En prévision à la manifestation prévue le 22 avril (lundi prochain) et face aux préjudices subis dû au mauvais fonctionnement de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon, l’Ong SOS Consommateur par l’entremise de son président, Christian Richard Abiaghé Ngomo, interpelle le gouvernement et la SEEG dans un mémorandum contre les délestages.
Dans ce mémorandum de plusieurs pages, le président de SOS Consommateurs fait remarquer que « Lorsque les responsables de la SEEG déclarent avoir investi plus de 300 milliards FCFA entre 1997 et 2010, la réalité révèle des manquements significatifs et de graves abus préjudiciables aux consommateurs. C’est l’amer constat que font les ménages au quotidien qui, mieux qu’un ressenti, est devenu fait établi depuis l’audit comptable et tarifaire, financier, technique, de la convention de concession avec la SEEG, réalisé par le Cabinet Deloitte Gabon à la demande du gouvernement ».
Il relève aussi que plus de 60% des demandes de branchement sont refusés par la SEEG du fait de la saturation des supports et points d’eau. Plus de 30% des branchements réalisés le sont en dehors du délai de 15 jours fixé par la convention de concession. Et de surcroit, la SEEG ne respecte pas l’obligation d’effectuer une ristourne (près de 20% du coût du branchement) en cas de branchement au-delà des délais garantis. De même, l’obligation faite à la SEEG de rembourser le montant des travaux dans les cinq ans aux consommateurs dont l’habitat se situe à l’intérieur du périmètre concédé n’est pas respectée. Et en fin, les délais de réponse exigés par la convention de concession pour les réclamations des consommateurs ne sont pas respectés. Alors que ces délais doivent être inférieurs à 15 jours, il est observé que 47% des réclamations sont traitées au-delà des délais contractuels.
Sur les performances techniques, M. Abiaghé Ngomo observe que celles-ci sont en constantes dégradation, comme en témoigne le mode des délestages, rationnements d’eau et coupures intempestives. La fréquence des coupures sont en hausse exponentielle. Le niveau de tension électrique distribué aux abonnés n’est pas partout conforme au cahier des charges. Le rendement du réseau est orienté à la baisse, et la garantie de puissance n’est pas assurée dans les deux plus grands centres urbains du Gabon, Libreville et Port-Gentil.
Pour le président de SOS Consommateurs, il apparait clairement qu’un retard considérable a été constaté en matière de renouvellement des biens de retour dans tous les domaines (production, transport, distribution de l’électricité). Or, l’insuffisance d’investissement pour le renouvellement et les extensions de réseaux empêchent une amélioration de la qualité du service.
Sur l’accès à l’eau potable, il est observé une situation critique ; on parle de stress hydrique, pour caractériser les difficultés d’accès universel à l’eau potable dans les grands centres urbains du Gabon. Cette situation est également liée à un déficit d’investissement. En somme, les principales causes du manque d’eau dans les quartiers sont, notamment : la faible capacité de transport ; le manque de capacité de stockage ; le faible renouvellement des réseaux en eau potable ; la forte croissance démographique et la mauvaise localisation des populations. En fin, la plupart des usines de potabilisation sont vétustes et dégradées. C’est le cas à Franceville, Oyem et Port-Gentil.
En conséquence, les investissements réalisés par la SEEG ne permettent pas de faire face à la demande et aux exigences de qualité de services requises par la convention de concession.
L’ONG dénonce également la non exécution des conclusions de l’audit comptable et tarifaire, financier, technique, de la convention de concession avec la SEEG, effectué par le Cabinet Deloitte Gabon et publié par le Ministère de l’Energie et des Ressources Hydrauliques en janvier 2011, alors que l’Etat gabonais semblait pourtant afficher une fermeté à l’égal de sa détermination d’assurer un approvisionnement décent en eau et en électricité à l’ensemble des populations gabonaises.
Fort de ce qui précède, SOS Consommateurs demande dans l’immédiat « une pénalité au bénéfice des consommateurs par minute de coupure », « une commission pour évaluer le déficit en investissement, adopter et suivre un plan de mise en œuvre des réalisations », « une facturation juste et transparente », « un suivi mensuel de la contribution spéciale prélevée et du fichier des bénéficiaires qui permette de savoir en temps réel qui est bénéficiaire de cette prise en charge et combien elle coûte au contribuable » et enfin de « l’eau et de l’électricité pour tous ».



