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Gabon : environ 8.000 milliards FCFA d’investissements infrastructurels envisagés

Pour les 5 prochaines années, le gouvernement gabonais envisage d’investir pour environ 8.000 milliards de francs CFA (16 milliards USD) dans la construction d’infrastructures socioéconomiques en vue d’accélérer la croissance économique et améliorer le cadre de vie des populations qui, depuis 50 ans, a évolué. Mardi 14 février 2012 | 18:05 UTC CommentairesImprimerEnvoyer
Ampliar Foto Couleurs nationales du Gabon.
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Deuxième producteur mondial de manganèse et 6e producteur africain de pétrole, le Gabon n’a pu, en 50 ans d’indépendance dont 42 sous la direction d’Omar Bongo Ondimba, père de l’actuel chef d’Etat, tirer profit de l’exploitation de ses ressources naturelles qui comprennent par ailleurs le gaz (plus de 39 milliards de m3), le fer (un milliard de tonnes), l’or, le diamant, le plomb, le zinc, etc.

« Depuis 500 ans, parce que les Portugais sont arrivés au Gabon en 1472, l’économie gabonaise n’est faite que de chasse et de cueillette. On exporte des ressources naturelles non valorisées, sans valeur ajoutée. C’est un système économique qui enrichit, mais ce n’est pas de manière optimale », a observé à Xinhua le directeur général de l’économie et de la législation fiscale, Hamidou Okaba. Dévoilé à travers l’organisation, avec la Guinée équatoriale, de la 28e Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qui a nécessité un investissement estimé à quelque 260 milliards de francs CFA (480 millions USD), le Plan directeur national des infrastructures est une illustration du programme politique « Gabon émergent » d’Ali Bongo Ondimba.

Avec pour opérateur l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) , dirigée par Henri Ohayon, ce plan, objet d’une opération de communication d’envergure déroulée à des représentants de la presse lundi à Libreville, au lendemain de la clôture de la CAN- 2012, n’épargne aucun secteur de la vie gabonaise, de la santé à l’éducation en passant par les routes, les ports, les aéroports, l’énergie, les technologies de l’information et de la communication.

Pour la période concernée de 2012-2016, les chiffres annoncés se rapportent à 3.000 milliards de francs CFA d’investissement dans le domaine routier, 1.800 milliards pour les transports, 600 milliards pour l’éducation, 1.700 milliards pour l’énergie et 530 milliards pour le social concernant la construction de logements sociaux. Une enveloppe de 1.390 milliards est consacrée à des programmes souverains dits spéciaux, selon Henri Ohayon.

« Depuis mon arrivée au pouvoir en 2009, j’ai établi un programme ambitieux de réformes économiques et sociales qui guide désormais notre développement. Afin de dynamiser la croissance économique, nous nous diversifions dorénavant sur un mode durable, pour ne plus dépendre uniquement de nos ressources pétrolières et pour offrir à tous nos compatriotes les opportunités d’améliorer concrètement leur avenir », souligne un propos présidentiel reproduit dans le dossier de présentation de « Gabon émergent ».

Trois piliers constituent cette stratégie de développement : le Gabon vert, le Gabon industriel et le Gabon des services. Pour le premier, il s’agit, se défend-on, de « valoriser durablement le formidable écosystème gabonais – 22 millions d’hectares de forêt, 1 million d’hectares de terres exploitables, 13 parcs nationaux, 800 kilomètres de littoral maritime – à travers l’industrie du bois, l’agriculture et l’écotourisme ».

Le deuxième quant à lui vise à « promouvoir la valorisation locale des matières premières, l’exportation de produits à forte valeur ajoutée et la diversification de l’économie nationale ». S’agissant du Gabon des services, l’ambition affichée de développer les infrastructures et valoriser les ressources humaines gabonaises ».

Avec ses 260 milliards de francs CFA d’investissement, l’organisation de la CAN-2012 a donné un aperçu de ce programme avec la construction et la réhabilitation d’infrastructures sportives, d’hôtels, de voies de communication, d’aéroports, d’installation de technologies de l’information et de la communication et de mise en place de logements sociaux, relève le patron de l’ANGT.

A Angondjé, banlieue de Libreville abritant le stade de l’Amitié sino-gabonaise de 40.000 places où s’est jouée la finale de la Coupe d’Afrique des nations Gabon-Guinée équatoriale 2012 remportée dimanche soir par la Zambie face à la Côte d’Ivoire, 3. 300 logements sociaux sur un total de 4.360 prévus dans un premier temps sont disponibles. 1.000 autres unités sont attendues pour la seconde phase. Deux autres rendez-vous sont programmés.

En avril 2013, la célébration du centenaire de l’hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné annonce un important programme de festivités assorti de 22 projets d’investissement relevant de la création d’un canal de navigation entre Ndjolé et Lambaréné, de la construction d’un centre hospitalier et universitaire dans cette localité, de la réhabilitation de l’aéroport régional, etc.

L’organisation d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) en juin-juillet 2014 suscite d’ores et déjà aussi la mobilisation. Parallèlement au chantier de mise en place d’une zone économique spéciale à Nkok, localité située à 27 km de la capitale du pays, le Plan directeur national des infrastructures se déploie également par un projet de port en eau profonde pour soutenir l’exploitation d’un important gisement de fer à Bélinga et un autre concernant un port intermodal à Ndjolé.

« Ces projets suscitent beaucoup d’intérêt dans le monde. Il est évident qu’il y a encore une certaine réticence qui va prendre un peu de temps pour que la confiance soit établie », laisse entendre le directeur général de l’ANGT pour qui « des compagnies locales, en marge de ce programme, se mettent à niveau pour gagner des marchés, et il y a des compagnies étrangères qui viennent établir des joints ventures et c’est ce que nous recherchons ».

Sur les conditions d’investissement, le directeur général de l’économie et de la législation fiscale est formel :  » L’environnement des affaires, selon lui, a été amélioré, le territoire est aménagé, les routes sont améliorées, les télécommunications, l’énergie, l’eau, tout ce qui est nécessaire à une bonne activité économique ». « C’est un scandale géologique, le Gabon. Nous sommes sur l’équateur, donc à équidistance de tous les marchés du monde. Ça réduit les coûts de transport et puis il y a la qualité des ressources humaines », martèle le responsable administratif.

Et il conclut : » Il y a des zones économiques et fiscales spéciales pour favoriser la mise en place et l’implantation des usines. Non seulement c’est pour transformer nos ressources naturelles mais vous pouvez venir vous installer au Gabon et transformer une matière première que vous importez de n’importe où dans le monde ».

Pour le financement de son programme socioéconomique, le pouvoir central gabonais a réussi à lever, pour la première fois en 2011 à la suite du Cameroun, premier pays de la région d’Afrique centrale à expérimenter ce mécanisme financier un an auparavant, 100 milliards de francs CFA sur le marché financer régional, avec une maturité de 7 ans et un taux d’intérêt de 6%.

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