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Réhabilitation de l’UN : «le gouvernement persiste dans l’arbitraire», selon l’UFA

opposition-gabonais-en-janvier-2012Les membres de l’Union des forces pour l’Alternance (UFA), groupement de partis de l’opposition, se sont réunis, le vendredi 19 avril à Libreville, pour réclamer une nouvelle fois la réhabilitation de l’Union nationale (UN), dissous par le ministre de l’Intérieur. Pour eux, le gouvernement persiste dans l’arbitraire.

Les présidents des formations politiques membres de l’UFA ont prononcé, le 19 avril devant la presse gabonaise et internationale, une nouvelle lettre dans laquelle ils revendiquent un Etat de droit et interpellent la communauté nationale et internationale sur le caractère «inique» de cette situation consécutive à la prestation du serment présidentiel, en janvier 2011, par André Mba Obame, le secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN), formation politique dissoute de ce fait.

Pour revendiquer la réhabilitation de l’UN, l’UFA est d’abord remontée dans le passé politique du Gabon pour faire remarquer qu’en 1993, «le Gabon a vécu des évènements qui ont failli le faire basculer dans la guerre civile avec la formation d’une force de l’Opposition dénommée Haut Conseil de la République, devenue plus tard Haut Conseil de la Résistance (HCR) […] A l’origine de cette agitation du peuple, ont-ils expliqué, le Président du Rassemblement national des Bucherons (RNB), le Père Paul Mba Abessole s’était auto proclamé président de la République gabonaise. Il avait formé un Gouvernement parallèle et nommé les personnels de commandement dans toutes les provinces. Malgré cette situation gravissime, le leader des Bûcherons n’avait pas été inquiété par la Justice et son parti n’avait pas fait l’objet d’une dissolution».

Et d’éviquer l’année 2005. «L’élection présidentielle de 2005 a débouché sur de fortes contestations qui ont conduit le président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), feu Pierre Mamboundou Mamboundou à s’auto proclamer président de la République et à organiser sa cérémonie de prestation de serment. Son parti l’UPG n’a pas été dissout», relèvent les partisans du rétablissement de l’UN.

Au-delà des frontières gabonaises, des pays tels que la Côte d’ivoire, la République démocratique du Congo ont été pris comme exemple pour montrer que des faits similaires ont enregistrés ailleurs et n’ont pas abouti à l’interdiction des formations qui les avaient organisé. «Dans ces deux cas, ni le FPI ni l’UDPS n’ont été dissouts», a souligné le conglomérat de partis de l’opposition, non sans dénoncer fortement et condamner «la décision qui a dissout l’Union Nationale (UN) parce qu’elle est anti constitutionnelle».

«La Constitution de la République Gabonaise dans son article 1er paragraphe 13 alinéa 2 précise que : «les associations, partis ou formations politiques, syndicats, sociétés, établissements d’intérêt social, ainsi que les communautés religieuses dont les activités sont contraires aux lois, aux bonnes mœurs, ou à la bonne entente des groupes ou ensembles ethniques peuvent être interdits selon les termes de la loi ». Il n’est nullement fait état de possibilité de dissolution. Les mots interdiction et dissolution ne sont pas synonymes. Il est donc étonnant que le Conseil d’Etat, saisie par l’Union Nationale (UN), se soit contenté de confirmer la décision inique du Ministre de l’Intérieur qui a dissout ce parti sur la base de la loi n° 24/96 du 06 juin 1996 qui parle de la possibilité de dissoudre les partis politiques sans qu’il eût à relever le caractère inconstitutionnel de cette dissolution prévue dans la dite loi. Au demeurant, la dissolution d’une association, d’un syndicat, d’un parti politique relève de la compétence de son initiateur. En l’espèce, le Ministre de l’Intérieur pouvait tout au plus se borner à interdire l’Union Nationale (UN) d’exercer ses activités pendant une période bien définie», a dit en substance Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, le président de l’UFA.

Les membres de l’UFA (CDJ – CCDG – EPI – Morena Unioniste – PDN – PGP – PSD – RNB – UN – UPG Loyaliste – URDP) ont en outre fustigé le fait que «le Président de la République et le Gouvernement n’ont pas le droit de mettre le Gabon au ban des pays civilisés membres de l’Union Africaine, de l’Organisation des Nations Unies, dont les Chartes sont des références obligatoires dans la Constitution de notre pays». Et de déclarer enfin que «la signature de la République gabonaise dans ses précieux documents ne saurait être bafouée sur la base des petites rivalités, d’opposition de personnes, de conflits d’intérêts».

«Nous avons l’impérieux devoir, quand les circonstances l’exigent, de transcender nos égoïsmes, nos intérêts partisans pour entendre raison dans la construction d’un Gabon solidaire. C’est sur la base de l’amour du Gabon, du respect de ses engagements, du devoir de le construire ensemble que l’Union des Forces pour l’Alternance (UFA) interpelle le Président de la République sur la base du serment qu’il a prêté ainsi que le Gouvernement devant l’obligation de respecter et d’appliquer la décision qui sera rendue par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, décision qui sera revêtue de la force de la supranationalité, au sujet de la plainte déposée par l’Union Nationale (UN).Toute échappatoire ne sera que galvaudage du Droit et trahison des engagements souscrits Souverainement et Solennellement par l’Etat. La réhabilitation de l’Union Nationale (UN) ne peut que constituer un pas important dans le processus de recherche de sortie de la crise dans laquelle se trouve plongé le Gabon», ont conclu les membres de l’UFA.

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