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Les fantômes de «La foncière des 3 rivières»

Le chantier de construction de l’immeuble LBC de 16 étages dans la vallée Sainte-Marie à Libreville, est suspendu. Si certains architectes gabonais doutent de la manière dont le chantier a été mené au départ, il est surtout question de «mauvais esprits», de fantômes, qui bloquent l’avancement des travaux sur cet ancien cimetière.

Chantier, à l’arrêt, de l’immeuble LBC dans la vallée Sainte-Marie

Lancés fin février 2012 à Libreville par La Foncière des 3 Rivières, les travaux du projet immobilier dénommé «Libreville Business Centre» (LBC) traînent sur l’étape du nivellement du sol. Ce que confirme aisément une visite des lieux en ce moment. L’herbe folle reprend ses droits, un seul engin de chantier y est parqué derrière la palissade tandis que les gardiens, Ouest-africains, se refusent à toute explication mais acquiescent de la tête à l’évocation de la présence de fantômes. L’un d’eux a cependant indiqué que les travaux devraient reprendre autour du 15 juin.

Fantômes et rites dédiés aux morts

Situé à l’angle du boulevard Bessieux et de l’avenue Jean-Paul II, face à l’ancien alignement de bars-grills qu’était le Boul’Bess, le site du chantier est un ancien cimetière et les ouvriers, selon des sources concordantes, y vivent des choses pouvant envoyer paître le plus radical des cartésiens. Auguste Bala du journal La Loupe assure que lors des travaux de terrassement et de fouilles, les ouvriers tombent très souvent sur des ossements humains qui sont ensuite entassés dans un coin du chantier en vue de leur transfert en un autre lieu. Mais, ces ossements disparaissent dans la nuit, laissant penser qu’ils ont été déplacés par quelques ouvriers alors qu’il n’en serait rien.

Mieux, les conducteurs des engins de terrassement assurent, une fois au volant, qu’ils voient des falaises devant eux ou des zombis encerclant les bulldozers. Ce qui les contraint à arrêter les engins, alors que les autres personnes sur le chantier ne voient rien. Doutant et prenant eux-mêmes les commandes des engins, les occidentaux qui dirigent le chantier voient eux aussi un village ou des squelettes ambulants.

Le 8 mai dernier, La Loupe (n°79) indiquait qu’une cérémonie d’exorcisme traditionnel avait été effectuée sur cet ancien cimetière avant le lancement du chantier. Et de s’interroger, «Les «exorcistes» retenus pour ces travaux connaissaient-ils leur travail ou ce ne sont que des charlatans qui ne comprenaient eux-mêmes rien à ce qu’ils faisaient ? Sinon pourquoi les esprits rentreraient-ils en colère ?» Vus par de nombreux passants et automobilistes, quatre groupes de femmes Myènè, adeptes du Ndjèmbè, s’étaient effectivement attelés à une cérémonie dédiée aux morts enterrés en ces lieux. A. Adandet, membre de la descendance du roi Mpongwè Denis Rapontchombo, commente à ce propos : «Il n’y a pas que des Myènè qui reposent en ces lieux. Au moment de la fermeture de ce cimetière aux enterrements, Libreville était déjà un brassage des nombreuses ethnies du Gabon. Une cérémonie rituelle en ces lieux doit donc en tenir compte. Elle doit concerner différents rites initiatiques du pays qui, au fond, ont presque les mêmes bases.»

Le mystère de la Foncière des 3 Rivières

Promoteur du building en projet, La Foncière des 3 Rivières est elle-même voilée d’un mystère qui favorise de nombreuses extrapolations. La construction sur cet ancien cimetière d’une double tour de 16 étages avait, en effet, déjà suscité de nombreuses interrogations au moment de son annonce. Ce, du fait que La Foncière des 3 Rivières était jusque-là inconnue du grand public et que la valeur réelle du projet n’avait pas été publiée.

Si l’expression «Trois Rivières» renvoie à une ville du Québec ou fait penser à un livre d’Annie Merlet sur le Gabon, «Le Pays des trois estuaires», une bonne source du secteur de l’immobilier a toutefois indiqué que cette société a été créée au Gabon, un peu avant l’annonce de ce projet, par un groupement de promoteurs privés ; que les fonds proviendraient de BGFIBank et que Magloire Gambia, alors ministre de l’Économie, semblait très impliqué dans le projet. Mais, il ne s’agit là que de rumeurs récurrentes. Rien d’officiel. De même, il se murmure que la municipalité de Libreville avait vendu à plus de 2,5 milliards de francs CFA le terrain sur lequel doit s’ériger ce complexe administratif et commercial. Le site était en effet d’abord réservé à la construction de la mairie du 2e arrondissement dont les travaux ont été abandonnés il y a de nombreuses années.

Une chose est sûre : alors qu’il devait s’étendre sur 24 mois, le chantier est actuellement déserté ainsi que peut le constater tout passant. Un architecte gabonais assure, lui, que les travaux engagés après la démolition de la bâtisse inachevée de la mairie, ne correspondent nullement au processus de construction d’un édifice de la taille annoncée. L’étape suivante aurait consisté, selon les règles, à un sondage du sol. Ce qui n’a pas été fait. Toutes choses qui viennent s’ajouter à cette histoire de fantômes. Info ou intox ?

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