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Journée nationale du Drapeau: ce qu’en pensent les Gabonais

Organisée depuis l’accession du président Ali Bongo Ondimba à la magistrature suprême en 2009, la journée nationale du drapeau, dont la deuxième édition aura lieu ce 9 août, est l’occasion pour la population gabonaise de manifester son attachement au symbole majeur de sa patrie. Prémices de nationalisme ou volonté d’union fraternelle ?

Placée cette année sous le thème de la «maternité allaitante», représentant le sceau de la République gabonaise, la Journée nationale du drapeau recommande à la population de hisser ce symbole de la nation sur le toit de leur maison, devant leur commerce, dans leur voiture, etc.

Le programme officiel pour la célébration de cette journée le 9 août stipule qu’à Libreville, la cérémonie se déroulera en deux phases : à la Place de l’indépendance et à la Présidence de la République, où elle sera présidée par le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba. Ce sont donc les nouveaux ministres, les nouveaux présidents des institutions et les hauts cadres des Forces armées gabonaises, récemment nommés qui feront à l’occasion leur allégeance au drapeau national.

Cette Journée avait été instituée par le numéro un gabonais pour renforcer le patriotisme de ses compatriotes. A ce propos, qu’en pensent donc les Gabonais qui vont vivre cette journée pour la deuxième année consécutive ? Si l’idée est appréciée par la majorité des Gabonais, il n’en demeure pas moins que beaucoup pensent que ce sont des «stratégies pour dépenser l’argent du contribuable».

«Franchement, notre drapeau devenait un chiffon avant cette journée. Mais on constate qu’elle a contribué à faire en sorte que les gens l’admirent et le respectent. C’est vrai que la CAN 2012 lui a aussi donné mille fois plus de considération qu’avant», a soutenu un sexagénaire, ancien fonctionnaire du ministère du Travail. Pour lui en effet, «le drapeau gabonais avait beaucoup perdu de son lustre». «A notre époque, on pensait « Gabon d’Abord » et c’est notre drapeau qui nous le rappelait. On ressentait notre fierté d’être Gabonais. C’est pourquoi je crois que l’initiative du président Ali est salutaire», a-t-il déclaré, nostalgique.

Un autre homme, la cinquantaine révolue, regrette d’ailleurs le fait qu’il n’y a plus dans les établissements scolaires le jour de la montée des couleurs. «C’est incroyable comme les choses ont changé ! On est obligé de faire une journée nationale du drapeau pour rappeler aux gens qui ils sont. Or, à notre époque, que je regrette, même à l’école, on savait déjà que tel ou tel autre jour on n’avait pas droit à l’erreur. Il fallait assister, magistral, à la levée des couleurs et l’absence devait avoir une raison valable», a-t-il rappelé.

«La journée du drapeau, à mon sens, nous rappelle simplement qu’on a perdu trop de nos valeurs essentielles. On a l’impression qu’il y a plusieurs sortes de Gabonais. Il y a trop de maux qui nous séparent les uns des autres. Et avec cette journée, que je trouve comme une excellente initiative, nous avons le devoir de conjuguer ensemble, le vivre ensemble et en harmonie», a confié un jeune enseignant du lycée d’Oloumi.

Mais tout le monde ne saurait raisonner de la même façon, et d’aucuns arrivent à voir en cette journée une diversion.

«La journée nationale du drapeau n’est pas quelque chose pour laquelle on doit mobiliser les gens. Le Gabon a de réels problèmes et on nous parle de drapeau. Donnez-nous une raison de croire en notre drapeau et nous allons y croire», a martelé un jeune chômeur dans une agora informelle sur le sujet. Il est complété dans son propos par ses accompagnateurs qui estiment que «l’argent des contribuables va encore sortir pour alimenter des gens déjà très gras. Car, d’ici là, on va encore entendre qu’on a dépensé tel nombre de milliards pour cette journée».

«Au lieu de faire des parades comme cette journée, on doit plutôt l’imposer dans les établissements, dans les administrations etc. Une fois par semaine, il faut que chaque Gabonais chante l’hymne national et le drapeau hissé sur le mat devant lui. Là on est sûr qu’on aura rien à dépenser et on va faire quelque chose qui va durer», a renchéri un autre jeune.

Comme il est de coutume, cette célébration alimente déjà les conversations en attendant le jour J.

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