spot_imgspot_img

Madagascar : présidentielle incertaine et déjà entachée de fraude

andry-rajoelina-electionsCe lundi 8 avril, s’ouvrent à Antananarivo le dépôt des candidatures comptant pour l’élection présidentielle prévue pour le mois de juillet prochain. Alors qu’Andry Rajoelina, l’actuel président de la transition, assure qu’il ne se présentera pas, il n’en demeure pas moins que la question du retour de Marc Ravalomanana, l’ancien président, contraint à la démission le 17 mars 2009, n’a pas encore été réglée et sa probable participation à l’élection ne semble pas être appréciée de tous. De plus, à trois mois du scrutin, de nombreuses fraudes sont déjà à déplorer.

Comme annoncé par la Commission électorale nationale indépendante de transition (Cénit), le 5 février, à l’issue du conclave avec les représentants de l’ONU, le premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar, reportée le 8 mai aura désormais lieu le 24 juillet 2013.

Dans cette optique, les candidatures à l’élection présidentielle qui ont été ouvertes ce lundi 8 avril pour se clore le 28 du même mois, devront prendre en compte tous les partis politiques officiellement reconnus. Bien qu’il est désormais évident que l’actuel président de la transition, Andry Rajoelina ne se présentera pas au scrutin, son parti compte tout de même mettre en lice trois candidats dont Edgard Razafindravahy, le maire d’Antananarivo qui vient d’être investi.

Si les conditions de participation semblent simples : s’acquitter d’une caution d’environ 17 000 euros et résider au moins pendant six mois à Madagascar, le MDM de Pierrot Rajaonarivelo n’a pas digéré les accusations portées par le président de la Transition contre certains candidats et contre les politiciens qui ne seraient pas « patriotes » selon lui. En effet, évoquant l’article 41 de la loi organique 2013-003, le MDM regrette que le président de la Transition enfreigne déjà à certaines dispositions établies. Ce qui a notamment provoqué des frustrations. Ainsi, dans le camp de l’opposition, des mouvances refusent dorénavant de participer à l’élection présidentielle tant que les conditions ne sont pas réunies, tant que le président de la Transition n’accepte pas sa véritable place, et tant que la question du retour de l’ancien président renversé et exilé en 2007 en Afrique du Sud ne sera pas réglée.

La prochaine présidentielle s’annonce donc compliquée sur la grande île. En effet, outre la participation de l’ancien président et les allégations de Rajoelina, l’indécision des populations et des hommes politiques malgaches vient du fait que des fraudes sont à déplorer avant même l’échéance. Pour Ravelonjohany : « Les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation de la présidentielle. Par exemple, la population malgache n’est pas préparée à la pratique du bulletin unique, un nouveau procédé qui n’a pas été vulgarisé ». L’avocat et membre du FBM (le parti arc-en-ciel) a confié à Afrik.com qu’il y aurait des fraudes en matière de délivrance de la carte d’identité : « certains électeurs qui disposent déjà d’une carte d’identité ont quand même fait la demande pour en avoir une autre. Le recensement des électeurs a été fait à la hâte. Ce qui fait qu’on n’a pas le chiffre exact du nombre de votants ». Aussi, « certains candidats ont été avantagés, ils ont ainsi pu faire des précampagnes ce qui n’est pas conforme au code électoral malgache. Le principe d’une élection juste et crédible n’a pas été respecté », précise-t-il.

Du coup, toutes les forces politiques en présence ne sont pas convaincues du bien fondé de cette présidentielle qui plus est dans un contexte de crise politico-sociale. D’un côté, les partisans du pouvoir de la transition prônent la mise en place d’un nouvel organe de la réconciliation nationale, basé sur le modèle sud-africain, afin de constituer de nouvelles institutions qui seront alors chapeautées par l’actuel président de la transition, Andry Rajoelina. Une proposition décriée par les détracteurs du pouvoir de la transition qui, pour leur part, appellent de leurs vœux l’élection d’un nouveau chef d’Etat ainsi que l’organisation d’un référendum constitutionnel à même de mettre fin à la crise en se dotant de nouvelles institutions et d’un nouveau Parlement.

Si le processus électoral suit son cours malgré le mécontentement des Malgaches pour qui la communauté internationale presse les autorités malgaches à organiser à tout prix le scrutin alors que le pays est toujours en crise, c’est la Cour électorale spéciale qui décidera le 3 mai de l’éligibilité des candidats à l’élection présidentielle à Madagascar.

Par ailleurs, selon la Cénit et les représentants des Nations unies le premier tour de l’élection présidentielle est prévu pour le 24 juillet, le deuxième tour des élections législatives, le 25 septembre et les communales, le 23 octobre 2013.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES