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Relents «françafricains» au Mali

Jean-Yves le Drian, ministre français de la Défense.
Jean-Yves le Drian, ministre français de la Défense.
En déplacement à Bamako et à Ouagadougou, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, s’est cru autorisé à dicter sur le terrain l’agenda politique du Mali.

La presse doit maintenant le savoir : pour pouvoir exercer son métier et se rendre sur les zones de combat au Mali, mieux vaut accompagner le ministre français de la Défense ! « Sur zone », comme on dit, Jean-Yves Le Drian est venu raconter ce que l’on ne voit pas. « Les combattants sont pratiquement face à face, ils se voient, et donc c’est à portée d’hommes, ça se passe au sol dans des conditions extrêmement dures », a-t-il expliqué au micro d’Europe 1. On est prié de le croire. Comme on était prié de croire François Hollande quand il parlait d’un retrait des troupes françaises du Mali au mois de mars. Comme on est prié de croire le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui évoque maintenant, comme le président, un retrait pour avril. Et comme on est encore prié de croire Le Drian, qui estime ces hypothèses plausibles.

Mais son récent déplacement au Mali, le représentant français l’a surtout consacré à rencontrer les autorités politiques maliennes, qui viennent de mettre en place une commission Dialogue et réconciliation, preuve si besoin était du délitement du tissu social dans ce pays, comme l’Humanité l’a déjà évoqué. Mais le Mali a-t-il vraiment besoin des déclarations d’un Le Drian, qui fleurent si bon la Françafrique ? Depuis Ouagadougou, il a asséné à l’issue d’un entretien avec le président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise malienne, qu’il faut que les élections « se tiennent dans le mois de juillet, du moins les élections présidentielles ». Il a répété en avoir eu la confirmation de la part du président malien de transition, Dioncounda Traoré, qu’il a rencontré vendredi à Bamako. Seul hic, la plupart des observateurs s’accordent pour dire qu’organiser un scrutin dans un délai aussi rapproché, avec un pays encore déchiré et dont une partie des habitants n’est pas encore rentrée dans ses foyers, relève de la gageure.

P. B.

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