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Gabon: L’eau pour tous, une chimère ?

A l’instar de la communauté internationale, le Gabon célèbre ce 22 mars la Journée mondiale de l’eau sous le thème national «L’accès à l’eau potable pour le monde rural». Une thématique d’autant plus importante que seules 30% des populations rurales ont accès à l’eau potable, contre une couverture de 93% en milieu urbain.

En prélude à cette manifestation, le ministère des Ressources hydrauliques a notamment organisé, le 20 mars à Libreville, une conférence débat sur les enjeux liés à la question cruciale de l’eau potable. Car «les défis restent immenses et les faits tenaces», a fait remarquer Jean Kombi Diyégou, secrétaire général du ministère de tutelle.

Les défis indiqués par le secrétaire général concernent l’eau pour tous les Gabonais, aussi bien ceux vivant en zone rurale que ceux du milieu urbain. «Dans ce sens, pour coller aux grandes orientations du chef de l’Etat (…) qui a décidé que tous les Gabonais aient accès à l’eau potable à l’horizon 2016, le ministère des Ressources hydrauliques a choisi, cette année, de centrer sa réflexion sur l’accès à l’eau potable pour le monde rurale», a-t-il expliqué.

«Nous avons aujourd’hui 1300 forages d’hydraulique villageoise qui ont été réalisés par l’État, et 300 points d’eau modernes qui ont été équipés de pompes à motricité humaine. L’objectif du gouvernement est de permettre l’adduction en eau potable des villages ayant une population égale ou supérieure à 300 habitants, ainsi que l’ensemble des grands centres ruraux (districts)», a affirmé Gervais Nguéma Mba, directeur de l’Hydraulique rurale.

Pour atteindre cet horizon, a soutenu celui-ci, 90,3 milliards de francs CFA doivent être débloqués pour doubler le nombre d’équipements existants. Soit 40 milliards de francs pour réaliser 105 nouvelles adductions d’eau inter-villageois ; 9 milliards de francs pour 22 adductions d’eau dans le reste de districts encore dépourvus ; 36 milliards de francs pour 1300 nouveaux forages équipés en pompe en motricité humaine ; 5 milliards de francs pour la réhabilitation des 1300 forages existants, 300 millions de francs pour les études liées à la gestion et à la maintenance des équipements hydrauliques en milieu rural.

Un ambitieux programme sur lequel le gouvernement est vivement attendu, car ces promesses ressemblent étrangement à celle faite deux ans plus tôt, lorsque le président Ali Bongo avait «donné mandat au gouvernement pour que dans un délai de deux ans, on sente une amélioration très claire au niveau de la distribution de l’eau à Libreville et dans les principales localités du pays». Entre temps, rien n’a bougé à Libreville notamment, où 20 à 25 m3 d’eau sont gaspillés tous les jours par l’administration à cause des fuites, et où plusieurs quartiers «bénéficient d’une adduction d’eau tous les 3 jours, voire tous les un mois, dans le pire des cas».

«Des fois, nous, on fait deux semaines, un mois sans eau!», se plaint Jeannine Bibila à la fontaine publique de Kinguélé, dans le centre-Est de Libreville, un des 85 quartiers «sous intégrés» de la capitale. «Ils parlent, ils parlent seulement. Il y a tout le temps des coupures d’eau. Ca fait neuf ans que je suis là et c’est toujours comme ça», ajoute Aïcha. En tout cas, 2017 c’est dans moins de 5 ans.

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