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Areva-Gabon : qu’est-ce qui coince ?

arevaPrévue pour se réaliser fin 2012-début 2013, l’activité d’exploitation de l’uranium de Franceville et de Moanda par la filiale au Gabon d’Areva n’est pas prête de débuter, à en croire le magazine économique panafricain «Enjeux africains» qui revient sur la situation et les nombreuses inquiétudes suscitées par le statuquo de la société minière.
Créée en 2008 dans l’objectif de reprendre les travaux de prospection et d’exploration d’uranium au Gabon, la société Areva-Gabon a bénéficié, de la part de l’Etat et de la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (Comuf) de trois permis d’exploitation d’une superficie de 30 000 Km² à Mopia, au sud du Gabon, deux autres à Andjogho et à Lékabi au nord de Franceville et d’un quatrième de 2 000 Km² à Ngoutou, ainsi que l’indiquait, en 2010 un document rendu public par l’ONG Brainforest. Mais malgré ces différents marchés, la société Areva-Gabon n’arrive toujours pas à lancer ses activités extractives pour de nombreuses raisons, indique le mensuel économique Enjeux africains en son numéro 6-7 spécial Gabon.

En effet, empêtrée dans des affaires en dehors du Gabon et notamment au Niger, à Arlit et à Imouraren, la société minière Comuf/Areva est affublé d’un «passif suffisamment lourd et mal géré» qui lui vaut désormais les colères des plus hautes autorités du pays à l’instar du chef de l’Etat qui, le 12 septembre 2011, à la suite de sa tournée républicaine dans le Haut-Ogooué, région dans laquelle la Comuf avait exploité à l’époque 7,6 millions de tonnes de minerai dont 0,3% pour 26 600 tonnes d’uranium, confiait aux journalistes : «Au cours de ma visite dans le Haut-Ogooué, précisément à Mounana, j’ai été amené à constater une fois encore les conséquences négatives que pourraient avoir la non prise en compte de la responsabilité dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles». A cet effet, le président gabonais se serait insurgé contre «l’irresponsabilité sociale» de la filiale gabonaise d’Areva, indiquant par ce même biais que «les risques encourus suite à l’exploitation des richesses naturelles sont bien connus tant du point de vue écologie que du point de vue de l’épuisement de la ressource».

Ali Bongo faisait sans aucun doute allusion aux 4000 dossiers médicaux concernant des mineurs gabonais, transmis à l’observatoire de santé de Mounana par le Cercle des anciens travailleurs miniers de Mounana (Catram), pour être indemnisés. Mais également au taux élevé de radioactivité constaté dans la ville après une enquête effectuée par un cabinet d’étude spécialisé, à la demande des autorités gabonaises. Les conclusions de cette enquête corroboraient le rapport de la commission de la recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) qui dénonçait la forte contamination de plusieurs infrastructures construites à l’époque de l’activité minière dans la localité.

A la colère du chef de l’Etat s’ajoute celle des ONG environnementales que les activités de la Comuf/Areva et Areva-Gabon intéressent au plus haut point. D’autant plus, indique Enjeux africains, que la décision officielle par le gouvernement gabonais de démolir les «650 logements construits avec des matériaux radioactifs, et dans lesquels logent encore de nombreuses familles à Mounana», est fermement attendue, pour le bien des populations. Ainsi, sous la pression des écologistes et les nombreuses revendications des anciens employés qui attendent depuis 2010 les résultats des visites médicales qu’ils auraient subies «en vue de leur prise en charge et, éventuellement de leur dédommagement».

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