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Fin de mandat d’un diplomate chevronné au service de l’Afrique

Candidat malheureux à sa propre succession à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping cède son fauteuil à Nkosazana Ndlamini Zuma avec le sentiment du devoir accompli, à la suite de sa courte défaite à l’élection qui s’est déroulée dimanche à Addis Abeba, lors du 19ème sommet des chefs d’Etat de l’organisation panafricaine.

Certains diront bye-bye M. Ping, d’autres welcome Sir car de nombreux autres chantiers attendent celui qui se définit comme un soldat au service du continent africain.

Le pseudo échec de Ping n’entame en rien la crédibilité de ce diplomate qui a fait ses preuves en dirigeant avec brio, notamment la 59ème session de l’Assemblée générale des Nations unies.

Sous sa présidence, la commission de l’Union africaine (UA), de 2008 à 2012, a enregistré des avancées notoires, notamment avec la construction à Addis-Abeba du siège de l’organisation panafricaine, un bâtiment imposant qui fait désormais sa fierté.

Au plan diplomatique, Jean Ping a géré avec doigté certaines crises ayant éclaté sur le continent africain, notamment la crise malgache née du coup d’Etat ayant emporté l’ex président Marc Ravolamanana, le processus ayant abouti à l’indépendance du sud Soudan pour ne citer ces quelques cas.

Autant d’efforts ternis cependant par le printemps arabe où les régimes du nord continent ont été emportés par des soulèvements populaires. Ben Ali (Tunisie), Mouammar Kadhafi (Libye) et Hosni Moubarak (Egypte) ont laissé leurs plumes dans ces révoltes au cours desquelles le continent, impuissant, a subi le diktat des Occidentaux qui les ont soutenues, sournoisement d’abord visiblement ensuite.

Bien que président de la Commission de l’UA, Jean Ping était aux ordres des chefs d’Etat. Il ne pouvait engager sa responsabilité sur des questions aussi sensibles.

Avant son élection comme président de la Commission de l’UA, Jean Ping (70 ans) avait déjà derrière lui une longue carrière diplomatique et politique. Titulaire d’un doctorat en économie, Ping a intégré l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 1972 au département des relations extérieures.

De 1978 à 1984, il sera délégué permanent du Gabon auprès cette organisation.

Jean Ping est alors rappelé au Gabon pour servir en qualité de directeur de cabinet du président Omar Bongo (1984-1990). Dans l’exercice des hautes responsabilités qu’il a assumées au niveau international, le Dr Jean Ping a dirigé la délégation de son pays à de nombreuses sessions de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Il a également conduit la représentation gabonaise à un grand nombre de conférences et sommets, notamment ceux de l’UNESCO ; de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), puis de l’Union africaine (UA) ; du Mouvement des pays non alignés ; de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et de l’Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole (OPEP), dont il fut le président en 1993.

M. Ping a également dirigé la délégation de son pays aux réunions de la Banque mondiale ; aux sommets de la francophonie ; aux conférences France/Afrique et à celles du Groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique/Union européenne (ACP/UE).

Au plan régional et sous-régional, Jean Ping a assumé de hautes responsabilités en tant que chef de délégation, lors de conférences et sommets de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC), puis de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

M. Ping a également mis à contribution sa grande expérience dans les domaines de la diplomatie et de la coopération à l’occasion du Forum Chine-Afrique, à la troisième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), et aux conférences Etats-Unis-Afrique, organisées dans le cadre de la Loi en faveur de la croissance de l’Afrique et son accès aux marchés (AGOA).

Les 32 années de carrière gouvernementale de M. Jean Ping sont marquées par de nombreux succès diplomatiques, illustrés par sa contribution aux nombreuses médiations entreprises par le Président Omar Bongo Ondimba, en vue de ramener la paix et la stabilité en Afrique centrale, notamment au Congo-Brazzaville, au Tchad, en République centrafricaine et à Sao Tomé-et-Principe…

(Par Isaac MACKANGA)

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