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Olam accusé de mauvaise gestion par Muddy Waters Research

Olam International Ltd aurait déposé une plainte devant le tribunal de grande instance de Paris, et semble-t-il à Singapour, contre Muddy Waters Research. Au cours d’une conférence téléphonique lundi à Londres, le fondateur de Muddy Waters Research, Carson Block, s’est interrogé sur les pratiques comptables d’Olam et a déclaré que les actions de l’entreprise de Singapour étaient sur le point de s’effondrer.

D’après le site internet d’informations financières ValueWalk, Muddy Waters Research a publié une lettre ouverte, mardi 20 novembre, sur son site Internet faisant écho aux commentaires de Carson Block, pour qui les actions d’Olam International risquaient de s’effondrer en raison de son endettement et de sa mauvaise gestion financière. Olam International a répondu en annonçant qu’elle avait déposé plainte contre Muddy Water. Toutefois, la société n’a pas confirmé si la plainte portait sur la calomnie, la diffamation, le mensonge ou la malveillance. Le PDG d’Olam International Ltd, Sunny Verghese, a organisé une conférence téléphonique avec les médias et les investisseurs. Il a accusé Muddy Waters de répandre des rumeurs sans fondements afin de pouvoir gagner de l’argent à partir de leur position à découvert.

M. Verghese a également déclaré que Carson Block et les représentants d’un fond d’investissement avaient secrètement visité les bureaux d’Olam plus tôt dans le mois, sous un faux nom, habillée en jeans, tee-shirt et casquette de baseball. Le PDG d’Olam a reconnu le visiteur cette semaine, après avoir vu les photos de Block sur le site Internet de Muddy Water.

L’action d’Olam a plongé de 7,5% à Singapour après les déclarations de M. Block, avant d’être suspendue à la demande du groupe de négoce. Elles ont repris 5,3% le lendemain, mercredi 22 novembre, après que M. Verghese ait déclaré que les commentaires de Block n’étaient rien de plus qu’une attaque destinée à acheter des titres d’Olam à bas prix.

Au 30 septembre, Olam International Ltd a déclaré une dette totale de 8,4 milliards de dollars, quatre fois plus élevae qu’à la fin 2007. Ce n’est pas la première fois que la comptabilité Olam est mise en cause. En 2011, un rapport de CLSA Asia Pacific avait suscité des interrogations sur les comptes de l’entreprise et sur des subventions douteuses en provenance du Nigeria. Muddy Water Research a cité ce rapport dans sa virulente critique : «Le rapport CLSA de février 2011, qui a mis à jour des problèmes moindres que ce que nous avons identifié en interne, aurait dû vous inciter à corriger les maux dont souffre votre entreprise et votre bilan. Au lieu de cela, Olam a augmenté son niveau d’endettement d’environ 900 millions de dollars. (…) En d’autres termes, vous avez fait exactement le contraire de ce que vous devriez avoir fait. Vos actions ont été un échec lamentable de leadership. Olam a réalisé son plus gros investissement à ce jour dans la joint-venture avec le gouvernement du Gabon, à hauteur de 1,53 milliard de dollars. Ensemble, vous allez investir 1,3 milliard de dollars dans une nouvelle usine de fabrication d’engrais et 236 millions dans les plantations de palmiers à huile. Cela équivaut à 11% du PIB du Gabon. Ces projets ne rapporteront rien avant 2015. Bien que les perspectives semblent bonnes sur le papier, il y a des risques importants à nos yeux. Ce projet alourdira de 1 milliard de dollars la dette d’Olam et amènera son taux d’endettement à 284%.»

Carson Block, réputé pour décortiquer les méthodes comptables des entreprises, est connu pour avoir publié des rapports très critiques sur des sociétés chinoises cotées en Amérique du Nord, puis avoir fait de l’argent en pariant contre elles. L’an dernier, Muddy Waters Research a critiqué Sino-Forest, avec raison, suite à la découverte un bilan frauduleux, une entreprise forestière chinoise cotée à Toronto. Les actions de Sino-Forest ont chuté de façon spectaculaire, provoquant d’énormes pertes pour les investisseurs. Sino-Forest a finalement dû déposer le bilan. Le nom de Muddy Waters ne fait pas référence au musicien de Chicago, mais aux «eaux troubles» qui créent des opportunités de gains, selon un proverbe chinois.

D’après l’Agefi (quotidien de l’agence économique et financière à Genève), Olam symbolise l’émergence d’une force asiatique dans le négoce des matières premières, prête à contester la position dominante des traders américains (Cargill, ADM ou Bunge) et européens (Glencore ou Louis Dreyfus). Le groupe a traité plus de 10 millions de tonnes de produits au cours du dernier exercice, principalement dans le cacao, le café, le riz ou le coton. Il contrôle par ailleurs 90% du marché mondial de la noix de cajou. Installée à Genève depuis 2006, la filiale suisse gère toute l’activité café pour l’Europe ainsi que le trading de grains originaires de Russie et de mer Noire.

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