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Détournements de mineurs dans les lycées et collèges de Libreville

En compagnie des associations des parents d’élèves des établissements scolaires catholiques, la Conférence épiscopale du Gabon est montée au créneau le 2 juillet dernier pour déplorer, en présence d’Honorine Nzet Bitheghé, ministre de la Famille, la systématisation des abus sexuel sur mineurs par des hommes politiques et des hauts responsables de l’administration publique.

La presse locale dénonce, depuis des années, la transformation du collège Immaculée conception, du Lycée national Léon Mba et du Cours Ambourouet en terrains de chasse pour adultes sans scrupules. L’hebdomadaire Le Mbandja, par exemple, indiquait en effet que «Ces établissements servaient et servent encore de vivier sexuel pour certaines hautes personnalités qui n’hésitaient pas à mettre le prix, tout en profitant de la naïveté des gamines dont le choix se faisait sur la beauté et la poussée des seins. Du jour au lendemain, elles furent nombreuses à perdre leur virginité dans les hôtels et motels de la place. Les responsables desdits établissements et les parents fermaient les yeux sur le scandale qui, chaque jour que Dieu fait, prenait de l’ampleur.» Et de s’interroger : «Comment un parent qui peine à boucler les deux bouts, pouvait laisser son enfant rentrer à la maison avec un portable dont le prix faisait deux fois son salaire ?»

Vicaire général, Jean Clair Patrick Nguéma Edou, représentait donc, le 2 juillet, le Mgr Basile Mvé Engone, archevêque de Libreville. A ses côtés, Solange Be Mengue, présidente de l’association des parents d’élèves de l’Immaculée conception, a précisé au qu’«Il s’agit de l’existence d’un réseau de prostitution, de proxénétisme, d’homosexualité, de drogue, de pratique ésotérique sur des jeunes filles et des jeunes garçons. Des comportements amoraux, tous condamnables, qui se pratiquent dans notre pays, et dans lesquelles des élèves en cours de scolarisation, au nombre desquels, des très jeunes filles âgées de 14 à 18 ans. Des compatriotes adultes, haut placés dans l’administration aussi bien publiques et privées y seraient hautement impliqués et les y encourageraient.»

Un réseau existe donc qui se compose de rabatteurs et de clients qui posent des chausse-trappes aux enfants moyennant des liasses d’argent et des téléphones portables haut de gamme, notamment le Blackberry, très prisé dans les lycées et collèges du fait de son application de messagerie instantanée permettant de communiquer en réseau. Le Mbandja rappelle qu’il y a moins de trois ans, un scandale avait fait «du bruit aux abords de l’Immaculée. Et pour cause, un haut responsable du PDG s’était fait détrousser son grisbi par ses propres éléments de sécurité. Au sortir de leur passage à la PJ où leur patron les avait enfermé, ils nous révéleront qu’ils avaient pris leur part dans l’argent qui était destiné à corrompre les petites filles de l’Immaculée. Aujourd’hui, le Lycée Mbelé vient lui aussi de mettre son nom sur la liste des établissements cités plus haut.»

L’alerte a été donnée durant l’année scolaire écoulée, lorsqu’une élève de l’Immaculée conception est passée aux aveux devant la Police judiciaire où elle avait été amenée par sa mère qui s’étonnait qu’elle possédait des téléphones GSM haut de gamme et une grosse somme d’argent. Son interrogatoire a abouti à l’interpellation de nombreuses de ses camarades appartenant à une filière comprenant des hauts responsable de l’administration publique.

Scandalisée la ministre de la Famille a rappelé que «Dans ce pays, il y a des textes qui condamnent fermement le proxénétisme et tout ce qui entoure ce phénomène. Les parents que nous sommes, sommes interpellés. La nation est interpellée dans toutes ses composantes. Parce que, lorsqu’on détruit un enfant, on détruit toute une nation. Un écrivain disait : “Instruire une femme, c’est instruire toute une nation.” Pourquoi s’intéresse-t-on à la femme d’une manière particulière ? Parce que c’est elle qui donne la vie. Et elle doit donner cette vie dans des conditions saines. C’est pourquoi le législateur de notre pays, protège spécialement les enfants mineurs. Tout ce qui se fait sur un enfant de moins de 15 ans, devient criminel au regard de la loi (…) Je voudrais dire aux proxénètes qu’ils sont punis par la loi. Je voudrais également dire aux parents qui veulent être complice, que le complice est puni comme l’auteur lui-même», a conclu la ministre du Travail. Le parquet va vraisemblablement ouvrir une enquête.

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