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Ali Bongo l’invité bien encombrant

François Hollande e tAli Bongo Ondimba, à l’Elysée, le 5/7/12
Ali Bongo pour quelques jours à Paris. Une première visite au tout nouveau président français.

Le président gabonais a entamé une brève visite en France. Il devrait être reçu par François Hollande. Cette première visite est déjà largement critiquée par les opposants gabonais qui réclament la fin de la « Françafrique ». Le président gabonais doit également rencontrer le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et le ministre de l’Economie Pierre Moscovici.

Une prise de pouvoir contestée

Elu le 30 août 2009, Ali Bongo, fils du dictateur Omar Bongo qui dirigea le Gabon pendant 41 ans a bien du mal à se faire un prénom. En 2009, François Hollande, alors Premier secrétaire du PS avait fait savoir que l’élection présidentielle gabonaise « n’était pas dans les critères de ce qu’on peut appeler des élections démocratiques ». La messe est dite. Ali Bongo compte bien défendre sa nouvelle vision du Gabon en présentant les réformes qu’il promet d’engager pour faire de son pays une nation émergente d’ici à 2025. Mais pour l’opposition, absente de l’élection présidentielle, tout cela n’est que de la poudre aux yeux.

« Président dictateur mal élu »

Mercredi, les opposants gabonais se sont indignés que François Hollande ait « pris l’initiative de recevoir Ali Bongo », qu’ils qualifient de « président dictateur mal élu ». Ils lui reprochent un pouvoir dictatorial. Une assemblée nationale à sa botte, puisqu’elle est composée de 114 députés pro-Bongo sur 120. Quant aux grands dossiers, ils ont été confiés à des agences directement rattachées à la présidence. Une opposition plus que jamais remontée par cette visite.

La fin de la Françafrique ?

Une chose est sûre. La Françafrique, ce réseau d’influences mêlant politique et affairisme entre Paris et ses anciennes colonies est sur le déclin. L’ancien Premier secrétaire du PS a été toujours très prudent dans ses contacts avec les chefs d’Etats africains. Aucune relation personnelle n’a été tissée avec les présidents africains même s’ils font partie de l’Internationale socialiste. Autre césure nette, le ministère de la Coopération, qui fut longtemps « le ministère Afrique » a disparu, pour laisser place au ministère au développement. Reste que les habitudes ont la vie longue. Ainsi le Gabon a des liens privilégiés avec la France.

La France au Gabon

« La France est encore le principal partenaire économique » du Gabon, où les groupes Total, Eramet, Bolloré et Rougier, notamment, sont très présents. Une réalité économique que ni Paris ni Libreville ne veulent sacrifier. Restent certains contentieux, comme les « biens mal acquis » avec Ali Bongo qui est en première ligne, pris la main dans le sac. Le président gabonais est d’ailleurs sous le coup d’une enquête judiciaire, pour détournements de fonds tout comme Denis Sassou Nguesso, le président congolais. Un sujet qui ne sera certainement pas à l’ordre du jour lors de cette première visite.

Sophie Rosenzweig pour ARTE Journal

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