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Gabon: l’opposition fait front commun en demandant une conférence nationale

Vingt partis d’opposition, dont le parti dissous l’Union nationale (UN) et l’Union du peuple gabonais (UPG), ont fait front commun dimanche en demandant la tenue d’une conférence nationale afin de parvenir à l’alternance démocratique, une proposition aussitôt rejetée par le pouvoir.

Pour parvenir à cet objectif d’une alternance politique démocratique, l’opposition gabonaise dans son ensemble exige du pouvoir actuel l’organisation d’une Conférence Nationale Souveraine, selon la déclaration dont l’AFP a eu copie.

Le texte est signé notamment par l’UN du principal opposant André Mba Obame et par l’UPG du leader historique Pierre Mamboundou décédé en 2011, dont les relations ont été tendues par le passé.

C’est la première fois que les responsables de l’opposition, réunis ce week-end à Mouila pour des assises sans leurs partisans, adoptent un front commun sur ce thème. Jusqu’ici, la demande d’une tenue de cette conférence était uniquement l’apanage de partis dans le sillage de l’UN.

Dans la déclaration, l’opposition dénonce l’aggravation des crises morale, politique, économique, institutionnelle, sociale et culturelle (…) la pauvreté extrême d’un peuple gabonais excédé (…) les intimidations, les menaces et la répression aveugles (…) le chômage et le désarroi de la jeunesse gabonaise.

Parallèlement, le parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, avait organisé, également à Mouila, un contre-forum et rassemblé pour une marche quelque 300 personnes dans cette petite ville d’environ 20.000 habitants.

Nous sommes venus expliquer aux populations ce qu’est +l’émergence+ (nom donné à sa politique par le président Bongo, ndlr) et nous opposer a l’idée d’une conférence nationale. Il n’y a pas de crise au Gabon. Le Gabon travaille, a déclaré à l’AFP le sénateur Jean Norbert Diramba.

L’opposition a également décidé de consolider son unité par la mise en place d’un regroupement dénommé: Union des Forces du Changement (UFC), dont les détails pratiques d’organisation seront discutés ultérieurement. Elle demande aussi la réhabilitation de l’Union Nationale, injustement dissoute, selon elle.

Zacharie Myboto, président de l’UN, s’est félicité de cette union déclarant à l’AFP: Nous sommes prêts pour ce combat. Dans la situation actuelle, on ne peut faire autrement que l’alternance démocratique.

La demande d’une conférence nationale a été lancée par l’UN au retour de M. Mba Obame au Gabon après 14 mois à l’étranger en raison de problèmes de santé.

Ancien baron du régime passé dans l’opposition à la mort d’Omar Bongo en 2009, M. Mba Obame revendique la victoire à la présidentielle de 2009 remportée par le fils d’Omar Bongo, Ali Bongo. M. Mba Obame s’est autoproclamé président de la République en 2011. Son immunité parlementaire avait été alors levée et son parti dissous.

Depuis son retour mi-août, le chef du parti interdit a fortement mobilisé ses partisans, demandant notamment l’organisation d’une conférence nationale et le départ du président Ali Bongo.

Le 18 août, la coalition de partis regroupés autour de l’UPG avait, sans emboîter le pas à l’UN, lancé un appel à la concertation après les violences de la manifestation non autorisée lancée par l’UN le 15 août pour réclamer une telle conférence nationale. Opposant historique, Pierre Mamboundou, classé officiellement 3e de la présidentielle, réclamait lui aussi la victoire au scrutin de 2009.

Le pouvoir a déjà balayé à plusieurs reprises l’idée d’une conférence. Le président Bongo a notamment déclaré lors de son discours de la fête nationale en août: Depuis 1990, nous consacrons beaucoup trop de temps à la politique (…) Que la classe politique gabonaise cesse de se parler à elle-même et pour elle-même.

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