Le Président ivoirien, Allassane Dramane Ouatara, a été l’une des attractions de la dernière journée du New York Forum Africa (du 14 au 16 juin). Dans son intervention, le Chef d’Etat ivoirien, banquier au cheminement éloquent, a évoqué les défis que doit relever l’Afrique qu’il a d’ailleurs invitée à se lancer dans l’industrialisation et l’intégration, le tout en faveur de la jeunesse.
C’est un Chef d’Etat optimiste qui a fait face aux 1.500 participants du NYFA, dimanche à 18h. A.D. Ouatara a affirmé dans son discours que « l’Afrique est mieux entrée dans le 21ième siècle qu’elle n’est sortie du 20ième », faisant ainsi référence au taux de croissance élevé du continent et à l’augmentation des PIB nationaux. Il y a également une baisse de conflits armés, la mise en place de projets ambitieux pour améliorer les conditions de vie des populations, la formation d’une véritable classe moyenne et une tendance à la bonne gouvernance.
Mais l’Afrique, a-t-il rappelé, est encore confrontée à de nombreux maux qui tirent vers le bas les efforts consentis par les dirigeants et les populations. La pauvreté reste endémique. C’est là d’ailleurs le grand défi pour l’avenir : réduire la pauvreté. Cela passe, entre autres,par un plus grand accès à l’eau et à l’électricité, ce qui aurait aussi le mérite d’influencer positivement le PIB par habitant.
A.D. Ouatara a soulevé trois préoccupations pour une Afrique dont il est dit qu’elle est l’avenir. L’industrialisation, l’intégration et la jeunesse ont été au centre de son plaidoyer.
« Nous devons aller vers l’industrialisation », a-t-il indiqué. Pour cet économiste, l’Afrique doit suivre le chemin des pays développés aujourd’hui et même des pays émergents. Et cela impose d’abord de transformer localement les matières premières. « Il est essentiel de faire de la valeur ajoutée sur nos matières premières », rejoignant parfaitement son homologue gabonais et rappelant à tous les consommateurs de chocolat que « quand vous en mangez, dites-vous toujours qu’une partie vient de la Côte d’Ivoire ».
« Nous devons faire en sorte de multiplier les échanges entre nos pays », a-t-il souhaité en évoquant la question de l’intégration régionale. « Le commerce interafricain est quasiment nul, environ 15% », a-t-il souligné comme pour relever là un échec patent pour un continent qui ne pèse pas sur l’économie mondiale. L’intégration régionale est aussi, pour lui, un moyen de lutter contre les nouvelles menaces, telles que le terrorisme.
« L’embellie de nos économies nationales doit permettre de renforcer les structures pour mieux soigner, éduquer et épanouir notre jeunesse », a lancé le Président ivoirien, indiquant que celle-ci peut être au cœur du développement si elle est mise dans les conditions mais aussi au centre de l’explosion sociale si elle est désœuvrée. Il a invité surtout les Africains à ne plus utiliser ou manipuler les enfants quand il y a des conflits sur le continent.
Allassane Dramane Ouatara a salué l’initiative d’un tel forum qui « traduit parfaitement l’ambition de faire du Gabon un pays d’avant-garde en Afrique.