Par RFI Au Gabon, c’est un fait rare qui mérite d’être souligné : quasiment toute l’opposition, soit 22 partis politiques, est réunie depuis ce vendredi 7 septembre à Mouila, à 450 km au sud de Libreville. La rencontre a pour but de bâtir une stratégie commune visant à amener le gouvernement à accepter une conférence nationale. Mais à Mouila, il n’y a pas que les opposants, le pouvoir tient aussi une réflexion sur place.

C’est la plus belle photo de l’opposition gabonaise. Aucun parti ne manque à l’appel. Tout le monde est là et c’est déjà une grande victoire, comme le dit Louis-Gaston Mayila, qui président le forum. « Il n’y a pas un parti politique de l’opposition qui ne soit pas présent aujourd’hui à Mouila, confirme-t-il. Ce n’est pas une victoire, ça ? C’est déjà ça. »

Après cette belle image protocolaire ont commencé les débats de fond, et là les points de vue divergent. Le camp des radicaux compte sur la tenue d’une conférence nationale souveraine pour résoudre la crise politique au Gabon.

Une autre tendance se contenterait d’un simple dialogue. « Supposez que l’on ne s’entende pas. Ce n’est pas pour autant que Mouila aura été un échec. Le fait que l’on soit tous venu ici pour en discuter est déjà une victoire, répète Louis-Gaston Mayila. Il ne faudrait pas placer la barre trop haute pour que l’on dise que si on n’y arrive pas, ce sera un échec. »

Depuis vendredi, la ville de Mouila, traversée par un long fleuve, est divisée par deux. Alors que l’opposition peaufine sa stratégie sur la rive droite, le parti au pouvoir, sur la rive gauche, tient des journées de réflexion sur le programme d’Ali Bongo.

« Ceux qui s’agitent pour organiser une conférence nationale, je crois qu’ils n’ont qu’un seul objectif. Arriver à un gouvernement d’union nationale pour se partager les postes », ironise Norbert Diramba, cadre du Parti démocratique gabonais.