A 67 ans, Jean-Jérôme Abessolo, gabonais, agent des eaux et forêts à la retraite, vient d’inscrire son nom sur la liste des meurtriers du pays. La colère l’a amené à commettre l’irréparable en début de semaine, en déversant son excédent de violence et de bêtise sur ses enfants et sur son neveu qu’il a froidement abattu à Oyem, le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem.
C’est une scène de ménage comme on en voit partout qui a dégénéré entre ce sexagénaire et son épouse. Englué dans une querelle qui s’est muée en bagarre, ce couple dont les enfants étaient présents lors de l’altercation n’en reviendra jamais. L’homme qui n’a pas supporté que ses enfants puissent aider leur maman à sortir de ses griffes, a filé comme une furie dans sa chambre à coucher d’où il est revenu armé.
A l’aide de son calibre 12, cet homme de 67 ans a tiré une balle dans la poitrine de son jeune neveu, Laurian Essoghé Ebane, 18 ans. Ce jeune-homme, fils du grand frère du meurtrier, qui a aussitôt rendu l’âme, avait eu comme seul tort de vouloir mettre un terme, avec ses cousins, à la querelle. Comme lui, deux autres enfants de sieur Abessolo, Assoumou Abessolo et Crépin Abessolo vont à leur tour se faire fusiller par leur père. Ils seront grièvement blessés et emmenés d’urgence à l’hôpital régional d’Oyem.
L’un des membres de la famille, habitant Libreville, qui a appris la terrible nouvelle via un coup de téléphone, explique que les enfants ne s’étaient pourtant pas mêlés à cette histoire. Pour lui, la source qui lui a annoncé la nouvelle a expliqué que la dispute avait commencé alors que les enfants vaquaient à leurs occupations. Ce n’est qu’en voyant la tension monter qu’ils ont entrepris de ramener leurs parents à la raison.
Peine perdue. Leur père ne tolérant pas le fait qu’ils se soient «opposés» à lui en s’interposant entre lui et leur maman dans cette circonstance, a simplement commis l’irréparable.
Après son acte, cet homme présenté comme sans-histoires a été aussitôt arrêté par les forces de l’ordre de la localité. Il a été placé en garde à vue en attendant d’être présenté devant le parquet d’Oyem où il répondra de son acte. «Certainement qu’il regrette déjà cet excès de colère qui l’a conduit-là», a déploré ce même membre de la famille.
