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Ma rétention, tweet après tweet

C’est comme cela que Gil Juwu, alias « soloNecrozis » sur Twitter, aurait pu titrer son histoire. Cette histoire, elle se raconte sur internet, et c’est celle d’un jeune Gabonais sans papier dans un centre de rétention provisoire en France.

Le 6 mars, sur Twitter on peut lire : « garde à vue ». Celui qui tweete ? Un jeune Gabonais sans papiers. Sa particularité ? Ses tweets nous viennent du centre de Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Il a, en réalité, été arrêté entre Paris et Reims, et placé au centre de rétention provisoire pour sans papiers du département. Faut-il y croire ? Lui-même a l’air assez dérouté par cette expérience. Pourtant elle est bien réelle. Il écrit d’ailleurs : « c’est assez insolite de tweeter depuis ici (…). Je vais être fouillé et en cellule d’ici 15 minutes ». @soloNecrozis (son compte Twitter) nous fait alors part au jour le jour de ce changement de vie brutal et radical. Brutal et sans fioriture aussi le style dans lequel il décrit ses conditions de rétention.

De son vrai nom Gil Juwu, cet étudiant de 23 ans, arrivé en France en 2008 a été arrêté sur la route de Reims où il habite. Il explique sur son compte sa présence dans ce centre. « 6h de garde à vue à Chelles après contrôle de gendarmerie sur l’autoroute (…) ». Il peut se servir de son téléphone deux heures par jour et raconte son expérience. Des messages de 140 caractères maximum qui font état de ses sentiments « en live ». Ou presque. Des commentaires qui peuvent nous paraître dérisoires quant à sa situation : « douches et WC propres. TV accessible. Bâtiments fermés à 21 heures. Baby foot mal graissé ». L’étudiant à la coupe afro fait aussi part de son étonnement sur son quotidien dans cet endroit où il dit « nous ne sommes pas prisonniers ici ». Sa surprise concerne les policiers en charge de ceux qui attendent leur jugement. Ils « sont exemplaires. A l’écoute, souriants, très souvent amicaux. Loin des clichés de la TV ». Des contacts qui lui permettent sûrement de prendre sa situation avec plus de philosophie.

Puis vient l’heure du jugement. Rendez-vous est pris au tribunal administratif de Melun, accompagné de son avocat commis d’office, Maître Melun, dont il dit qu’il « n’a pas caché son pessimisme ». Après trois heures d’attente, le verdict tombe et coup de théâtre : « Je suis libre depuis un quart d’heure ». Même sorti, son histoire continue. Il explique que « le tribunal annule simplement toutes les décisions prises par le préfet de Seine-et-Marne. Pas de texte de loi invoqué, comme pour les autres cas ». Il est peut-être sorti, mais il rappelle que ça ne lui a pas fait obtenir une carte de séjour pour autant. Il tweete d’ailleurs sur le fait que s’il a été libéré c’est peut-être grâce à « l’impact médiatique » de son histoire. Aussi grâce au consulat du Gabon qu’il « remercie du fond du cœur. Mobilisation rapide et dévouement total ».

Par S.J. le 09 mars 2012 à 18:15

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