Les premières discussions du New-York Forum Africa ont révélé une attitude africaine qui tend à l’optimisme, remettant en cause un afro-pessimisme qui avait eu raison de nombreux investisseurs étrangers et aussi des cadres formés en occident et définitivement installé hors du continent.
Sur l’estrade pour ces premiers échanges : Fatou Bensouda, procureur de la Cour Pénale Internationale ; Hubert Védrine, ancien ministre français ; Thierry Tanoh, directeur général du groupe Ecobank ; Luc Oyoubi, ministre gabonais de l’économie.
Avec eux, toutes les questions ont été abordées. Ainsi, Fatou Bensouda a répondu promptement aux questions d’impunité qui se posent en Afrique, estimant qu’il n’y pas de « colonialisme judiciaire » dans le système judiciaire international qui fait nombre de ses prisonniers sur le continent, le cas de Laurent Gbagbo récemment.
Luc Oyoubi, intervenant lui sur l’éventualité de la mise en place d’un code des investissements commun à toute l’Afrique, a rappelé qu’il y a une saine concurrence ou plutôt une concurrence fraternelle entre les pays africains et que chacun d’eux doit pouvoir adopter un code qui soit compétitif et qui lui permette d’attirer un maximum d’investisseurs car il est évident que « si le Nigéria ou le Sénégal sont plus accessibles, le Gabon perd alors que le Gabon voudrait bien que l’investisseur vienne chez lui ».
En parlant des investisseurs, l’offensive chinoise a été évoquée. « Il n’y a pas un seul pays qui connaisse la croissance sans investissement étranger », a indiqué Thierry Tanoh, celui qui avait été surnommé « l’Ivoirien de la Société Financière Internationale ». Il a rappelé qu’aujourd’hui les Etats-Unis et l’Europe jouissent des investissements chinois sans que cela ne soulève aucun questionnement. Il faut simplement que l’Afrique prenne les moyens pour que ces investissements chinois ne se retournent pas contre elle.
Hubert Védrine quant à lui a salué « le pas de fierté, de l’ambition et de la certitude d’être incontournable dans l’avenir ». « L’Afrique manifeste une grande confiance dans l’avenir », a ajouté l’ancien ministre en forme de conclusion.
