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Nouvelle flambée de violences en Egypte, deux morts

Deux manifestants sont morts vendredi au Caire, asphyxiés par des gaz lacrymogènes, ont indiqué des sources médicales alors qu’une nouvelle flambée de violences traverse l’Egypte après le drame du match de football meurtrier à Port-Saïd.

Ces deux victimes ont été transportées à l’hôpital inconscientes après s’être jointes aux manifestants dans la capitale, près du ministère de l’Intérieur, où la police anti-émeutes tirait des gaz lacrymogènes et les protestataires ripostaient par des jets de pierres.

Les affrontements ont repris vendredi en Egypte entre policiers et manifestants réclamant le départ du pouvoir militaire, dans une nouvelle flambée de violences après le drame du match de football meurtrier à Port-Saïd.

Deux touristes enlevés

Dans un incident isolé, des bédouins ont enlevé deux touristes américaines et leur guide égyptien après avoir arrêté leur bus sur la route du monastère de Sainte-Catherine, dans le sud de la péninsule du Sinaï, selon des responsables de la sécurité. Les ravisseurs réclament la libération de proches emprisonnés.

Au lendemain de heurts qui ont fait trois morts et des centaines de blessés dans le pays, les affrontements ont repris en début d’après-midi au Caire et à Suez (nord-est), selon des correspondants de l’AFP sur place.

Au Caire, les policiers anti-émeutes ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants qui leur ont jeté des pierres près du ministère de l’Intérieur.

Des manifestants au visage masqué ont coupé les barbelés pour les franchir et provoquer des incendies dans une rue menant au ministère de l’Intérieur, alors que les pierres volaient dans toutes les directions au-dessus des têtes.

Affrontements à Suez

Non loin de là, des centaines de personnes étaient rassemblées pour la prière hebdomadaire sur l’emblématique place Tahrir, arborant des drapeaux et scandant des slogans hostiles au régime militaire qui gère le pays depuis la chute du régime de Hosni Moubarak il y a près d’un an.

Des centaines de personnes sortant de plusieurs mosquées à travers la capitale devaient pour leur part marcher en direction du Parlement. Des affrontements ont également repris entre policiers et manifestants à Suez, où ces violences ont fait deux morts dans la nuit de jeudi à vendredi.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes et tiré à la chevrotine pour tenter de disperser les manifestants, selon un journaliste de l’AFP qui a vu des ambulances évacuer les blessés sous une pluie de pierres.

De plus, un soldat de 24 ans a succombé vendredi après avoir été écrasé la veille au Caire entre une voiture et un véhicule de sécurité lors des affrontements près du ministère, a annoncé l’agence officielle Mena.

En début d’après-midi, le ministère de l’Intérieur a fait état de 1 482 blessés dans les violences depuis jeudi.

Des organisations pro-démocratie ont appelé les manifestants à se rassembler en masse pour réclamer la démission immédiate du Conseil suprême des forces armées (CSFA), dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui et chargé de la délicate transition démocratique.

«Preuve d’un échec»

Déjà régulièrement accusé de mal gérer cette transition, le CSFA est désormais tenu pour responsable des 74 morts et des centaines de blessés mercredi au stade de Port-Saïd (nord) après la première défaite de la saison pour le célèbre club cairote Al-Ahly face aux locaux d’Al-Masry (3-1).

Ce drame, l’un des plus lourds bilans de l’histoire du football, a déjà provoqué jeudi des manifestations dans le pays contre l’inertie des forces de sécurité, relançant la contestation contre les autorités et l’incertitude sur la transition.

Des heurts avaient eu lieu en soirée au Caire, des policiers anti-émeutes tirant des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui leur lançaient des pierres et tentaient de s’approcher du ministère. «Ils savent protéger un ministère, mais pas un stade !», lançaient des manifestants en colère. «Le peuple veut l’exécution du maréchal! Dégage!», criaient-ils.

Le drame de Port-Saïd «a eu lieu alors que les services de sécurité sont restés debout sans rien faire», écrit Ibrahim Mansour, un éditorialiste du journal indépendant Al-Tahrir, estimant que le CSFA «a fait la preuve de son échec».

Transfert de pouvoir

Les Egyptiens sont de plus en plus exaspérés par le pouvoir militaire accusé de violations des droits de l’Homme, et réclament depuis des mois la fin des procès de civils devant des tribunaux militaires, une refonte du ministère de l’Intérieur, et le respect des libertés et de la justice sociale. Le CSFA s’est engagé à maintes reprises à céder ses pouvoirs aux civils après la présidentielle prévue d’ici fin juin.

Il avait avancé l’exemple des élections législatives remportées par les islamistes pour preuve de sa bonne foi. Mais cela n’a pas calmé les esprits et maintes personnalités et organisations de défense des droits de l’Homme estiment que les militaires chercheront à garder certains pouvoirs.

Les «Ultras» d’Al-Ahly, groupe de supporteurs parmi les plus fervents et les plus organisés, ont participé à la révolte contre M. Moubarak et pris part aux manifestations hostiles à l’armée et la police, ce qui alimente sur les réseaux sociaux les soupçons d’une «vengeance» contre eux mercredi.

Le Premier ministre Kamal al-Ganzouri, nommé par les militaires, a annoncé le limogeage de la direction de la fédération égyptienne de football, ainsi que la démission des principaux responsables de la ville.

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