Le hall du Palais Léon Mba, siège de l’Assemblée nationale gabonaise, a servi de cadre vendredi dans la soirée, à la cérémonie de présentation de l’œuvre intitulé ‘‘ Paul-Marie Indjendjet Gondjout : un pionnier dans la contribution du Gabon contemporain’’.

Un livre commis par Marc-Louis Ropivia, Pr titulaire de géosciences politiques à l’Université Omar Bongo de Libreville, et édité par les éditions du Centre National de Recherches Scientifiques et technologique (CNAREST).

Le président de l’institution, Guy Nzouba Ndama, a, dans son allocution circonstancielle, remercié la famille Gondjout pour l’heureuse initiative.

Le commissaire général du CENAREST, le Pr Daniel Franck Idiata, pour sa part, a loué la démarche académique de l’auteur de l’ouvrage avec qui, en tant qu’éditeur, il s’est installé, entre les deux, une complicité symbiotique.

Jean-Marc Ekoh Ngyema, député de la première législature et ancien ministre d’Etat, auteur de la préface de l’ouvrage, a, plus loin même que les raisons fondamentales qui ont guidé sa réflexion, édifié les invités sur le personnage de Paul-Marie Indjendjet Gondjout qu’il dit avoir ‘‘éclairé les générations futures sur sa logique de l’ordre politique’’. Sa notoriété était connue au-delà des frontières du Gabon.

Le témoignage de Camille Alliali, vice-président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire pour la première législature, plusieurs fois ministre au sein des gouvernement de Félix-Houphouet-Boigny, qui n’a pas pu se rendre à Libreville pour la circonstance, mais qui a adressé une correspondance lue par le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, n’a fait qu’apporter de l’eau au moulin de l’auteur du livre qui, dans la présentation de la première biographie, laisse apparaître Paul-Marie Indjendjet Gondjout comme un « parlementaire expérimenté, forgea sa notoriété dans les arcanes de l’activité sénatoriale française en tant que sénateur du Gabon au Palais de Luxembourg (France) du 24 juillet au 7 juin 1958. Parallèlement, il fut grand conseiller de l’AEF de Brazzaville de 1947 à 1952 et, plus tard, sénateur du Sénat de la communauté en 1959 ».

Marc-Louis Ropivia a donc réhabilité, à travers son ouvrage dont les récits tiennent sur 178 pages avec des illustrations et des textes de l’intéressé, ce grand homme politique qui a participé à l’établissement de la démocratie dans notre pays.

Député, il fut avant sa mort en 1990, le premier président de l’Assemblée nationale du Gabon.

« L’originalité de son parcours politique est qu’il fut la seule personnalité de la génération des pères de l’indépendance à avoir travaillé dans les deux chambres de la représentation nationale. Son rôle fut donc important dans l’édification institutionnelle du Gabon moderne », a affirmé l’auteur et nouveau Recteur de l’Université Omar Bongo.

Voici quelques extraits de ses écrits : «Lorsque la fortune politique d’un homme tient entre les mains de compatriotes conscients et honnêtes, méprisant les prébendes et les promesses d’un avenir personnel meilleur, elle peut devenir prodigieuse et efficiente ou très tôt brisée, selon que l’homme est de la trempe de ceux qui le soutiennent, ou selon qu’il joue le jeu qui tend de plus en plus à discréditer certains élus du peuple», «les intérêts généraux après mes intérêts électoraux et financiers». «La véritable élite, unie et convaincue que les problèmes urgents qui se posent à elle ne doivent plus être +passés sous la jambe+ doit être vigilante et savoir choisir judicieusement ses représentants pour qu’à l’extérieur l’on ne fasse pas une fausse image du Gabon».

Rappelons que Paul-Marie Indjendjet Gondjout est né le 4 juin 1912 à Simath-Lac Zilé dans ce qui était alors le district du Moyen Ogooué. Il est le fils de Pierre Gondjout né vers 1886, expéditionnaire -comptable, et de Mboumba Eugénie née vers 1890 du clan des Avembédjéna du groupe Enenga apparenté à l’ethnie Ngwemyènè. De cette union vont également naître six autres enfants dont le premier en 1908 Raphaël Gondjout qui mourra à la suite d’un accident en 1949, Edouard Gondjout en 1915 qui combattra politiquement aux côtés de ces deux aînés.

Paul Gondjout dit Indjendjet fréquente la célèbre école Montfort des Frères de Saint Gabriel qui forme alors pour les besoins les cadres indigènes de l’administration coloniale. Cette école a d’ailleurs formé Léon Mba, Jean-Hilaire Aubame ou Charles N’Tchoréré. Paul Gondjout sort de cette école en 1928 et s’engage dans l’administration coloniale comme expéditionnaire comptable. Il s’installe à Port-Gentil au début des années 1930 où il rencontre et épouse Rosalie Matoukou. De cette union naît en 1943 Arlette Gondjout. Il fréquente le Cercle Amicale et Mutualiste des Evolués (CAME). En 1951, il épouse Odette Louembé de culture Vili. Ils ont ensemble Amélie Gondjout, Laure Olga Gondjout, Christian Gondjout, Vincent Gondjout et Paul-Marie Gondjout. Il meurt le 1er juillet 1990 à Libreville sur sa terre de Makengoué.