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Gabon : Un signal fort dans l’Affaire du « pédophile » Eric Woronko

Le patron de la société GESTIM, le Français Eric Joseph Raymond Woronko, rapporte notre consœur « L’Union », a donc été placé en détention préventive, le mercredi 21 décembre dernier, à la Prison Centrale de Libreville, au terme d’une longue audition au Parquet de la République, où il a été déféré quelques heures plus tôt. De fait, le premier cabinet d’instruction, chargé de l’affaire, a jugé nécessaire de l’écrouer, en attendant les conclusions de l’information judiciaire ouverte contre lui.

Au-delà d’une procédure judiciaire normale, l’incarcération du Directeur Général de GESTIM sonne comme un signal fort lancé par les magistrats. A travers ce geste, hommes et femmes de droit ont voulu rappeler aux uns et aux autres que tous les citoyens sont égaux devant la loi, qu’ils soient Blancs ou Noirs, riches ou pauvres.

Dans une large mesure, personne ne s’attendait à une telle décision, tant les pressions étaient fortes au Parquet de la République, où l’on a vu défiler des proches du mis en cause, munis de toutes les friandises et des espèces sonnantes et trébuchantes. Mais le Procureur de la République, Sidonie Flore Ouwet, et ses collaborateurs n’ont pas infléchi leur position, préférant s’en tenir au Code de procédure pénale.

Présenté comme un puissant homme d’affaires, Eric Joseph Raymond Woronko bénéficie d’un grand réseau d’amis dans la sphère décisionnelle de l’Etat. Dès son interpellation par la Police Judiciaire (PJ), le jeudi 15 décembre dernier, nombre de ses amis n’ont pas mégoté sur les moyens pour qu’il soit remis en liberté, nonobstant les accusations de « pédophilie » portées contre lui par sept mineures dont les âges varient entre 5 et 12 ans.

Les magistrats, sujets aux critiques les plus acerbes ces dernières années, se font désormais un point d’honneur à réconcilier la justice avec les justiciables. L’appel dans ce sens du Chef de l’Etat Gabonais, Ali Bongo Ondimba commence à porter ses fruits. M.Woronko n’a pas eu l’heur d’échapper à la justice.

Clignotants rouges

Son statut d’homme puissant lui avait d’ailleurs amené à opposer une fin de non recevoir aux officiers de la PJ dépêchés pour aller perquisitionner sa maison. Mais c’était sans compter avec la détermination des autorités judiciaires. Fort des dispositions des articles 60 et suivants du Code de procédure pénale, en cas de flagrance, lesquelles leur donnent le droit de perquisition, les agents de la PJ ont accédé au domicile de M. Woronko.

Ils y ont constaté une découverte scabreuse : vibromasseurs, godemichés, olisbos, ainsi que ses propres films pornographiques mettant en exergue ses exploits sexuels avec ses victimes.

Devant ce qui est apparu comme le premier cas d’infractions transnationales, les magistrats n’ont pas eu d’autre choix que d’ouvrir une information judiciaire contre Eric Joseph Raymond Woronko, pour tenter de démêler les fils de l’écheveau.

En attendant les conclusions de l’enquête, c’est à la Prison Centrale de Libreville qu’il séjourne depuis le mercredi 21 décembre dernier. S’attendait-il à un tel sort ? Rien n’est moins sûr. Pourtant, les époques ont bel et bien changé. Chose que ne semble pas réaliser son avocat Me Moumbembe : « Mon client est lâché par tous », déplore-t-il. Avant de renchérir : « Il est présumé coupable. Mon client est préparé à tout ». C’est ce qu’il a même confirmé ce samedi matin lors d’une intervention téléphonique à l’émission « Pluriel » de la RTG 1. Selon l’avocat, la pédophilie n’est pas prescrite dans le code pénal gabonais. La justice parle de la dépravation des mœurs et du viol sur mineure.

La pédophilie a droit d’être cité, M. Woronko étant français, les faits qui lui sont reprochés s’étant aussi déroulés sur les sols français, américain, Sud-Africain…

Les magistrats ont donc décidé de frapper fort. Histoire de marquer la rupture avec le passé. C’est d’ailleurs la condition à remplir pour redorer le blason terni par le laxisme, la corruption et le népotisme. Le temps des petites tapes sur les épaules entre les magistrats et mis en cause semble s’éloigner au Palais de Justice de Libreville.

Le mardi 20 décembre dernier, rappelle-t-on, une jeune policière, prise en flagrant délit de détention et de vente de chanvre, a été inculpée, puis placée en détention préventive à la Prison Centrale de Libreville. Son incarcération et celle du patron de GESTIM sont, au demeurant, perçues comme des clignotants rouges allumés sur le chemin des citoyens pour avertir ceux-ci qu’il n’y a plus d’intouchables sous le nouveau régime.

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