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Discours du BDP-Modwoam lors des assises des « Diasporas Gabonaises Libres » le 22 septembre 2012

Chers Compatriotes,

Gabonais et Gabonaises partisans du vrai changement.

Amis du Gabon.

Le BDP-Modwoam salue, en ce jour, la présence effective de la diaspora plurielle à ces assises visant à consolider les synergies nécessaires au combat de libération nationale. Ceci montre que vous êtes réfractaires non seulement à la bipolarisation du paysage politique, mais aussi à la confiscation du débat national sur les grands enjeux qui préoccupent le Peuple gabonais. Cela traduit aussi votre force de conviction et votre croyance en la possibilité d’un Gabon meilleur.

Dans cette optique, nous irons donc droit au but pour dire tout de suite ce que vous savez déjà des opinions du BDP-Modwoam.

Le BDP-Modwoam a toujours affirmé que le changement ne viendra au Gabon que sur la base d’un combat insurrectionnel, donc un combat frontal visant à l’évincement pur et simple du régime des Bongo Ondimba.

Mais l’insurrection, c’est quoi?

L’insurrection, c’est avant tout une question d’attitude. Celle-ci commence tout simplement, lorsqu’un citoyen refuse par exemple d’aller travailler pour ne plus user de sa sueur et de son labeur à nourrir un jour de plus les Bongo. Il ne faut donc pas voir dans le mot insurrection uniquement les extrêmes de la violence gratuite, car un citoyen conscient de ses droits ne se livre jamais à la violence gratuite. Il se contente simplement d’affirmer ses droits dans toute leur plénitude, et quand un régime de dictature veut lui imposer de se taire, il refuse.

Par contre, la violence viendra toujours du dictateur, car c’est lui qui panique quand il voit un citoyen aller dans la rue proclamer pacifiquement ses droits. C’est lui qui panique quand le citoyen décide de parler, de s’exprimer, et c’est lui qui, au final envoie les policiers et l’armée réprimer le Peuple, quand le Peuple dit qu’il n’en peut plus de subir.

Nous réaffirmons, ici et maintenant, devant cette assemblée et devant la nation, que le changement au Gabon ne viendra pas sans forcing et que la Conférence Nationale Souveraine que les Gabonais appellent de tous leurs vœux ne se passera pas sans révolte du Peuple. Il appartient donc à l’élite politique gabonaise qui dit se battre pour le changement immédiat de s’adapter à cet impératif que personne ne peut éviter au Gabon, tant que le régime actuel se refuse d’entendre raison. Si le changement doit arriver au Gabon, il viendra par la rue et la rue seulement. Nous attendons que le contraire nous soit prouvé.

Or, cette réalité nous interpelle déjà puisque, le 12 septembre 2012, Ali Bongo a tout justement dit un « non » catégorique à toute idée de nouvelle Conférence Nationale au Gabon, quelle qu’en soit la forme.

Sachant donc cette réalité, quelle est la contribution du BDP à ce débat?

Pour le BDP-Modwoam, la Conférence Nationale ne peut atteindre toute son efficacité en tant que projet citoyen visant à un changement immédiat que si elle est vue comme un outil de lutte politique parmi d’autres, un outil qu’il faut donc intégrer dans l’arsenal insurrectionnel qui doit  être mobilisé pour venir à bout de la dictature. Prise en isolé, la conférence nationale ne veut rien dire si elle n’est pas intégrée dans une dynamique qui supposerait des actes de forcing avant, pendant et après.

Autrement dit, un pays ne change pas uniquement parce qu’on a tenu une conférence nationale. Par exemple, en Tunisie, en Libye et en Egypte, les peuples n’ont pas eu besoin d’une conférence nationale pour obtenir le changement. Ils ont, bien au contraire, fait l’insurrection d’abord, chassé le dictateur ensuite, puis organisé des conférences réparatrices ou des assemblées constituantes.

C’est pourquoi, nous continuons donc à proposer les démarches suivantes :

Un vrai combat de libération nationale ne peut aboutir sans avoir identifié les ennemis du Peuple. Dans le cas du Gabon, ces ennemis sont Ali Bongo Ondimba, Rose Rogombé, Marie Madeleine Mborantsuo et Guy Nzouba Ndama. Toute une stratégie de destitution doit être menée à leur encontre.

On ne peut réussir ni le changement véritable ni une conférence nationale souveraine au Gabon sans clairement dire « Bongo Doit Partir ». L’impératif du « Bongo Doit Partir » s’impose à tous comme condition sine qua non du redressement national : Nous signalons d’ailleurs ici que Luc Bengone Nsi, l’un des pionniers de la revendication démocratique au Gabon a, dans sa déclaration du 11 septembre 2012, réaffirmé cet impératif.

Une Conférence Nationale ne peut être « souveraine » au Gabon avec Ali Bongo jouissant toujours des pleins pouvoirs qui lui permettent le contrôle de l’armée. La Conférence Nationale Souveraine ne peut donc se tenir avec Ali Bongo toujours au pouvoir, sauf si nous voulons continuer à tourner en rond.

Nous proposons donc à l’opposition gabonaise de faire de ces trois conditions des préalables non négociables et inaliénables de tout processus de changement réel au Gabon. Toute approche qui ne tiendrait pas compte de ces préalables est vouée à l’échec, surtout quand on sait que le chronogramme initialement proposé pour cette conférence nationale n’a pas été suivi et qu’Ali Bongo y a opposé une fin de non-recevoir qui ne laisse plus à l’opposition aucun autre choix que le combat frontal.

Cela implique donc, aux yeux du BDP-Modwoam, l’urgence d’une dynamique insurrectionnelle dont le déclic doit être un ultimatum en bonne et due forme avant le mois de décembre qui laisserait un choix simple à Ali Bongo : accepter la Conférence Nationale Souveraine, ce qui veut dire céder le pouvoir à une Autorité de Transition (ADT) neutre avant la tenue de  ladite Conférence, ce qui lui permettrait de se représenter à l’élection présidentielle six mois plus tard ; ou risquer une révolte telle qu’il devra prendre immédiatement l’avion et s’exiler quelque part car il n’y aura aucun endroit au Gabon où Ali Bongo pourra se cacher pour échapper à la colère.

Sur la base de tout ce qui précède, le BDP-Modwoam  réaffirme son soutien à l’idée d’une Conférence Nationale Souveraine au Gabon, mais estime que, sans ultimatum en vue d’un combat frontal, on expose les Gabonais à une attente à durée indéterminée et on tournera en rond. Le BDP-Modwoam soutiendra donc le projet de Conférence Nationale Souveraine jusqu’à l’expiration de l’ultimatum ici proposé, après quoi il faudra passer à l’étape insurrectionnelle d’une Assemblée Constituante Citoyenne (ACOC) en vue de la destitution pure et simple d’Ali Bongo et du régime Bongo/PDG, et ce conformément à un plan de prise de pouvoir par le Peuple gabonais tel que celui proposé par le BDP-Modwoam.

Je vous remercie.

Aymar Ibondzy-Pandzou
Secrétaire Exécutif du BDP-MODWOAM

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