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Syrie: le régime rejette le plan arabe prévoyant à terme un départ d’Assad

Les autorités syriennes ont rejeté lundi une nouvelle initiative arabe prévoyant à terme un départ du président Bachar al-Assad, les pays européens estimant que ce plan pourrait « changer la donne » à l’ONU.

Ces développements politiques n’ont cependant pas influé sur la situation sur le terrain, où les forces du régime continuent de réprimer la révolte populaire lancée il y a plus de dix mois, avec la mort de 18 civils lundi à travers le pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

Face à la répression sans répit malgré la prolongation de la mission des observateurs arabes, l’Union européenne a adopté de nouvelles sanctions frappant 22 membres de l’appareil sécuritaire syrien et huit organisations supplémentaires syriennes.

Le régime Assad a rejeté le plan annoncé dimanche au Caire après une réunion ministérielle de la Ligue arabe, le qualifiant d' »ingérence flagrante dans ses affaires intérieures ».

« La Syrie rejette ces décisions qui portent atteinte à sa souveraineté nationale », a déclaré un responsable non identifié cité par la télévision officielle.

L’initiative appelle M. Assad à déléguer « des prérogatives au vice-président pour traiter avec un gouvernement d’union » nationale appelé à être « formé dans les deux mois » avec « une personnalité de consensus » à sa tête et chargé de préparer des élections législatives et présidentielle « pluralistes et libres ».

Il demande en outre au « gouvernement et à tous les courants de l’opposition d’engager un dialogue sérieux dans un délai ne dépassant pas les deux semaines » pour former le cabinet d’union.

Le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, a déclaré après la réunion du Caire, que l’initiative visait « à un départ du régime syrien de manière pacifique ». « Si elle n’est pas mise en oeuvre, nous irons au Conseil de sécurité » de l’ONU, a-t-il averti.

La Ligue arabe va « informer l’ONU de l’ensemble des résolutions (…) en vue de leur approbation, » a précisé cheikh Hamad. Le chef de la Ligue, Nabil el-Arabi, a expliqué que l’appel à l’ONU visait à « donner plus de poids » à l’initiative arabe.

La mission des observateurs en Syrie, pourtant critiquée pour son incapacité à faire cesser l’effusion de sang, a été en outre prolongée.

Les observateurs ont été déployés le 26 décembre après l’accord donné par Damas à un protocole qui prévoit un arrêt des violences, le retrait des chars des villes et le déplacement libre des médias étrangers et des observateurs. Mais aucune des clauses n’a été respectée.

Le chef des observateurs, le Soudanais Mohammed Ahmed Al-Dabi a néanmoins défendu le bilan de son équipe, en affirmant devant la presse au Caire que « tous les véhicules blindés » avaient été retirés des villes syriennes et que les « violences avaient baissé graduellement » depuis son déploiement.

Il a ajouté que la mission avait reçu « le soutien logistique, politique et financier de la Ligue arabe » pour continuer son travail, en affirmant que le retrait des observateurs saoudiens n’aurait pas d’impact sur la mission dont les effectifs vont être augmentés.

L’opposition syrienne, principal critique de cette mission d’observation, a de son côté accueilli tièdement le nouveau plan.

Le chef du Conseil national syrien (CNS), plus important groupe de l’opposition, Burhan Ghalioun, a salué l’appel arabe à un soutien de l’ONU, mais estimé que « toute transition devra être précédée d’une annonce de départ de M. Assad ».

Les Frères musulmans ont jugé « sérieuses » certaines clauses du plan qui « mérite un examen approfondi », se félicitant de l’appel au transfert de pouvoirs.

Mais les Comités locaux de coordination, qui organisent la mobilisation antirégime sur le terrain, l’ont rejeté, accusant la Ligue arabe de « donner au régime un nouveau délai pour poursuivre la répression ».

Côté occidental, l’Allemagne et d’autres pays européens ont décidé de demander, eux aussi, au Conseil de sécurité de l’ONU de « soutenir » le plan arabe.

« Les décisions prises au Caire pourraient aussi changer la donne pour le Conseil de sécurité », a estimé l’ambassadeur allemand aux Nations Unies, Peter Wittig.

Une résolution condamnant la répression en Syrie, qui a fait plus de 5.400 morts depuis mars selon l’ONU, est bloquée depuis plusieurs semaines au Conseil de sécurité par Moscou, allié traditionnel de Damas, qui s’oppose fermement à toute ingérence dans le conflit.

Malgré l’embargo européen sur les armes, la Syrie va acheter à la Russie, son principal fournisseur d’armes depuis la période soviétique, 36 avions militaires d’entraînement Yak-130, écrit le journal russe Kommersant.

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