Le 24 décembre 2012, le Sénat gabonais a marqué une grande premiere dans son histoire et dans celle du Gabon dans son ensemble. Ce jour-là, le bureau du Sénat a pris la décision de lever l’immunité parlementaire de Gabriel Eyéghé Ekomie qui a été entendu le jeudi 22 mars 2013 au tribunal de Libreville par le procureur de la République et le juge d’instruction.

Gabriel Eyéghé Ekomie, sénateur de Komo-Kango, a été cité, le 8 mai 2012, devant la Cour Criminelle de Libreville, par Aristide Pambou Moussounda, condamné à perpétuité pour l’assassinat d’une fille de 12 ans. L’infanticide avait indiqué que son acte «a été commandité par le sénateur du département du Komo Kango, Eyéghé Ekomie Gabriel. Le sénateur m’a demandé de lui fournir la langue et le sexe d’une fille, en échange de 20 millions de francs CFA».

Des voix se sont élevées et les média ont particulierement mis la pression au Sénat pour qu’il leve l’immunité parlementaire du sénateur. Ce fut long jusqu’au 24 décembre 2012 lorsque le bureau du Sénat avait finalement lâché du lest et Gabriel Eyéghé Ekomie est finalement passé devant la justice pour se défendre. Selon le quotidien L’Union du vendredi 22 mars 2013, «Gabriel Eyéghé Ekomie a été inculpé, hier (jeudi), pour instigation d’assassinat par un juge d’instruction du tribunal de premiere instance de Libreville». L’article indique que «le parlementaire aurait été entendu en milieu de matinée par le procureur de la République et le juge d’instruction dans le cadre de l’assassinat d’une adolescente dans son fief politique».

Au terme de cette audience, le journal rapporte que le sénateur a été laissé en liberté en attendant les résultats de l’enquête ouverte contre lui. Entre temps, d’autres personnes seront auditionnées, notamment les témoins clés à l’instar de l’agent de liaison du parlementaire au moment des faits.