Un employé d’une trentaine d’années, Steeve Niegomiet surnommé « Koba », relève notre consœur « L’Union », est mort broyé par une machine, le mercredi 11 avril dernier, à l’usine de transformation de bois de la la société Plaquage d’Okoumé du Gabon (POGAB), à Owendo (périphérie sud de Libreville).

Selon une source proche de la direction générale de l’entreprise, l’accident se serait produit la nuit, à 23 heures, quelques minutes après que le jeune homme a commencé le service. La machine a broyé presque tout le corps de Steeve. Seules la tête et une partie de la poitrine ont été retrouvées sur la broyeuse.

Selon la direction générale de POGAB, Steeve faisait partie de l’équipe affectée à la tranche horaire de la nuit. Il serait arrivé à l’usine vers 22 heures 40 minutes et aurait aussitôt pris son service. En tant qu’opérateur de broyeuse, son travail consistait à veiller à l’acheminement, par un tapis électrique, du reste du bois traité vers la broyeuse. Laquelle le transforme ensuite en coupeaux.

Sa tâche, a-t-on appris, impliquait la manipulation des boutons situés sur la paroi du circuit d’acheminement.

Il travaillait à l’usine depuis huit ans et était connu pour sa diligence et son savoir-faire. Personne n’a compris ce qui s’est réellement passé pour qu’il se retrouve à l’intérieur de la broyeuse, qui l’a finalement réduit en petits fragments.

La thèse d’une imprudence semble privilégiée. Les responsables de la société pensent que le jeune homme se serait rapproché de la machine, probablement à la suite d’un bourrage pour tenter de décanter la situation, sans l’avoir, au préalable, arrêtée. Un autre membre de l’équipe de nuit l’aurait aperçu attrapant le palan, situé au dessus de la machine.

Les sapeurs-pompiers, arrivés sur le lieu du drame, le matin du mercredi 11 avril dernier, se sont attelés à enlever, jusqu’en début d’après-midi, les fragments du corps restés coincés dans la broyeuse, au regard de la complexité de la machine à l’origine du drame.

Celui-ci a provoqué une véritable onde de choc et un arrêt de travail au sein de la société. Les quelque 250 agents, employés par l’usine, sont rentrés chez eux, le moral en berne.

Une réunion de concertation est prévue, ce jeudi 12 avril 2012, au siège de l’entreprise pour décider de la conduite à tenir après cet incident. Les collègues de Steeve ont décidé de faire pression sur leur employeur qui, selon eux, ferait fi de toutes les dispositions sécuritaires.

En 2005, ont-ils rappelé, un accident similaire avait eu lieu dans la même usine. Mais la victime aurait été sauvée in extremis par ses collègues.