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Crimes et insécurité: ce que pensent les Gabonais

Le mardi 24 avril dernier, le procureur de la République près le tribunal de Libreville, Sidonie Flore Ouwé, était monté au créneau pour taper du poing sur la table et annonçait des mesures prises pour lutter contre le crime et l’insécurité dans les villes gabonaises.

Du coup, cette sortie qui se positionne après cette réunion organisée récemment par le président de la république, Ali Bongo Ondimba, alimente les conversations du Gabonais.

Si tout le monde salue les nombreuses voix qui s’élèvent désormais pour dénoncer les crimes rituels et l’insécurité grandissant dans le pays, relayés dans les médias, l’on a du mal à croire que tout cela ne relève pas d’un «coup d’épée dans l’eau».

«L’insécurité est désormais partout au Gabon. On ne peut plus faire un tour chez le malien (boutiquier) en laissant derrière la porte ouverte. Vous n’aurez que vos yeux pour pleurer. On ne peut plus rentrer tard, on se fait dépouiller. Qu’est-ce qu’on attend pour prendre de vraies sanctions contre les coupables ?», interroge une sexagénaire qui regrette l’époque de la peine de mort. «Tout ce qu’on (allusion au Procureur) nous dit là ne résoudra pas le problème de crimes et de l’insécurité. A notre époque, si vous avez tué, vous étiez condamnés à mort. Je crois qu’on doit revenir à cela. C’est vrai que les temps évoluent, mais ça fera réfléchir les délinquants», a-t-elle relevé.

De son côté, un jeune étudiant de l’Université Omar Bongo de Libreville se demande pourquoi il faut toujours attendre que «ce soit l’extérieur qui nous oblige à agir pour ce qui se passe chez nous».

«On fait aujourd’hui comme si l’insécurité, les crimes rituels sont nouveaux au Gabon. Et pourtant chaque jour le quotidien l’Union n’a que cela dans ses faits divers. Il fallait que Canal + cogne pour qu’on agisse», a-t-il déclaré avant de soutenir que le retour à la police de proximité est une voie à explorer. «La police de proximité dissuadait au moins les gens mal intentionnés. Il faut qu’il y ait des policiers qui patrouillent à tout moment dans la ville. Ça va limiter les dégâts», a-t-il suggéré.

Pour d’autres, la sortie du procureur est juste pour se faire bonne presse. Car, la justice n’aide pas les pauvres dans ce pays.

«C’est normal que le procureur s’offusque de la montée de la criminalité dans le pays. Mais qu’est-ce que la justice fait franchement pour protéger les gens et surtout pour les victimes ? Chez nous, elle est à multiples visages. Un riche ne sera jamais condamné, même s’il est coupable alors qu’on traînera un pauvre devant les caméras pour montrer davantage sa misère», a expliqué pour sa part un fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale qui souhaite une justice équitable pour tous et la fin de l’impunité.

«Il faut qu’on proclame la fin de l’impunité au Gabon. Qu’on ne se dise plus je suis le cousin, le neveu, le frère ou de la même province que tel pour couvrir ses arrières. Il faut que ceux reconnus coupables d’actes répréhensibles écopent les peines équivalentes à leur crime. C’est ce qui va sauver le Gabon», a-t-il lancé.

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