La Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), dont certains membres se sont réunis, le lundi 10 décembre 2012, au siège de la Fédération syndicale des enseignants de l’éducation nationale (Feseena) à Awendjé, a commencé à faire bouger les lignes après quelques semaines d’accalmie. Le motif de cette sortie vise, entre autres, la revendication des salaires de leurs collègues des préprimaires qui ne touchent environ que 80 000 francs CFA par mois.
Le délégué général de la convention, Simon Ndong Edzo, lors de la grève de la faim de septembre 2011 © Jean-Pierre Rougou
Réuni à Awendjè, ce groupe de la Conasysed a voulu attirer l’attention des autorités du pays sur cette situation qui dure pour certains depuis plus de six ans. Le délégué général de cette convention, Simon Ndong Edzo, a dénoncé la forte précarité dans laquelle se trouvent leurs collègues du pré-primaire qui continuent de percevoir un salaire de 80 000 francs CFA par mois, et pour la plupart, depuis six ans au moins.
Ce sont environ un millier d’enseignants qui sont concernés par cette situation qui relèverait de la violation des articles 43 et 44 de la loi n°8/91 du 26 septembre 1991 portant statut général des fonctionnaires en République gabonaise. Ces articles disposent en effet que «même en cas de renouvellement de la période de stage probatoire, celui-ci ne peut être prononcé qu’une fois et pour une durée d’un an». Le délégué de la Conasyed a donc invité le Premier ministre à remédier rapidement à cette situation. Au fil du temps, elle s’apparente, selon lui, à «une démission certaine du gouvernement face aux maux qui minent le secteur éducation en général dans le pays».
les syndicalistes de la Conasysed font le constat qu’il n’y aura point de lendemains meilleurs pour eux s’ils se croisent les bras, surtout que «le gouvernement semble ne pas se préoccuper de la condition des enseignantes et des enseignants». Ils entendent organiser une assemblée générale le 29 décembre 2012 afin de décider d’un mouvement de grève si jamais cette revendication de justice et d’équité n’a pas été satisfaite.
Ils ont en outre dénoncé les effectifs pléthoriques d’élèves, le nouveau système de passage des examens, le non versement des huit mois d’arriérés de salaire et la prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife) 2012 dus aux leaders de la Conasysed, le non-versement de la Pife 2012 à tous les ayants droit oubliés lors du premiers paiement six mois après et la vie chère qui rend leur vie très difficile.
Les leaders de la Conasysed s’offusquent également du fait qu’aucun des accords signés avec le gouvernement, en vue d’appaiser le secteur de l’éducation, n’ait été mis en application.
En demandant au gouvernement de prendre ses responsabilités pour mieux gérer le système éducatif gabonais et d’assurer, enfin, à l’école et à la fonction enseignante les places qui sont les leurs dans la volonté de construction du Gabon, les syndicalistes déclarent attendre le 29 décembre pour donner suite à cette réunion d’Awendjé.