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CAN 2012 : Le bilan définitif de Christian Kerangall

Kerangall_CocanHomme d’affaires des plus influents au Gabon, PDG de la Compagnie du Komo, mais d’abord connu du grand public comme Haut-commissaire du Comité d’organisation de la CAN 2012, Christian Kerangall a livré, le 8 avril à Libreville et à la faveur d’une émission de télévision, son bilan définitif de l’organisation, par le Gabon, de la Coupe d’Afrique des nations 2012.
Enquiquiné durant de longues semaines par l’hebdomadaire La Loupe qui publiait, à chaque livraison, un petit encadré à la une pour lui demander de faire le bilan de la 28e Coupe d’Afrique des nations de football, le Haut-commissaire au Comité d’organisation de la CAN 2012 (Cocan), Christian Kerangall, a finalement livré le bilan définitif de l’organisation de cette compétition au Gabon. Une émission spéciale a, de ce fait, été tournée, le 8 avril, dans une salle du stade de l’Amitié. Elle devrait être diffusée ce week-end sur les télévisions nationales. Venu avec l’ensemble des principaux acteurs du Cocan, Christian Kerangall a pourtant presque été le seul interlocuteur du panel de journalistes de tous bords qui l’ont interrogé.

Pour mémoire, trois mois après la fin de la fête panafricaine du football de l’année 2012, le Cocan avait remis au président un rapport concernant l’organisation de cette compétition. Le compte-rendu s’articulait autours de six points essentiels : la structure organisationnelle ; l’administration et la planification de l’événement ; la promotion et la commercialisation de l’événement ; les infrastructures de la Can ; la livraison de l’événement et les apprentissages clés. Mais ces données avaient laissé un certain nombre de Gabonais sur leur faim, l’organisation de la CAN ayant été entourée d’un nuage de suspicion d’enrichissement illicite.

Ainsi, face à la presse le 8 avril dernier, Christian Kerangall envisageait de livrer un bilan plus exhaustif, contenu dans deux rapports ramenés sur le plateau de l’émission. Mais, sans doute à cause du mode opératoire de l’émission ou par la faute des journalistes, ces deux rapports n’auront finalement pas été décortiqués. Le patron du Cocan, en fin de mission, s’est donc laissé entrainer dans des généralités sur les difficultés de sa mission, les raisons de certains choix, les retombées globales.

À l’analyse, on aura compris que bien de choix n’étaient pas déterminées par le Cocan, la présidence de la République et l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) ayant pris sur eux bien d’options. A l’instar de la construction du stade omnisport président Bongo, chiffré au début de l’opération dans le budget du Cocan, mais dont la réalisation incombe, on l’aura compris, à la seule ANGT. Le représentant de cette agence sur le plateau de télévision a d’ailleurs été amené à indiquer que ce stade sera finalement livré au début de l’année 2014. Amené, par exemple, à s’expliquer sur le cachet de près d’un milliard reçu par le roi Pelé (on parle de $1 750 000 -environ 875 millions de francs CFA), Christian Kerangall assurera ne rien en savoir, se contentant de gloser sur l’effet de la présence au Gabon et à ce moment là, du plus grand footballeur de tous les temps. Tout comme, au sujet de la facture de 7 milliards de francs CFA qu’aurait encaissée la société d’événementiel GL Events pour avoir réalisé la cérémonie de clôture de cette CAN, Christian Kerangall s’est contenté d’expliquer que, pour des raisons diplomatiques, il fallait que le Gabon organise une cérémonie équivalente à celle d’ouverture réalisée en Guinée Equatoriale.

Des chiffres, il y en aura tout de même eu, presqu’au terme de l’émission, du fait de l’acharnement de certains journalistes. On a donc pu noter que le budget global pour l’organisation de cette CAN était au départ de 84 milliards mais a finalement atteint 89 milliards de francs CFA, «parce qu’il y a des éléments et des événements intermédiaires qui se sont ajoutés». On comprend donc que l’«enveloppe estimée à 400 milliards de francs CFA», déclarée en janvier 2012 par Louis Claude Moundziéoud Koumba, alors porte-parole du Cocan, devait prendre également en compte la construction des infrastructures qui, au finish, ne seront plus du ressort du Cocan.

Christian Kerangall a donc indiqué que l’accueil et le protocole auront coûté 2,3 milliards (0,4 milliards d’investissement et 1,9 milliards de fonctionnement) ; l’hébergement-restauration 11,9 milliards (4,7 milliards d’investissement et 7,100 milliards de fonctionnement), les transports et la logistique (5,5 milliards d’investissement et 19,5 milliards de fonctionnement) ; la communication et marketing (0,1 milliard d’investissement et 4,2 milliards de fonctionnement) ; la santé 3 milliards (1,6 milliards d’investissement et 1,3 milliards de fonctionnement), le gap remarqué concerne l’importation de médicaments «destinés à Brazzaville dans le cadre du mouvement de la solidarité sous-régionale», selon l’explication donnée ; la sécurité, qui «est un investissement à part» aura nécessité 0,1 milliard d’investissement et 1,2 milliards de fonctionnement ; la compétition 1,3 (0,8 milliard d’investissement et 0,5 milliards de fonctionnement) ; le management de l’équipe 3,8 milliards (0,1 milliard d’investissement et 3,7 milliards de fonctionnement). On a également noté un poste budgétaire commun à toutes les sections qui comprend notamment les aménagements du stade pour 14,5 milliards (2,3 milliards d’investissement et 12,2 milliards de fonctionnement) et, enfin, la gestion de toutes les équipes du Commissariat général et de l’ensemble de la communication, y compris celle de la présidence, aura coûté 15,6 milliards. La compilation de ces chiffres aboutit à un total de 83 milliards. Le gap avec le budget total déclaré devrait certainement trouver quelques explications dans l’examen méticuleux des deux documents brandis qui n’ont pas été rendus publics.

«Tous ces chiffres sont actés et audités par un cabinet indépendant», KPMG, qui n’était jusque-là pas implanté au Gabon et qui ne saurait de ce fait être soupçonné de collusion avec une quelconque entité ayant géré l’organisation de cette Coupe d’Afrique des nations. Christian Kerangall n’a pas manqué de souligner les contraintes inhérentes à cette opération ayant duré une année. «Si j’avais su, avant, quelles difficultés j’aurais eu dans certains aspects de cette organisation, j’aurais refusé. Mais j’aurais eu tort. Pourquoi ? Parce que, durant toute cette période» son équipe et lui auront expérimenté la détermination et la rage de réussir.

Kerangall n’aura pas manqué d’indiquer que «Si le président Ali Bongo n’avait pas été là pour nous soutenir, avec des réactions immédiates, on aurait échoué. Tous les jours, il appelait pour demander qu’est-ce qu’il y a comme problèmes aujourd’hui ? Comment on peut faire pour t’aider ?» L’homme d’affaires, appelé en mission spéciale pour servir le Gabon lors du grand défi qu’a été la CAN, a dédié cette réussite à la nation toute entière : «Je dois remercier toute la population gabonaise pour la pression, l’encouragement, l’enthousiasme et le bonheur qu’elle eu. Parce que le but c’était quand même de faire plaisir à la nation toute entière autour du football. Mais, il n’y a pas que le football. Parce que là, nous avons travaillé pour le football mais sur le stade omnisports, par exemple, il n’y a pas que le football. Il y a d’autres enjeux pour notre pays, il y a notamment l’athlétisme». Elargissant sa pensée à d’autres disciplines sportives, il a eu une pensée positive pour Anthony Obame le champion gabonais de taekwondo. Ce sport devrait nécessairement bénéficier des réalisations de la CAN 2012.

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