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En fin de compte, non, Ali Bongo ne va plus à Davos

Alors que l’agenda du président Ali Bongo, publié par son site Internet officiel, annoncait qu’il allait participer, du 23 au 27 janvier 2013, au Forum économique mondial de Davos, le service communication de la Présidence de la République a indiqué que, bien qu’invité, il n’y participera pas. Ce qui permet de recadrer les choses sur le coût du ticket, onéreux, pour aller à Davos.

L’annonce de la présence du président au Forum de Davos a été effacée du site présidentiel suite à la découverte de notre article par le Cocom

Le président Ali Bongo ne se rendra pas au Forum économique mondial, programmé du 23 au 27 janvier 2013 à Davos (Suisse). «Il y a bien été convié mais il a dû décliner l’invitation, parce que son calendrier ne lui permettra pas d’y prendre part», a indiqué une source du service communication de la Présidence de la République, après la publication de notre article sur le coût éventuel de cette participation. Et la source, qui n’est pas des moindres dans les services de communication du chef de l’Etat gabonais, de s’étonner d’où pouvait bien provenir cette information concernant la participation d’Ali Bongo au forum de Davos cette année.

Annonce «officielle» et ticket gratuit

Pourtant, jusque qu’en début d’après-midi du 9 janvier, l’agenda du président de la République, publié par son site Internet, presidentalibongo.com, indiquait : «23 janvier. Participation du Président au World Economic Forum de Davos». Une programmation qui a été retirée près d’une demi-heure après l’entretien téléphonique avec la source sus citée. S’il est déconcertant que le site Internet officiel du président de la République diffuse des informations non avérées, il doit également être permis à la presse de mettre en doute les informations livrées par ceux qui sont chargés de la communication du chef de l’Etat.

Dans cet ordre d’idée, la source du service communication de la Présidence de la République a indiqué que même si Ali Bongo avait décidé de se rendre à Davos, il n’aurait rien eu à débourser. Le principe du Forum économique mondial, selon notre source, est d’inviter gratuitement des chefs d’Etats, ce qui constitue une attraction pour les nombreux capitalistes qui trouvent là une sacrée opportunité pour rencontrer ces chefs d’Etats et examiner les opportunités d’investissement. Autrement dit, les chefs d’Etats invités à Davos seraient littéralement des appâts pour attirer les patrons des grandes entreprises et autres investisseurs. Ce qui rend plausible le non-paiement d’un ticket par un chef d’Etat invité.

Chefs d’Etat et Forum économique mondial

On note que Bill Clinton et Tony Blair sont des fidèles de Davos et qu’en 2008, le Forum a invité, entre autres, Abdoulaye Wade (Sénégal), Nicolas Sarkozy (France), Alvaro Uribe Velez (Colombie), Ban Ki-Moon (ONU), Condoleezza Rice (USA), Gordon Brown (Grande Bretagne), la reine Rania de Jordanie, Recep Tayip Erdogan (Turquie) ou Shimon Peres (Israël). On n’imagine mal, en effet, Condoleezza Rice ou Gordon Brown payer un droit d’entrée aussi onéreux pour aller débattre avec des dirigeants d’entreprise, des responsables politiques, des intellectuels et des journalistes sur «les problèmes les plus urgents de la planète». Les différentes structures de l’ONU, dont le Forum économique mondial n’est qu’un observateur auprès du Conseil économique et social des Nations Unies, pourraient leur suffire.

Certaines sources laissent cependant penser qu’Ali Bongo n’a pas été invité à Davos. En effet, Matthew Prince, PDG et co-fondateur de CloudFlare, une célèbre start-up de Silicon Valley, qui a souvent participé au Forum économique de Davos, a écrit, le 24 janvier 2012 sur pandodaily.com, que la «méthode standard pour entrer dans Davos est d’être à la tête d’une des plus grandes entreprises du monde (pensez à Nestlé, Unilever, General Electric, Exxon, etc.) et de payer ensuite une redevance (…) Une autre voie traditionnelle est d’être fonctionnaire d’un gouvernement significatif. Si vous êtes le chef d’un Etat classé parmi les 50 premières économies du monde, ou si vous définissez la politique monétaire aux États-Unis, en Europe ou en Chine, alors vous aurez des chances de recevoir une invitation. Après, cela peut dépendre de l’importance de l’actualité récente votre État ou nation.» Si en 2008 le Sénégal ne comptait pas parmi les 50 économies les plus fortes du monde et ne faisait pas l’actualité planétaire, Abdoulaye Wade est connu pour être intellectuel africain de bonne facture, initiateur et défenseur invétéré du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad).

Le Forum économique mondial a pour mission «d’améliorer l’état du monde» à travers une série de débats sur les problèmes pressants de la planète. Non pas que le Gabon ne soit pas qualifié mais, pour des raisons d’agenda, le président Ali Bongo, en définitive, n’y participera pas et donc ne dépensera pas un franc à cet effet.

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