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Gabon Télévision refait l’histoire des opposants

Gabon Télévision, qui fonctionne avec les ressources du contribuable, a décidé de se muer en média d’opinion, passant dans l’édition principale d’information de 20 heures des extraits d’archives des opposants politiques gabonais qui font l’actualité en ce moment.

Il semble que la méthode controversée, utilisée en son temps par la télévision TV+ pour fustiger le retournement de veste de Florence Mezui, fait des adeptes. A cette époque en effet, cette vaillante dame avait jeté aux orties tous ses idéaux d’alternance pour se rapprocher du camp au pouvoir qu’elle défendit bec et ongle, jusqu’à devenir porte-parole de la présidence de la République.

Comme TV+ qu’elle critiqua vertement en son temps, Gabon Télévision a décidé de présenter l’histoire, du moins sa version de l’histoire, à la jeune génération. Pour cela, le journal de 20 heures, normalement destinée à diffuser l’actualité quotidienne, se transforme en magazine de mémoire et diffuse des déclarations de personnalités prononcées à une époque où elles étaient au pouvoir. Pas n’importe quelles personnalités.

Le bal s’est ouvert avec André Mba Obame, dernier ministre de l’Intérieur d’Omar Bongo Ondimba. En présentant ces archives, on revoit l’homme de Medouneu lors d’un débat entre le pouvoir et l’opposition. Ici, Mba Obame défendait avec assurance et détermination l’idée d’un scrutin présidentiel à un tour alors que Zacharie Myboto (à l’époque président de l’UGDD déjà dans l’opposition), sur le même plateau, réclamait un scrutin à deux tours. Par la suite, on a vu M. Myboto réclamer un bulletin de vote unique pour éviter l’achat des consciences et André Mba Obame rejetant farouchement cette idée.

Mercredi 29 août, ce fut le tour de Jean Eyéghé Ndong, dernier Premier mMinistre d’Omar Bongo Ondimba, défendant l’autorité de l’État, affirmant avec conviction que celle-ci n’était pas suivie dans l’administration décentralisée (Gouverneurs, maires, préfets…) et que force devait rester à la loi qui devait agir, non pas en dictant, mais simplement en restant dans la légalité.

Il semble prévisible que cette saga de Gabon Télévision, qui fait désormais couler encre et salive, va se poursuivre. Les téléspectateurs, certains du moins, commencent à se demander si Gabon Télévision n’est pas devenue la vitrine de la section communication du PDG. «Sinon pourquoi ce parti qui a tant de fortes têtes et qui est certainement mieux organisé, n’a-t-il pas pensé à se charger lui-même de cette opération de communication? Que se cache-t-il derrière cette stratégie pour les responsables de Gabon Télévison ? Est-ce la télévision des Gabonais où de certaines personnes ?», interrogeait un fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale assis dans un bistrot d’Ancienne Sobraga.

Au lieu d’organiser de véritables débats politiques contradictoires, chacun défendant ses projets et propositions devant la caméra, les invectives, les querelles et le dénigrement semblent devenus la règle dans la politique gabonaise, relayés par les médias, y compris la télévision publique. «Les politiciens de tous bords devraient savoir que les Gabonais attendent d’eux des actions concrètes pour leur développement et leur épanouissement» entendait-on ce fonctionnaire murmurer devant sa Régab.

On aurait aimé une télévision qui vise un peu plus haut que cela en terme de qualité et d’intégrité.

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