L’affaire pourrait paraitre rocambolesque, mais au regard du sérieux avec lequel sieur Paul Maurice Tomo, qui a fait un sit-in le 26 avril 2013 devant le siège de Oil indian Limited, à Libreville, réclame 2,75 milliards de francs CFA aux deux entreprises pétrolières indiennes, Oil indian Limited et Indian Oil Co, on ne peut qu’essayer de comprendre de quoi il retourne.
Connu du public pour être le fils du pasteur Ernest Tomo et pour avoir ouvert et animé le night-club Le Niels’s à Libreville, le Gabonais Paul Maurice Tomo a décidé, le vendredi 26 avril dernier, de réclamer publiquement ce que lui devraient Oil indian Limited et Indian Oil Co, deux entreprises pétrolières indiennes opérant au Gabon. Il s’est rendu au quartier La Sablière où il a affiché, devant le portail de la compagnie Oil indian Limited, une banderole sur laquelle on pouvait lire : «Oil indian Limited et indian oil Co. Rendez-moi mon argent. Cela fait cinq ans que ça dure. Je souffre».
Le jeune homme explique, selon de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux et selon le quotidien L’union, que depuis le 26 mai 2008 un jugement des tribunaux gabonais en sa faveur enjoignait à cette entreprise indienne de lui verser une somme de 2 milliards 750 millions de francs CFA. Une somme qui s’élèverait aujourd’hui à 3,203 milliards de francs CFA, en tenant compte des intérêts.
Paul Maurice Tomo dit être surendetté et arrivé au bout du rouleau. A ses dires, il aurait réalisé un travail pour ces entreprises pétrolières : En 2004, indique le quotidien L’union, il avait pris attache avec les responsables de ces deux entreprises indiennes, en qualité de négociateur. Elles recherchaient des blocs pétroliers d’exploitation et d’exportation au Gabon. Un arrangement avait été conclu selon lequel les Indiens s’engageaient à lui verser, après la signature du contrat, une somme de 5 millions de dollars, donc 2,5 milliards de francs CFA. Il aurait réussi à leur obtenir le contrat d’exploitation du bloc pétrolier onshore Shakti, situé près de Lambaréné, signé le 23 novembre 2005. Depuis cette date, il n’a toujours pas été payé, ces entreprises lui reversant, de temps à autre, de petits montants pour qu’il garde espoir. Au terme de deux ans d’attente, il a décidé de recourir à la justice gabonaise qui lui a donné raison à travers un jugement rendu le 26 avril 2008.
Ce jugement condamne ces entreprises à lui verser 2,75 milliards de francs CFA. Mais la décision n’a toujours pas été appliquée jusqu’ici, et ce, malgré le certificat de non-appel qui la rend définitive et les multiples tentatives de conciliation. La sortie publique de sieur Tomo est résolument un acte de désespoir. Pour lui, il s’agit d’attirer l’attention des Gabonais et particulièrement des autorités sur cette situation.



