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Règlement de comptes ou État de droit ?

A quelques heures du second round du procès en correctionnelle de l’opposant Mike Jocktane, poursuivi pour «trouble à l’ordre public et destruction de bien public», ce 2 février, les membres du mouvement « Ça suffit comme ça » sont monté au créneau pour dénoncer les dessous d’une affaire qu’ils estiment jouée d’avance en faveur du pouvoir PDG.

A la faveur d’un point presse tenu ce 1 février au siège du mouvement « Ça suffit comme ça », les membres de ce regroupement d’ONG ont tenu à interpeler la communauté nationale et internationale face à ce qu’ils qualifient de «dérive totalitaire du pouvoir gabonais».

«Demain, l’Evêque Mike Jocktane sera face à la justice Gabonaise. Officiellement, l’Evêque est poursuivi pour sa prétendue participation à une marche pacifique non autorisée qui aurait troublé l’ordre public, occasionné la destruction des biens de l’Etat, des coups et des blessures», ont rappelé les leaders associatifs.

«Pour, tous ceux qui suivent la vie politique gabonaise, Mike Jocktane est réellement poursuivi pour les déclarations qu’il a faites sur l’affaire des mallettes. Des déclarations qui ont fortement gêné les pouvoirs gabonais et français en cette période pré-électorale», précise le mouvement.

«Ne pouvant le poursuivre sur ses déclarations au risque de faire le procès de la Françafrique avec ses vices et de perturber fortement la prochaine campagne électorale en France, le pouvoir a trouvé une parade pour punir un empêcheur de tourner en rond et offrir sa tête aux « amis »», poursuivent les membres du mouvement. «Le procès qui va se dérouler demain est tout simplement un règlement de comptes : un procès politique de plus», soutiennent-ils mordicus.

Selon le mouvement « Ça suffit comme ça », «la justice gabonaise n’est qu’un outil utilisé par le pouvoir pour faire taire toutes les voix discordantes et renforcer la dictature actuelle. La confirmation de la décision de dissolution de l’Union nationale par le Conseil d’Etat, le rejet de la plainte des leaders de la Conasysed pour suspension abusive des salaires par la même Cour, les multiples plaintes déposées par l’Etat contre les journalistes indépendants et les leaders de la société civile, les suspensions quasi-systématiques des médias non assujettis au pouvoir par le Conseil national de la communication, le rejet systématique des recours de l’opposition par la Cour Constitutionnelle… vont dans le même sens».

De ce fait, la plateforme « Ça suffit comme ça », demande «l’abandon total et sans conditions de tous les procès politiques en cours et la libération de tous les prisonniers politiques qui croupissent encore dans les prisons insalubres et inhumaines du Gabon».

Ancien conseiller du président Omar Bongo, passé dans l’opposition, cadre de l’Union nationale dissoute en janvier 2011, Mike Jocktane a été l’intérêt de la famille présidentielle en novembre 2011 après la parution du livre « Le scandale des biens mal acquis », dans lequel il affirme qu’Omar Bongo a contribué au financement de la campagne présidentielle du candidat Nicolas Sarkozy en 2007.

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