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Interdiction de voyage pour Jeff Bongo à l’aéroport de Libreville

ADLLe frère du président de la République et ex-directeur au ministère de l’Economie et des Finances, Jeff Bongo, a été empêché de partir en France, le dimanche 26 février, par la Police gabonaise de l’air et des frontières. Il aurait enfreint au décret fixant les modalités de délivrance des passeports diplomatiques et devrait être entendu à cet effet.

Incroyable mais vrai ! Un Bongo Ondimba empêché de sortir du territoire gabonais. Décidément, ainsi que le chantait Bob Dylan, «The Times They Are a-Changin’», les temps comportent des changements : Jeff Thierry Arsène Bongo Ondimba, 47 ans, plus connu comme Jeff Bongo, ex-directeur des règlements et de la programmation des ressources au Trésor public, et frère cadet du président Ali Bongo, a été empêché de quitter le territoire national gabonais, le 26 dimanche, indique sur son mur Facebook le journaliste du quotidien L’union, Jonas Moulenda, citant une «source judiciaire». La justice gabonaise reproche au fils d’Omar Bongo Ondimba d’avoir fait délivrer des passeports diplomatiques à trois personnes qui n’en méritent pas le bénéfice : sa compagne et trois frères de celle-ci.

L’article 13 du décret N°349/PR/MAECF du 10 mai 2000 fixant le régime de délivrance, de prorogation et de renouvellement des passeports diplomatiques et des passeports de service ne permet, en effet, de faire bénéficier du fameux passeport rouge qu’à la conjointe légale et aux enfant légitimes, de 6 à 21 ans, des membres du personnel diplomatique et consulaire, entre autres. Jeff Bongo qui a été nommé, en 2011, à la paierie de l’ambassade du Gabon en France, fait bel et bien partie du personnel consulaire gabonais, mais pas sa compagne, ni ses beaux-frères.

«Les frères de sa compagne sont des chômeurs mais il leur a fait établir des passeports de service. Sa compagne et lui ont des passeports diplomatiques», indique la source du journaliste de L’union qui précise également que «la fonction attribuée aux trois détentrices de ces précieux documents est celle d’attaché de cabinet du président de la République.»

Le procureur de la République, Sidonie-Flore Ouwé, qui avait été saisie de cet usage de faux, est à l’origine de la mesure d’interdiction de sortir, prise le samedi 25 mai. «C’est l’arrestation d’un de ses beaux-frères qui a déclenché le scandale. Il a déclaré que c’est son beau-frère qui a fait établir des passeports de service à l’ensemble de sa belle-famille», a relevé la source du journaliste. Selon les mêmes sources, Jeff Bongo, qui a été interpellé in extremis par les agents de la Police de l’air et des frontières (PAF), à la demande du parquet de Libreville, aurait déclaré que ces documents auraient été établis avec la complicité des autorités compétentes.

Le concerné, qui avait fait des pieds et des mains pour rallier coûte que coûte la France, s’est donc résolu à repartir à son domicile avant de devoir se présenter à la police, ce lundi 27 mai, en vue d’être entendu dans le cadre de la procédure initiée par le parquet de Libreville.

Si Jonas Moulenda, le journaliste de L’union, pense qu’il s’agit là d’un signal fort adressé à certains membres de la famille du président de la République pour qui ce lien de parenté est devenu une profession, du moins un sacré prétexte pour fouler aux pieds les textes en vigueur dans le pays, il faut toutefois se demander si ce fait, qui sonne comme une mise en garde, n’est pas déterminé par autre chose.

On aura, en effet, retenu que depuis qu’il a été muté à la paierie de l’ambassade du Gabon en France, Jeff Bongo, n’y a pas pris ses quartiers. Nombreux ont pensé, au début, qu’il restait à Libreville, le temps de lancer le film «Le Collier du Mokoko» (sorti en septembre 2011) dont il est le producteur. Il n’en était rien assurent des sources concordantes : le frère du président boude plutôt cette affectation et fait de la résistance. Ali Bongo, lui, campe sur sa décision et refuse que soit nommé quelqu’un d’autre à ce poste. Le nouveau payeur de l’ambassade du Gabon en France devrait pourtant être à l’aise à Paris, où selon les révélations de Médiapart, il compte des possessions immobilières à Neuilly-sur-Seine et dans le 16è arrondissement de Paris, d’une valeur respective de 2 253 500€, pour l’acquisition de novembre 2003, et de 1 026 000€, pour un achat effectué en octobre 2005. La paierie de l’ambassade du Gabon à Paris n’est pourtant pas une piètre affectation, cette ambassade étant la plus importante du dispositif diplomatique gabonais.

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