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Faute d’alternative, retour au galop des marchés spontanés à Libreville

Après les récents déguerpissements, par la mairie de Libreville et le ministère de l’Intérieur, des commerçants exerçant anarchiquement à Libreville, les marchés spontanés n’ont pas été renvoyés aux calendes grecques. Tels des phénix, ils renaissent autour des grands carrefours de la capitale.

Si au niveau des artères de Libreville reliant les quartiers périphériques au marché Mont-Bouët, les choses semblent tenir après le récent déguerpissement musclé des commerces anarchiques, ce n’est pas le cas à certains carrefours comme celui de Nzeng-Ayong, dans le 6è arrondissement où un marché revient en force.

Avant la Coupe d’Afrique des nations 2012, le ministère de l’Intérieur avait procédé à la destruction des domaines empiétant sur le l’espace public, assurant que Libreville, la capitale gabonaise, devrait redorer son blason et devenir une ville moderne et salubre où il fait bon vivre. On soutenait également, lors de cette opération, que «plus rien ne serait comme avant». Une autre manière de dire que toutes les mesures avaient été prises pour éviter un retour à la case de départ. Ce, d’autant plus que l’opération du ministère de l’Intérieur faisait suite à celle déjà effectuée et à plusieurs reprises par la municipalité en vue de débarrasser la ville ses différents marchés spontanés.

Aujourd’hui, force est de constater que l’on est presque revenu à la case départ. Que ce soit au carrefour Nzeng-Ayong, à Rio ou à Awendjé. Des petits marchés s’y redéveloppent qui viennent malgré tout en aide aux parents qui n’ont pas toujours le temps de se rendre dans les grands centres commerciaux.

«Il faut reconnaître que lorsque la mairie a chassé ces gens, on a vraiment eu de la peine. Il fallait maintenant aller au marché de Nzeng-Ayong pour acheter même un piment. Ils nous aident vraiment», a reconnu une mère de famille, habitante du quartier Plein-Ciel.

Dans ces marchés périphériques et spontanés, les commerçants qui luttent pour la survie proposent un peu de tout. Piment, tomates, chaussures, friperie, boucles d’oreille, pain, boisson et autres, autant de produit parfois vendus à des prix défiant toute concurrence.

«Je n’ai pas le choix lorsque je viens vendre ici au bord de la route, avec tous les dangers que cela comporte. Les places dans les marchés coûtent chers et vous-mêmes vous voyez qu’on ne peut pas s’en sortir en vendant des articles de 100F ou de 50F», a expliqué un jeune Camerounais vendant des boucles d’oreille au carrefour Nzeng-Ayong, pour justifier sa présence en ce lieu.

Ce retour des commerçants est parfois favorisé par des agents véreux de la mairie qui ne cachent pas leur cupidité. Contre toutes les mœurs, ils extorquent de l’argent à des personnes qui exercent en toute illégalité et dans des conditions de précarité et d’insalubrité absolues. Les marchandises sont pour la plupart étalées à même le sol et exposent les consommateurs à toutes les potentielles maladies.

A ce niveau, le commun des Gabonais s’accorde à dire que les autorités devraient sérieusement prendre des décisions pérennes et les suivre pour une exécution globale et définitive. Car, c’est «le laxisme et la corruption de certains», souligne-t-on qui affaiblissent l’action gouvernementale.

«Ce sont les gens qui doivent aller dans un marché. Un marché ne cherche jamais les clients. Comment au Gabon, c’est impossible de le faire entendre ?», s’est interrogé une autre mère de famille.

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