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Le taux de chôme au Gabon atteindrait les 28 %

Selon le Rapport de la Banque Mondiale sur la croissance et l’emploi, le Gabon, comme d’autres pays en développement, fait face au défi du chômage, dont le taux national atteindrait 28 pour cent.

Après analyse de la perspective historique de croissance, de ses sources et de son impact sur l’emploi, le Rapport de la Banque Mondiale sur la croissance et l’emploi au Gabon présente des caractéristiques du marché du travail dans ce pays et les principaux défis auxquels il est confronté.

Alors qu’on observe que le Gabon a enregistré une croissance économique globalement positive au cours des quarante dernières années de 4,5% par an en moyenne, le chômage au contraire touche une personne active sur cinq et est en progression. Il atteint 28%, lorsqu’on tient compte des chômeurs découragés.

Ce niveau de chômage serait 10 fois plus élevé qu’au Cameroun, par exemple, et quatre fois plus que dans la moyenne des pays à revenu intermédiaire.

Le rapport indique que le chômage frappe principalement les jeunes et les diplômés. Il atteint 35,7% chez les jeunes de 15 à 24 ans, quel que soit le milieu de résidence (ville ou campagne), et 26% chez les actifs de 25 à 34 ans.

Par ailleurs, les actifs, ayant le niveau secondaire du 1er cycle général et technique (24 et 27%), sont les plus touchés. Parmi ceux ayant un niveau secondaire du 2ème cycle, les diplômés des filières techniques (10%) en sont, toutefois, moins victimes que ceux ayant reçu une formation générale (20%).

L’économie gabonaise se caractérise également par la vulnérabilité des femmes sur le marché du travail, avec un taux de chômage touchant les femmes d’environ deux fois que celui des hommes, souligne le rapport. C’est dans cette frange de la population que l’on observe le plus de chômeurs découragés. En conséquence, elles sont moins présentes sur le marché du travail, avec un taux d’activité évalué à 34,5%, soit plus de 15 points d’écart avec celui des hommes, qui s’élève à 49,6%, précise le même rapport.

Aussi, le niveau de l’emploi privé formel s’est extraordinairement réduit au cours des 25 dernières années. Après la période de plein emploi observé entre 1960 et 1985, portée sur la politique budgétaire expansionnisme de l’Etat, la dynamique du marché du travail a été caractérisée, entre 1986 et 2010, par une baisse continue de emplois privés formel. Entre 1986 et 1994, le secteur privé formel a enregistré, entre autres, une baisse de 30 000 emplois, soit 24% des effectifs de 1985, mentionne le rapport.

La structure de l’économie largement dépendante du secteur pétrolier, l’inadéquation entre l’offre d’éducation et les besoins en main d’œuvre du secteur productif ne permettant à un nombre élevé de ceux qui en sortent de saisir les opportunités d’emplois, le climat d’investissement contraignant freinant la diversification de l’économie, la législation sociale rigide et l’inefficacité du cadre institutionnel de promotion de l’emploi sont les facteurs qui expliquent ce taux de chômage aussi élevé et la baisse de l’emploi formel au Gabon, malgré une croissance positive de long terme.

Cependant, l’emploi global (formel et informel) a pu s’accroître, en raison des recrutements massifs dans l’administration publique (sans programmation et sans rapport avec le niveau réel de ses besoins), avec des effectifs doublés entre 1985 et 2010. Le secteur informel a également joué un rôle d’amortisseur, en servant de refuge à un nombre croissant d’individus en situation d’exclusion et de précarité à la recherche d’un emploi. Evalué à 98 000 en 1985, soit 44% des actifs occupés, sa part dans l’emploi total était estimée à 57% en 2010, soit 225.000 actifs, révèle le rapport.

Ainsi, la création du Fonds ‘’Train My Generation’’, d’un montant total de 200 millions de dollars, dont 50 millions de dollars qui seront mis à disposition par les pays de la CEMAC, en partenariat avec la Fondation, destiné à soutenir l’emploi de la jeunesse face à la montée préoccupante du chômage de cette franche de la population en Afrique, tombe à point nommé.

Une décision prise lors du sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la sous-région, tenue, en marge du New York Forum Africa, le 14 juin dernier à Libreville.

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