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Département de la Communication : un cauchemar pour les ministres

blaise-louembeDepuis octobre 2009, deux personnalités – Laure Olga Gondjout et Paul Ndong Nguema – ont dirigé le ministère de la Communication et ont été limogés du gouvernement. Un peu avant elles, Jean-Boniface Assélé et d’autres s’y étaient aussi cassé les dents. Au moment où des rumeurs de remaniement se font insistantes, l’opinion attend de savoir si Blaise Louembé qui a su, pour l’instant, éviter les pièges ayant précipité la chute de ses prédécesseurs, sera reconduit.
Alors que la subvention accordée par l’Etat à la presse privée avait causé la chute ou le limogeage de ses prédécesseurs, l’actuel ministre de la ministre de l’Economie numérique, de la Communication et de la Poste, poursuit son bonhomme de chemin au sein de ce département ministériel. L’an dernier, Blaise Louembé a donné des directives précises à la commission mise en place pour la distribution des 500 millions CFA – montant de la subvention – aux journaux privés «dans un esprit de justice et d’équité et selon des critères de répartition bien précis», même si ceux des médias en ligne étaient fort discutables, et «les choses se sont déroulées conformément aux instructions du ministre», selon un membre de la commission.

C’était la première fois depuis la mise en place de cette subvention qu’il n’y avait ni récrimination, ni attaque virulente contre les responsables du ministère. Il a aussi, sur un tout autre plan, su prendre le pouls de ses collaborateurs, et s’est mis à en améliorer les conditions de travail. Aujourd’hui, ceux-ci sont, pour la plupart, dotés de véhicules de fonction, et leurs bureaux sont progressivement équipés d’ordinateurs et de climatiseurs. Dans ce département ministériel où tout n’est pas rose bonbon, Blaise Louembé a par ailleurs su mettre en exergue le dialogue social. Il reçoit régulièrement les syndicats. Ce qui lui a permis de désamorcer un mouvement d’humeur qui devait avoir lieu il y a quelques semaines à la RTG1.

Blaise Louembé, un soutien pour le cinéma gabonais

Blaise Louembé a donc, jusque-là, su manœuvrer pour éviter de tomber dans les mêmes écueils que ses prédécesseurs. Son action à la tête du ministère de l’Economie numérique, de la Communication et de la Poste est aussi marquée par des mesures exceptionnelles de soutien au cinéma gabonais, notamment aux jeunes réalisateurs et metteurs en scène gabonais.

Le soutien au cinéma, c’est sa «marque de fabrique». Il est allé jusqu’à accompagner les cinéastes au dernier Festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou (FESPACO). Aux côtés de la crème du septième art national (Philippe Mory, Henri-Joseph Koumba Bididi, Imunga Ivanga,…), il encourage les jeunes cinéastes (Van Mabadi et d’autres) et souhaite attirer l’attention sur eux pour la promotion du 7è art gabonais et pour une reconnaissance des acteurs du secteur. Il est toujours présent lors des «premières» des films des réalisateurs gabonais, ainsi qu’on l’a vu lors de la 7e édition des Escales documentaires de Libreville en 2012 où il avait déclaré : «Nous envisageons de créer un fonds d’aide à la production et à la promotion cinématographique qui, j’en suis persuadé, stimulera la création nationale, tout en l’incitant au respect des normes professionnelles internationales. […] Cette promotion des œuvres cinématographiques se fera en partenariat avec les majors producteurs et les majors réalisateurs à qui nous faciliterons l’accès à nos magnifiques sites de tournages qui nous rendrons visibles sur la planète cinéma. Nous escomptons générer, grâce à leur location, d’importants moyens financiers.» Mais il n’y a pas que le cinéma…

Une action moins lisible sur d’autres champs

L’action de Blaise Louembé sur d’autres secteurs est en revanche un peu moins visible. Il donne l’impression d’avoir abandonné à d’autres des pans entiers de son ministère. Son action est inexistante dans le domaine de l’économie numérique. Il est vrai qu’un décret de juillet 2012, puis un autre de septembre de la même année, ont donné la plénitude des attributions de ce secteur à l’Agence nationale des Infrastructures numériques et des Fréquences (ANINF).

On note également qu’il n’a pas non plus réformé le secteur de la téléphonie mobile. Pourtant, ce féru de nouvelles technologies était justement attendu dans ce domaine. De même pour le secteur Poste où Alfred Mabicka Mouyama, PDG de La Poste S.A, ne lui laisse aucun espace pour se mouvoir. Il apparaît ainsi comme un ministre «faible et en manque d’autorité» face à des collaborateurs dont il assure pourtant la tutelle technique.

Concernant l’audiovisuel public (RTG1, RTG2), on aurait aimé le voir plus à l’offensive. Même si, au cabinet du ministre de la Communication, on dit que le ministre a donné son accord aux conseils d’administration pour la désignation des «responsables provisoires» de Gabon Télévision et de Radio Gabon, il reste que cet épisode a fait passer cet amateur de cinéma pour un ministre peu à même, après 15 mois, de proposer des nominations pour ces nouvelles structures. De quoi aurait-il donc peur ? Pourquoi ne se décide-t-il pas à en faire nommer les responsables en Conseil des ministres ?

Au cabinet du ministre, on répond que le chef du département ministériel souhaite achever le processus de réformes engagées dans le domaine de l’audiovisuel – un processus qui doit être marqué par la transformation de Gabon Télévision et de Radio Gabon en groupes et par la création de chaînes de télévision et de stations de radio thématiques à l’intérieur de ces groupes. Ceci empêche-t-il cela ? Par ailleurs, en dépit des rapports de mauvaise gestion qui s’accumulent sur son bureau (entre autres, il y a le rapport sur la gestion actuelle de la RTG2), il ne sanctionne pas. Dans les milieux de la corporation, une telle attitude est pris pour du laxisme, et ce n’est jamais bien pour un responsable ministériel d’être ainsi perçu.

En dehors de ces aspérités, Blaise Louembé reste apprécié de l’ensemble du giron dont il a la charge, même de la presse la plus intraitable. Son image dans l’opinion n’est pas totalement écornée. Mais il se doit tout de même d’être un peu plus offensif dans les secteurs de l’économie numérique, de la téléphonie et de l’audiovisuel. Sinon, après les décrets qui lui ont retiré les attributions relatives à l’économie numérique, il verra le Conseil national de la Communication (CNC) lui en arracher d’autres.

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