement aboutir à la fin naturelle du pouvoir des Bongo, force sera de constater que c’est pour les Bongo et à cause des Bongo que le déficit démocratique existe au Gabon.

Quand, donc, nous parlons de doter le Gabon d’un état de droit, nous parlons, en réalité, de l’obligation d’en finir avec le régime des Bongo puisque le système de fraude et de dictature mis en place au Gabon depuis 44 ans avec ses constitutions sur mesure et ses arbitraires juridiques n’a eu d’autre but que le maintien au pouvoir des Bongo. La notion de « Ça suffit comme ça » doit donc être liée dans les discours des uns et des autres aux Bongo de manière claire si elle veut être cohérente. Autrement dit, au Gabon, ce ne sont pas juste les élections frauduleuses et non transparentes qui suffisent comme cela. Ce qui suffit aussi, ce sont également les Bongo. Il faut donc que l’on accole à la notion « ça suffit comme ça » une tout autre qui dirait « Les Bongo suffisent comme ça », ou tout simplement, Bongo doit partir. Sans cela, elle restera sur le plan idéologique, une notion incomplète.

(…)

Eyeghe Ndong et le BDP disent donc la même chose.

Je voudrais ainsi conclure en disant que la seule personne, après la mort de Pierre Mamboundou, qui soit véritablement capable de faire l’unanimité au sein de l’opposition aujourd’hui, c’est-à-dire au sein d’une opposition qui se veut radicale et radicalisée et, donc, qui soit capable d’organiser l’affrontement politique tous azimuts avec le régime des Bongo, c’est Eyeghe Ndong.  Les Gabonais auraient tout intérêt, pour un combat gagnant, à réorganiser l’opposition radicale autour d’Eyeghe Ndong si ce combat doit être gagné un jour. Le reste des opposants, ce sont des mauviettes et des femmelettes qui iront dans le sens du vent quand le vent les y poussera, mais ne seront jamais capables de s’engager dans une démarche frontale qui soit réellement insurrectionnelle, donc libératrice.

Non seulement le BDP est prêt à se mettre derrière Eyeghe Ndong au cours des prochaines élections présidentielles si son désir est de s’y présenter de nouveau, mais nous serions aussi prêts, au BDP, à adhérer à un parti politique dont Eyeghe Ndong serait le président, dès lors que l’idéologie d’un tel parti ne s’écarterait pas de la nécessité de défaire le régime des Bongo par tous les moyens insurrectionnels envisageables. Aujourd’hui, le Gabon n’a pas besoin d’un leader politique, mais d’un « chef de guerre » qui soit capable de dire directement à la face des Bongo que « vous voulez vous comporter en hooligans de la République, eh bien nous les Gabonais on va vous montrer qui est plus hooligan que qui ».

Il me semble, en fin de compte, que si tout le monde au Gabon parlait avec la même fermeté, la même clarté, la même conviction et la même sincérité qu’Eyeghe Ndong, le Gabon aurait déjà changé. Pour que le Gabon change, si tel est véritablement le but de tous, il serait urgent, à quelques semaines des législatives, que non seulement tout le monde, comme vient de le faire Eyeghe Ndong, fasse de l’illégitimité d’Ali Bongo une arme de combat politique à brandir à toutes les occasions, mais que les autres contradictions notées par le BDP dans sa déclaration soient rapidement résolues, évacuées, puis réorientées vers des stratégies insurrectionnelles cohérentes, si et seulement si, évidemment, l’insurrection est le but.

Dès lors, et dès lors seulement, serons-nous capables de tous nous engager, en tant que peuple avide de liberté, sur une démarche collective qui soit porteuse de renouveau et d’espoir pour tous. Le régime des Bongo ne sera pas vaincu par le simple boycott. Il sera vaincu, comme partout ailleurs, par une insurrection du peuple disant, « ça suffit comme ça, Bongo doit partir ».

Tout simplement parce que l’équation du changement politique au Gabon, qu’on le veuille ou pas, passe inconditionnellement par l’éviction des Bongo, donc par une insurrection par tous les moyens.

Dr. Daniel Mengara
Président, Bongo Doit Partir

Bongo Doit Partir
P.O.Box 3216 TCB
West Orange, NJ 07052, USA
Tél. : (+1) 973-447-9763
Fax : (+1) 973-669-9708
https://www.bdpgabon.org

 

Exprimez-vous!

  1. Après les propos de l’ex Premier Ministre Jean Eyeghe Ndong, je pense dire mieux en ceci: ne pas être candidat aux partielles, ne pas reconnaitre la légitimité du Président de la République et pour finir appeler au boycotte des élections législatives ne sont pas des positions qui profitent au progrès de notre très cher Pays le Gabon. Aujourd’hui, il s’agit de l’émergence! pourquoi chercher des pertubations quand il faut plutot avancer ensemble! Je crois que, l’avenir est en confiance avec le Président Ali Bongo et l’ensemble des membres du gouvernement. Donc je demande à tous gabonais de soutenir l’action de nos dirigeants et même les opposants n’oubliés surtout pas que la porte est … ouverte!

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