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Un Génie Militaire qui se fait trop discret

Ayant toujours existé dans les forces de défense sous forme de services de casernement, le Génie militaire gabonais a été réexaminé en l’an 2000. Il est devenu, en février 2002, une force de développement au service de la collectivité et des forces de défense. 10 ans plus tard quelle a été la contribution de ce corps dans le quotidien de la population ?

La direction générale du génie militaire est présentée par le site des forces de défense du Gabon comme une «Structure unique du Génie, autonome, commune à l’ensemble des Forces, articulée en une Direction Générale – organe de conception et de direction, un Bataillon de Travaux du Génie (BTG), et des équipes d’entretien casernement – organes d’exécution». Le média en ligne indique ensuite que les principales missions du Génie militaire sont de «réaliser à coûts réduits des travaux d’infrastructure (Bâtiment et TP) au bénéfice de la population et des forces de défense, entretenir et gérer le domaine militaire, contrôler l’exécution des travaux confiés aux entreprises et de participer aux plans de secours, de protection et de défense, ainsi qu’aux opérations et exercices militaires interarmées».

Il est pourtant très difficile de se prononcer sur la contribution de cette structure au développement du pays ou tout simplement ses réalisations au service de la collectivité. Même après dix années sous une nouvelle formule, il est improbable de recenser ses interventions ou ses réalisations dans le domaine du génie civil, notamment les constructions ou réparations de routes, de ponts, de voies de chemins de fer ou toute infrastructure publique.

Les frères d’armes du génie militaire auraient, par exemple, pu marquer la conscience des Gabonais sur leur utilité et de leur fonction durant la période des grands travaux précédant la dernière Coupe d’Afrique des nations de football. L’urgence était pourtant là. Mais hélas, on n’a enregistré aucune trace du Génie militaire en matière de conception, de réalisation, d’exploitation et de réhabilitation d’ouvrages et autres infrastructures. Les «ingénieurs de combat (combat engineer)», selon l’appellation dans les armées anglo-saxonnes, ont brillé par ce qu’on pourrait taxer d’oisiveté.

Depuis 16 février dernier, il y a cinq mois déjà que le Pont de Kango est endommagé et qu’il attend d’être réhabilité. Le démarrage des travaux de cet ouvrage, voie d’échanges la plus sollicitée par les acteurs économiques, semble ne pas être une urgence tant que l’on peut encore se contenter des mesures palliatives initiées par le gouvernement. C’est pourtant sur ce genre de situation que la population attend de voir à l’œuvre son Génie militaire et pas seulement sur ses chefs d’œuvres au sein des casernes, à l’instar de celle du carrefour Boulingui à Baraka. Car, en l’absence de conflits armés comme c’est le cas dans le pays de paix qu’est le Gabon, le corps du Génie militaire se reconverti et vient en appui au Génie civil, notamment pour ce qui est de l’assistance aux populations lorsque survient une calamité naturelle ou pour réparer les infrastructures publiques vieillissantes ou détruites.

«En ce début de vingt unième siècle, dit siècle de l’excellence, le militaire doit être une élite au service de la Nation. Ainsi le militaire du génie ou sapeur, à la fois combattant et technicien, se doit d’être un acteur du développement. C’est dans cette optique qu’un génie militaire des forces de défense vient d’être conçu et créée, puis se met progressivement en place», déclare le Lieutenant-colonel-Major Ekomie Mendame Léonard, sur le site des forces de défense.

Le Génie militaire du Gabon ne se conforme pourtant pas à ces principes. Son image est plutôt celle rapportée par ce jeune homme a qui ses parents proposaient de s’engager dans l’armée plutôt que de rester chômeur : «S’il faut travailler dans un corps armé, je choisirai d’exercer au sein du génie militaire. C’est le seul corps où je suis sûr de faire des économies et de construire une maison sans trop d’efforts et loin des malédictions qu’encaissent les policiers et gendarmes après un racket, ou des injures dont les sapeurs-pompiers font l’objet à chaque fois qu’ils arrivent à la fin d’un incendie qui a tout consumé. Je n’aurai pas non plus à veiller sur la sécurité du président à chaque fois qu’il se déplace comme le font ceux de la Garde républicaine ou patrouiller sur la mer pour décourager les pirates et les clandestins. En bon agent du Génie militaire, je n’aurai qu’à percevoir mon salaire sans transpirer et m’offrir du temps pour mes activités personnelles.»

C’est d’ailleurs ce corps d’armée qui s’était illustré par un clip de recrutement devenu célèbre et particulièrement… audacieux :

Article original : https://gabonreview.com/blog/un-genie-militaire-qui-se-fait-trop-discret/#ixzz215NvwWgR

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