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Le Gabon veut sa part du capital d’Eramet

Par Olivier Pinaud

Le ministre de l’Economie du pays a adressé une lettre en ce sens à François Baroin, a appris « L’Agefi ». Libreville souhaiterait

Eramet constitue un actif majeur pour le Gabon. A tel point que Libreville souhaite plus que jamais accéder au capital du groupe minier et d’alliages. Magloire Ngambia, le ministre de l’Economie gabonais, l’a officiellement demandé dans un courrier adressé la semaine dernière à son homologue français François Baroin, a appris de plusieurs sources L’Agefi. Le Gabon souhaiterait acheter entre 3% et 5% du capital d’Eramet aussi bien pour affirmer l’importance de la société pour le pays, via la Comilog, deuxième producteur mondial d’alliages de manganèse, que pour assurer ses intérêts à long terme. Selon une source proche du dossier, la direction d’Eramet verrait d’un bon œil l’entrée du Gabon au capital, alors que la Nouvelle-Calédonie, autre région majeure pour le groupe, dispose déjà d’un peu plus de 4%.

Le Gabon avait déjà adressé cette demande officielle il y a un an, lors du lancement de la construction de la troisième unité d’Eramet dans le pays. Mais la transaction n’avait pas pu voir le jour, la reconfiguration du capital du groupe ayant été arrêtée, notamment pour des questions de valorisation.

Cette fois, sa requête a plus de chances d’aboutir alors que la réorganisation du capital d’Eramet est en bonne voie. Areva, à la tête de 26% du capital, souhaite se défaire de son bloc de titres, évalué un peu plus de 620 millions d’euros, pour réduire sa dette. Quant au Fonds stratégique d’investissement (FSI), il est officiellement candidat au rachat de cette participation et a obtenu le feu vert de l’Etat. Afin d’alléger le montant de la transaction, qui mobiliserait une grande partie de ses ressources, le FSI pourrait ainsi reclasser une partie de ses titres Eramet auprès du Gabon. Celui-ci pourrait à terme être représenté au conseil d’Eramet.

Si les acheteurs ne manquent pas, le dossier Eramet n’est pas pour autant bouclé. Le principal obstacle tient aux droits de vote double attachés aux actions détenues par Areva. En cas de cession, ces titres perdraient automatiquement leur avantage, ce qui donnerait à la famille Duval un poids prépondérant avec 43% des droits de vote, loin devant le futur second actionnaire. Des discussions sont en cours afin de trouver un accord qui permettrait au FSI de conserver des droits de vote double associés aux titres vendus par Areva, au moins pour une durée transitoire de deux ans, le temps que ces actions retrouvent leur avantage de vote selon les délais légaux.

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