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La Syrie refuse de retirer ses troupes sans « garanties écrites » des rebelles

Des combattants opposés à Bachar el-Assad, tués lors de combats avec les forces de Damas, sont enterrés, jeudi dernier, dans une fosse commune à Taftanaz, à l'est d'Idlib. Crédits photo : HANDOUT/REUTERS
Le régime syrien a annoncé dimanche son refus de retirer ses forces déployées dans les centres urbains sans « garanties écrites » de l’insurrection, qui a immédiatement rejeté cette exigence. Le plan de sortie de crise de Kofi Annan, que Damas est censé avoir accepté, prévoit pourtant le retrait de l’armée des villes et communes d’ici mardi.

L’émissaire spécial de l’ONU et de la Ligue arabe s’est pour sa part dit « choqué » dimanche par la « montée de la violence et des atrocités » dans le pays.

Le plan de sortie de crise présenté par M. Annan prévoit notamment un cessez-le-feu des forces gouvernementales et leur retrait des centres urbains, une trêve de tous les combats deux heures par jour pour évacuer les blessés et fournir une aide humanitaire, ainsi que l’ouverture de pourparlers entre toutes les parties pour chercher une solution politique.

Mais ce plan est resté lettre morte, le régime alaouite amplifiant au contraire ses offensives et la répression qui ont fait plus de 9.000 morts en un an, selon les estimations de l’ONU.

Damas, à présent, réclame des insurgés -qualifiés de « groupes terroristes armés »- des « garanties écrites » qu’ils sont prêts à « déposer les armes » et « cesser les violences sous toutes ses formes », a expliqué le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Djihad Makdessi.

La Syrie, a-t-il affirmé, ne veut pas voir se reproduire la situation de janvier dernier, quand « les groupes terroristes armés avaient mis à profit » la mission d’observation de la Ligue arabe et le retrait de troupes syriennes pour « se réarmer et étendre leur autorité sur des zones entières ».

Les insurgés de l’Armée syrienne libre (ASL), s’ils se disent prêts à accepter le plan Annan, ont refusé catégoriquement les exigences de Damas. Ils ne reconnaissent pas le régime du président Bachar el-Assad et n’ont dès lors « aucune garantie » à lui fournir, a fait valoir le commandant de l’Armée syrienne libre, le colonel Riad el-Asaad, dans un entretien par téléphone à l’Associated Press.

Kofi Annan, de son côté, a condamné dimanche l’escalade « inacceptable » de la violence et des « atrocités » en Syrie, avec pour conséquences des « niveaux alarmants de victimes, de réfugiés, de personnes déplacées ». Il a appelé le régime syrien à « mettre en oeuvre pleinement ses engagements ».

Sur le terrain, l’Observatoire syrien pour les droits de l’Homme, basé en Grande-Bretagne, a signalé dimanche une offensive militaire impliquant des dizaines de véhicules à l’est de la ville de Jisr al-Choughour (nord-ouest), ajoutant que des explosions ont été entendues dans ce secteur en matinée.

Certains des combats les plus violents avaient lieu dimanche à Homs (centre), où les forces syriennes attaquaient sur trois fronts les secteurs tenus par l’insurrection dans les quartiers de Deir Baalbeh, Khaldiyeh et de la vieille ville, d’après un militant sur place, Tarek Badrakhan. La ville est soumise à des bombardements incessants de l’armée syrienne, a-t-il ajouté.

D’après les Comités locaux de coordination, 40 personnes ont été tuées dimanche, qui s’ajoutent aux 121 de la veille, dont 59 dans la région de Hama (centre).

Créé le 08-04-2012 à 14h02 – Mis à jour le 09-04-2012 à 03h51

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