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Une histoire du roi Nkombé

Plus d’un siècle après sa disparition, le roi Nkombé reste l’une des figures les plus importantes de la ville de Lambaréné qu’il a ouvert au monde en cédant quelques faveurs à des explorateurs et à des hommes d’affaires, dont le célèbre Bruce Walker.

Lambaréné reste pour tous la ville du Nobel de la Paix, Albert Schweitzer, qui y construisit en 1913 son hôpital, avant de s’y éteindre en 1965. Une figure emblématique qui survit aux côtés de celle du Prince d’Aloninan’alongo, le célèbre ‘roi’ Nkombé.

Majestueusement dressée à l’entrée de la célèbre île, la stèle de Nkombé Ademba rappelle que c’est par lui que ‘Lembaréni’ est devenu un incontournable site dans les transactions commerciales sur l’Ogowè.

Disparu en 1874, Nkombé le ‘roi soleil’ est Enenga du clan Aluva. Sa mère est originaire du village Oguewa. Selon Auclair Aworet, enseignant retraité et notable de la ville, « la puissance de Nkombé venait du fait que quand il était très jeune, il aidait un vieil homme abandonné à faire quelques travaux. Touché par ce geste, le vieil homme lui promit une récompense. Il le convoqua un jour où le soleil était au zénith et le bénit en lui promettant un rayonnement semblable à l’astre ». Nkombé qui choisit par la suite d’aller exercer sa puissance et son rayonnement loin de Zilè où Rempolè et plus tard Ranokè règnent, s’installe sur la terre où sa tombe est encore visible aujourd’hui.

A Lambaréné, il aide les factoreries à s’installer. Le cas de Hatton et Coockson avec Bruce Walker (père du premier prêtre gabonais Raponda Walker) est le plus éloquent. Il rencontre aussi Alfred Marche et le Marquis de Compiègne à qui il apporte son aide dans leur exploration des terres. Il livre de nombreux combats contre les Adjumba et brise quelque peu l’influence des Enenga.

Nkombé fut empoisonné à la suite d’un conflit interne à son peuple. « C’était de l’hydromiel mélangé certainement avec le foie de la panthère, qui décimait à l’époque, qu’une femme lui avait donné. Sur le chemin de retour, il sentit la fatigue et s’arrêta chez un chef spirituel à qui il remit sa canne et dit : venge-moi », raconte le vieux Auclair Aworet.

Aujourd’hui encore, le roi Nkombé passionne et son arrière-petite-fille, Albertine Onanga, soixante-dix-huit ans, installée en face du monument de son aïeul, évoque quelques doux souvenirs « on nous parlait de lui comme quelqu’un qui avait bien gouverné et qui aimait les gens ».

Au milieu des années 1960, l’abbé Cyriaque Obamba invita les descendants de Nkombé à remettre les reliques pour qu’elles ne soient plus utilisées comme des fétiches. Ce fut la dernière fois que beaucoup virent le célèbre casque qu’arborait fièrement le Roi Soleil dans sa vieillesse.

Ainsi subsiste un pan de l’histoire du Gabon : celle du Prince d’Aloninan’alongo, roi des Galoas dont la mémoire est proprement entretenue comme le sont celles d’Albert Schweitzer, de l’évangéliste Fanguinovény ou du vieux Isaac qui a donné au quartier éponyme son nom.

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